Être une fille et jouer au football en 2022, c’est encore devoir supporter des messages dégradants tels que: « T’es une fille. Ta place est dans la cuisine. » ou « Tu es une fille, donc tu es nulle. »
C’est pour lutter contre ces préjugés et sensibiliser les jeunes qu’un tournoi mixte et amical de futsal a été organisé au Centre de loisirs de Lodelinsart. Le choix de la discipline, le football, n’a pas non plus été fait au hasard, comme l’explique Julien Dequidt, travailleur social à l’AMO Tu Dis Jeunes : « Le foot est fédérateur. Si nous avions proposé cette thématique autour d’une randonnée ou d’une belote, nous aurions eu beaucoup moins de participants... »
C’est l’occasion de montrer à de jeunes garçons que des filles peuvent avoir au moins autant de compétences qu’eux. La présence de jeunes filles évoluant au Futsal Team Charleroi en est une belle preuve puisqu’elles peuvent, de cette manière, montrer tout leur talent sur le terrain, devant des yeux de garçons parfois ébahis. « C’est le but de cette activité. Montrer aux garçons que le genre ne détermine nullement la faculté d’une personne à réaliser une performance ou une autre », souligne Amina Boukaftane, coordinatrice du service AMO Visa Jeunes.
Les filles qui ont participé peuvent toutes être très fières d’elles et, pour celles qui n’osent pas se lancer, elles ont un petit message: « Lancez-vous ! Ce ne sont pas aux garçons à dire si vous avez le droit de vous trouver sur un terrain ou non! »
Et un petit message aussi aux garçons qui n’ont pas compris? « Tout le monde a le droit de jouer au football, filles comme garçons. Et s’ils ne le comprennent pas, c’est le même. On jouera quand même… » sourit Manon, 14 ans.
Voilà qui a le mérite d’être clair. La journée s’est poursuivie avec une visite du stade du Pays de Charleroi et d’une rencontre-débat avec les joueuses professionnelles du Sporting.
Jawad Mesrouri