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Châtelet : Il y a encore des maisons de repos où il fait bon vivre

Depuis 2017, la fondation Roi Baudouin a décidé de mettre en place une nouvelle philosophie dans les maisons de repos. Elle s’appelle Tubbe et vient de Suède. Cette méthode permet d’humaniser ces lieux de vie. Aujourd’hui, plus d’une centaine de maisons de repos adhère au projet, comme à Châtelet à la résidence seniorissim.

Les maisons de repos n’ont pas toujours bonne presse et bonne réputation. En France, on se souviendra du scandale ORPEA . Pourtant, il est encore des endroits où il fait bon vivre et où les résidents ne sont pas juste des rentrées financières.

A Châtelet, chez Seniorissim par exemple, les résidents ont leur mot à dire, comme le rappelle Christophe Crévieaux, l’administrateur délégué.

« Les résidents ont déjà des organes dans lesquels ils peuvent s’exprimer. Cela s’appelle le conseil de résidence, ça s’organise une fois par trimestre. C’est ce que la loi impose. Mais ces organes pseudo-démocratiques ne fonctionnent pas vraiment ! »

Parce que ce sont toujours les mêmes qui s’expriment, les fortes têtes. Parce que généralement ces réunions se limitent au dernier repas proposé à la cantine. Bref, dans ces réunions, on passe vite à côté de l’essentiel.

Alors, dans les 4 établissements hennuyers qu’il gère, Christophe Crévieaux a décidé d’instaurer la méthode Tubbe, une méthode, promue par la fondation Roi Baudouin.

La méthode TUBBE

Tubbe c’est le lieu-dit où la maison de repos suédoise qui fut la première à lancer cette nouvelle philosophie, a évolué.

Tubbe n’est pas un modèle, mais une façon différente de regarder le résident.

« Il faut arriver à faire participer les résidents en changeant le regard que l’on porte sur eux. Il n’est plus une personne dépendante, mais plutôt une personne qui dispose encore de ressources. »

Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Il n’y a pas de recette, mais des valeurs qui sont mises en avant comme :

  • Continuer à vivre comme avant la maison de repos ;
  • Pouvoir continuer à décider pour soi-même ;
  • Et enfin, il faut pouvoir sortir de la logique : patients-soignants.

« Quand vous savez que dans certaines résidences, il n’est parfois plus possible pour les personnes âgées de décider de la tenue qu’elles vont porter. Tout simplement parce que l’acte du choix, de la préparation de la tenue fait partie du travail de l’aide- soignante et que c’est comme ça !  Mais pouvoir continuer à choisir est important pour la personne. »

De plus en plus de maisons de repos adhèrent à ce projet doivent vraiment changer de viseur. Christophe Créviaux, qui est également accompagnateur Tubbe pour la fondation Roi Baudouin, est là pour les aider en proposant un accompagnement.

« Ce n'est pas une formation, mais un accompagnement. La manière dont je m’y prends, c’est de dire aux équipes de se mettre à la place de la personne. Ensuite, par rapport aux attentes identifiées, nous tentons de voir ce qui peut être mis en place. Et très vite, nous nous rendons compte que 95% des choses identifiées peuvent être mises en place. Ce sont des choses qui ne coûtent pas forcément plus, ni en temps, ni en argent, mais qui permettent de donner du sens à ce que l’on fait et de retrouver une dynamique relationnelle importante autant pour le senior que pour l’équipe. On reconstruit la culture de l’organisation. C’est aussi compliqué et en même temps, aussi simple que cela. »

Les bienfaits de la méthode

Tubbe n’est pas un modèle, il y a autant de maisons de repos Tubbe, que de méthodes Tubbe dans les maisons de repos. Toutefois, les résidences qui ont décidé d’entrer dans cette méthode, remarquent très vite plusieurs effets bénéfiques.

« Ce que l’on constate, c’est d’abord une baisse de la consommation de somnifères ou d’anxiolytiques. Comme les résidents sont actifs, ils sont plus fatigués et n’ont plus besoin de somnifères. De même, comme il y a plus d’interactions entre les pensionnaires et le personnel, le lieu en lui-même devient moins anxiogène. Et comme, enfin, nous sommes dans une dynamique de vie, les appels à infirmiers sont moins fréquents, dans certaines maisons, on a constaté, une diminution de 30%  des appels. Or, ces appels sont la plus grande source d'épuisement des soignants.»

Du côté du personnel, les bienfaits sont aussi multiples. Les équipes qui se côtoient plus, dans des projets différents, retrouvent une nouvelle forme de convivialité et peuvent remettre du sens dans leur métier. Conséquence, il y a moins d’absentéisme.

Et si certains grincheux diront que finalement, les choses auraient toujours dû se passer comme ça, répondons-leur que comme dit l'adage « apprendre de ses erreurs peut être un nouveau départ vers le changement ».

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L.E.


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