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Augmentation du prix de l'eau, une tuile de plus pour les ménages et les gros consommateurs

Le prix de l'eau risque fort d'augmenter en janvier de l'année prochaine. Une augmentation que la SWDE impute notamment à la hausse des salaires et à l'explosion du coût de l'énergie, mais pas uniquement. Une augmentation qui n'aura qu'un impact modéré sur les ménages mais qui tombe au plus mauvais moment. Certains professionnels particulièrement gourmands en eau comme les coiffeurs, pour ne citer qu'eux, y voient aussi un nouveau coup dur.  

Benoit Moulin, le porte-parole de la SWDE s'étonne d'abord de l'intérêt que l'on porte à cette augmentation annoncée, d'autant, précise-t-il, que rien n'est encore fait. 

D'autres distributeurs wallons auraient par ailleurs augmenté leurs tarifs sans que cela n'émeuve personne. La différence de traitement vient sans doute du fait que la SWDE, est majoritaire en région wallonne.

A l'heure aussi où les factures d'électricité et de gaz quadruplent, et où ces coûts se répercutent sur les biens de consommation, on se dit que cette annonce tombe au plus mauvais moment. 

Mais le porte-parole argumente. 

"Il se fait simplement que les deux principaux postes de dépenses de la SWDE sont d'une part les salaires de nos 1 350 collaborateurs et l'explosion des coûts énergétiques"

Il n'est donc pas question de profit ou de sur-profit, rassure-t-il, la société encaisse de plein fouet l'augmentation délirante des prix. Comme tout le monde oserait-on dire. 

C'est le serpent qui se mord la queue

Mais depuis un an, la société a aussi des difficultés à maintenir ses comptes à l'équilibre. Or, si elle veut continuer à investir et à maintenir le réseau de distribution en état, elle doit financièrement montrer patte blanche auprès de la banque européenne d'investissement. 

Chaque année, la SWDE investit 100 millions d'euros dans l'entretien et la réparation de ses 40 000 km de conduite. 

"Et pendant des décennies soyons clairs ,les travaux d'entretien et de renouvellement n'ont pas été faits. Nous avons aussi ce que nous appelons un schéma régional des ressources en eau qui nous permet de garantir la sécurité de l'approvisionnement. A Charleroi, par exemple, des travaux ont été effectués pour créer une liaison entre le captage de Villers-Perwin et Viesville. Des travaux qui entrent dans ce schéma et qui devraient éviter à l'avenir des problèmes d'approvisionnement comme Viesville en a connu en 2018."

Tous ces travaux sont financés grâce à l'intervention de la banque européenne d'investissement. Une institution qui peut se montrer généreuse à condition d'avoir un bilan comptable stable. 

C'est donc le serpent qui se mord la queue, puisque pour avoir des installations correctes, il faut investir et pour investir il faut avoir des comptes en équilibre. Avec l'inflation, l'écart se creuse, il faut donc augmenter le prix de l'eau, qui disons-le honnêtement, n'a plus été indexé depuis 2014. CQFD !

Une augmentation de 16 euros par an pour un ménage moyen

Le prix devrait passer de 2,62 le mètre cube à 2,80 euros en janvier de l'année prochaine. Pour un ménage moyen, encore faut-il savoir ce que la SWDE entend par là, cela représente 16 euros par an. 

Une augmentation qui tombe quand même au plus mauvais moment. Et que dire pour des professionnels qui utilisent l'eau comme outil de travail. Les coiffeurs, par exemple, risquent de voir leur facture s'alourdir de plusieurs centaines d'euros. 

Une coiffeuse de la région craint déjà cette augmentation qui vient s'ajouter à un paquet de frais qui s'est lui-même déjà fortement alourdi. 

"Nous on peut faire fois 10 par rapport aux ménages. Dans le salon j'ai déjà éteint 14 spots pour essayer de réduire mes charges mais tout augmente. Nous nous remettons à peine du Covid qu'on nous enterre à nouveau avec toujours plus de charges. En début d'année j'ai remis 18 500 euros, il faut pouvoir les payer ! Nous sommes nous aussi soumis à l'indexation des salaires et à l'augmentation du coût de l'énergie. On essaie de tenir le coup mais c'est de plus en plus dur. J'attends ma facture d'électricité avec angoisse."

Un autre coiffeur de Couillet, est dans la même situation, il nous dit lui aussi que c'est le serpent qui se mord la queue et que plus il travaille, plus les charges s'alourdissent

"C'est deux shampooings en moyenne par cliente, notre consommation d'eau est énorme. A cela, viennent s'ajouter toutes les autres charges et tout augmente, le prix des produits que nous utilisons augmentent chaque année eux aussi et ils viennent de faire un vrai bon en avant. C'est l'effet domino. Vous mettez le doigt sur quelque chose de très intéressant, mais il faudrait creuser pour voir d'où viennent toutes ces augmentations et à qui profite le crime !"

Sans mauvais jeu de mot, pour ces professionnels, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Chez un autre coiffeur de Nalinnes, la consommation d'eau va croissant mais ce n'est pas ce qui l'inquiète le plus. 

"Il y a encore de plus gros consommateurs d'eau que nous, il y a les jardineries, mais en ce qui me concerne, ma consommation depuis 2017 est passée de 385 à 555 mètres cube. Je payais l'an dernier un peu plus de 1800 euros, je m'attends donc à passer la barre des 2000 euros. Mais ce n'est pas cela qui m'inquiète le plus. Je n'ai pas encore reçu ma facture de régularisation d'électricité."

L.E.


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