Nom de code : BPS22

Notre premier arrêt, le BPS22… Cet étrange acronyme, en réalité le Boulevard Ernest Solvay numéro 22, désigne le musée d'art de la province de Hainaut qui accueille jusqu'au 27 mai une exposition de l'artiste belge, Marcel Berlanger. Pierre-Olivier Rollin, Directeur des lieux, présente l'artiste:

C'est un des peintres les plus en vue aujourd'hui en Belgique parce qu'il a une peinture qui est à la fois très abordable mais qui a aussi des couches plus conceptuelles.

Dans toutes ses expos, le BPS22 suit une même ligne directrice : à travers l'art, il se penche sur les grandes questions de société et interroge le monde dans lequel on vit. Cette philosophie se retrouve une nouvelle fois au cœur de Fig., l'expo de Marcel Berlanger.

Une image, elle est toujours faite par quelqu'un, elle est construite et diffusée dans un but conscient ou inconscient. En montrant comment est construite l'image, Marcel Berlanger nous invite à une attitude un peu critique.

Avant de quitter les lieux, ne manquez pas d'admirer le bâtiment lui-même. Ce paquebot de béton, baigné de lumière naturelle, date de l'expo industrielle et commerciale de 1911. 

De l'art sur les murs

L'art ne se limite pas aux murs blancs des musées, il s'expose aussi au grand air. Pour vous le prouver, nous vous emmenons le long de la Sambre entre Marchienne-au-Pont et Charleroi.

La balade «street art» démarre avec un trajet en tram (ici, on dit «métro aérien») depuis la gare de Charleroi-Sud jusqu'à Marchienne. Julie Dandois, Guide pour la Maison du Tourisme du Pays de Charleroi, explique :

Le métro fait déjà partie de la balade. Cela permet d'avoir un aperçu de tout ce qu'on va voir par la suite. C'est un peu un résumé vu d'en haut.

Une fois arrivé à la station Moulin, vous descendez du métro et vous longez la Sambre en empruntant l'ancien chemin de halage devenu RAVeL. Le parcours d'un peu plus de quatre kilomètres vous plonge dans un monde étonnant entre street art et sites industriels.

Depuis 2002, plusieurs éditions du festival Urban Dream ont conduit des artistes belges et internationaux à prendre possession des murs gris qui bordaient les usines. Le résultat est époustouflant : des fresques colorées s'étendent sur plusieurs mètres de haut sans qu'on ne sache plus vraiment où commence l'une et où finit l'autre.

On sait que certains artistes sont venus. Maintenant, dire que telle œuvre a été réalisée par tel artiste, ce n'est pas toujours évident. Et puis, il y a eu des choses très spontanées, des graffeurs sont parfois venus en cachette.

Outre les fresques, la balade vaut aussi pour son paysage marqué par l'industrie lourde. L'usine d'Air Liquide fascine avec son ambiance fumante et ses murs ruisselants, là où les installations couleur rouille de Carsid semblent sortir tout droit d'un décor de cinéma.

La pause à la Manufacture urbaine

Pour la pause gourmande, nous avons choisi l'Atelier de la Manufacture Urbaine installé dans l'ancienne médiathèque, à deux pas de la Sambre. Le lieu mêle dans un joyeux mélange trois sites de production (on y fabrique du pain, de la bière et on y torréfie le café), mais aussi une épicerie et un café-brasserie.

Le principe de la Manufacture Urbaine consiste à s'intégrer au maximum dans son environnement proche. Quand c'est possible, les ingrédients qui composent les plats servis dans la brasserie comme ceux qui entrent dans la fabrication du pain et de la bière sont produits localement. L'idée est de transformer en ville, des matières premières produites dans les campagnes environnantes.

Autre grand principe, on ne cache rien et on mélange tous les métiers ainsi Vincent Dujardin brasse sept bières différentes dans la salle du restaurant.

On brasse au milieu du restaurant, parfois c'est un peu challenge mais d'une manière générale, les clients apprécient de voir l'activité et d'où viennent les produits. Il y a souvent des gens qui posent des questions, c'est agréable d'expliquer ce qu'on fait, ça fait partie du jeu, ici, à la Manufacture.

Embarquement Quai 10

Le Quai 10, un tout nouvel espace culturel en bord de Sambre, regroupe un cinéma, du jeu vidéo et une brasserie. Si le troisième espace ne demande guère d'explications, les deux premiers méritent qu'on s'y arrête.

Le cinéma du Quai 10 propose une programmation en version originale (sous-titrée, rassurez-vous) ainsi que des événements autour des films programmés.

L'espace gaming, quant à lui, est carrément un lieu unique en son genre à ne surtout pas confondre avec une simple salle d'arcade.

C'est un espace culturel où on accueille gratuitement les gens et où on expose tous les deux mois treize jeux différents. Nous pensons que le jeu vidéo est une culture pour ceux et celles qui les font mais aussi pour ceux et celles qui y jouent