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"Accroche-toi !" pour lutter contre le décrochage scolaire (vidéo)

Une cellule a été créée au sein du Centre de l’Attention, afin de lutter contre le décrochage scolaire. Il s'agit d'un projet porté par une psychopédagogue et orthopédagogue clinicienne en collaboration avec Destina Yesilbas, psychologue clinicienne, sociale et interculturelle. "Accroche-toi !" c'est le nom évocateur de cette cellule qui veut s'agrandir pour mieux répondre aux besoins des élèves et des enseignants. 

La crise sanitaire a plongé le monde de l'enseignement, et pas uniquement, dans un profond malaise. Et ils sont nombreux, syndicats, parents, psychologues, mais aussi professeurs, à tirer la sonnette d'alarme par rapport au décrochage scolaire.

Au centre de l'Attention de Charleroi, une nouvelle cellule a été créée avec un objectif, ramener les jeunes sur le chemin de la motivation. 

Cette cellule est portée par deux jeunes femmes Florie Willaert, psychopédagogue et orthopédagogue clinicienne en collaboration avec Destina Yesilbas, psychologue clinicienne, sociale et interculturelle.

"Le décrochage scolaire n'est pas un phénomène nouveau, mais cela s'est amplifié chez certains enfants et jeunes adultes à l'université. L'idée de notre cellule est vraiment d'accueillir ces jeunes en souffrance et trouver ce qui pourrait les faire sortir de cette période sombre et noire dans laquelle ils se trouvent actuellement."

Un sondage qui parle de lui-même

Pour confirmer un ressenti, les deux femmes ont mené l'enquête. Elles ont réalisé un sondage afin d'évaluer la problématique du décrochage scolaire pendant la crise sanitaire. Un questionnaire en ligne pour les jeunes, les parents et enseignants du primaire et secondaire auquel 165 personnes ont répondu :

  • 23 % d'enseignants du primaire
  • 20 % de jeunes adultes 
  • 35 % de parents
  • 11 % d'enseignants du secondaire 
  • 8  % d'adolescents

Baisse de motivation

A la question : Avez-vous remarqué une baisse de motivation chez les jeunes ? Les parents répondent oui à 72 %, les enseignants et les éducateurs, oui à 74 %. Lorsque l'on demande aux jeunes s'ils manquent d'outils pour se motiver,  les jeunes, sont encore plus unanimes puisqu'ils sont 91 % à répondre par l'affirmative.

"Nous travaillons déjà sur ces thématiques au centre de l'attention et donc la demande est littéralement venue à nous. Nous avons eu une demande de plus en plus forte, avec des enfants qui ne savent plus gérer, qui stressent trop. L'idée de rater leurs années est inconcevable pour eux. Certains enfants, n'ont jamais rencontré leurs professeurs, ni même les élèves de leur classe."

L'enseignement à distance en question

Dans leur sondage, les deux professionnelles de l'éducation qui sont aussi enseignantes se sont posées la question de la pertinence de l'enseignement à distance.  Les parents n'y sont majoritairement pas favorables (49 %) et 33 % d'entre eux  affirment que leurs enfants n'ont pas eu de cours à distance. Les jeunes interrogés admettent à 39% n'avoir pas très bien suivi les cours à distance, contre 12,5 % qui s'en sont plutôt bien sortis. 

"Il est clair que les jeunes dans ces conditions n'ont plus envie de se lever le matin pour participer au cours. Moi qui donne cours sur Teams, il ne faut pas se leurrer, je sais qu'ils sont toujours dans leurs lits quand je donne cours à 8h30. Il est assez difficile de se concentrer en ligne et ils préfèrent regarder un film en même temps ou faire autre chose pendant le cours."

Une cellule spécialisée pour s'accrocher

Dans le sondage réalisé par Destina Yesilbas et sa collègue les jeunes sont en recherche d'aide dans 76 % des cas. Leur démotivation est telle que la majorité ne souhaite plus retourner au cours ou alors pour voir leurs copains. Seuls 20%, soit un élève sur 5 ont hâte de retourner à l'école à temps plein. 

Le projet "Accroche toi !" avec une cellule à trois têtes, a donc toute sa place dans ce contexte selon Destina Yesilbas. 

"L'idée est de collaborer avec l'enfant, les parents et l'enseignant. On va vraiment faire une collaboration assez étroite entre les acteurs qui influent sur la scolarité et faire en sorte que ce soit pris en main de tous les côtés. Il y a de nombreux cas de jeunes actuellement qui ne sont pas en échec de manière générale, mais seulement dans un cours. Et donc ils sont en stress par rapport à ce cours parce qu'ils n'ont pas l'occasion de rencontrer leur professeur.  Ils vont se créer tout un monde de fantasmes et de non-dits, ce sont aussi des enfants perfectionnistes qui n'aiment pas l'échec, et donc appeler l'enseignant pour désamorcer tout ça est très intéressant."

Un travail en trois temps donc : 

  1. Avec l'enfant pour travailler sur l'estime de soi et la motivation scolaire ;
  2. Avec le parent pour agir sur l'identité parentale et diminuer les tensions à la maison ;
  3. Avec l'école pour proposer des outils "anti-décrochage" aux enseignants.

Une campagne de crowdfunding pour un outil performant

La cellule "Accroche-toi !" se veut accessible aux enfants, adolescents et jeunes adultes en difficultés scolaires, victimes de harcèlement, en (voie de) décrochage scolaire, consommateurs de substances illicites ou d’alcool, addicts aux réseaux sociaux, etc, mais aussi aux parents en difficulté qui souhaitent être soutenus ou guidés.

"Nous aimerions élargir notre projet, le rendre plus accessible à moindre coût, pour les familles les plus démunies. Nous sommes un centre privé, ce n'est pas toujours évident de suivre au niveau budget. Nous aimerions aussi acheter des jeux et former les enseignants à ces thèmes qui sont finalement très actuels. Nous avons lancé une campagne de crowdfunding sur kiss kiss bank bank la semaine dernière, notre objectif est de récolter 8 000 euros, nous en sommes encore loin, mais l'essentiel, c'est que l'on se fasse connaître et que les gens sachent que l'on est là !"

À quoi servira la collecte

L'argent qui sera récolté grâce à la campagne de crowdfunding, à condition que celle-ci aboutisse, servira à : 

  • Réalisation d'un Webinaire complet : 1500€
  • Permanences d'écoute pour jeunes en souffrance : 1200€
  • Jeux et matériel : 500€
  • Campagne de sensibilisation au décrochage scolaire : 2000€
  • Ateliers de vacances pour les jeunes : 3000€ (personnel et matériel)
  • Commission de KissKissBankBank (8%) : 656€

Tous les dons en surplus permettront d'offrir des semaines de stage supplémentaires et d'agrandir les heures de permanence d'écoute pour les jeunes en souffrance.

 

 


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