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Charleroi Métropole : Les 30 bourgmestres demandent une simplification de l'accès aux subsides

Lorsque la chasse aux subsides est ouverte, toutes les communes ne sont pas armées de la même manière. Non seulement les sources de financement sont nombreuses, mais ce sont aussi les grandes villes qui seraient privilégiées. C’est en tout cas ce qu’il ressort de la note de la conférence des bourgmestres de Charleroi Métropole.

Charleroi Métropole, c’est la réunion de 30 communes autour de Charleroi pour créer une super commune, un genre de fusion des communes à l’envers. Mais c’est surtout, 30 bourgmestres qui peuvent, ensemble, avoir plus de poids auprès des instances régionales.

Et ces bourgmestres, réunis autour de Mathieu Perin des Bons Villers, ont fait un constat. Ils croulent sous les appels à projets qui leur sont proposés et ils y passent souvent beaucoup de temps, avec beaucoup de personnes et de ressources pour un résultat parfois minime.

« Depuis novembre 2021, 42 appels à projets ont été lancés par la Région wallonne pour un montant de 2 milliards d’euros, alors c’est génial pour les communes de pouvoir profiter de ça, le problème, c’est que c’est exténuant ! Pour le personnel communal, surtout dans les communes rurales où nous manquons cruellement de ressources humaines. De plus, les contraintes sont les mêmes que dans les grandes villes. C’est aussi fatiguant pour le personnel de la Région qui doit jouer au  contrôleur au lieu de nous assister pour monter les dossiers et faire en sorte que ça fonctionne. »

Toutes les communes ne sont donc pas à égalité face à la tâche qui les attend pour solliciter tantôt le fonds des communes, le droit de tirage, les appels à projets ou le fonds « emploi ».

Des actions et des hommes

Alain Vandromme, le bourgmestre de Froidchapelle, dénonce également ce manque de moyens humains, mais aussi une inadéquation entre les appels à projets et la réalité communale.

«L’autre difficulté, c’est de pouvoir appliquer l’appel à projets au terrain. Les difficultés d’une commune rurale et d’une grande ville sont différentes. Nous devons donc parfois être inventifs pour finalement faire coïncider la réalité de terrain à l’appel à projets, c’est dommage. »

Mais être inventif ne suffit pas parfois, Mathieu Perin en a fait la malheureuse expérience lors d’un appel à projets en milieu rural, dans la commune de Rêves.

« J’ai rempli un appel à projets qui s’appelle cœur de village, du ministre Collignon pour les communes rurales. Je me suis dit tant mieux pour une fois, la région pense aux communes rurales.  Nous rentrions dans les critères. En termes de travail, ça a pris à mon architecte de la commune entre deux et trois semaines pour faire les plans. Tout ce travail est à mettre à la poubelle puisque nous n’avons pas obtenu les subsides. Alors qu’il aurait été mieux, selon moi, de donner un montant à l’ensemble des communes rurales et qu’elles puissent décider de ce qui était mieux pour elles. C’était un projet d’une aire de jeu que nous ne ferons quand même pas sans subsides. C’était à Rêves. »

Le bourgmestre des engagés ajoute encore qu’entre la demande, la décision et l’arrivée des subsides, les prix peuvent aussi changer.

L’union fait la force.

Ensemble, on est plus fort, ça, Froidchapelle l’a bien compris en s’inscrivant entre Namur et Charleroi dans deux supracommunalités.

Les bourgmestres de Charleroi Métropole ne veut pourtant pas critiquer pour critiquer, mais proposent des solutions.

Alain Vandromme et Mathieu Perin plaident ensemble pour un droit de tirage, nouvelle formule.

« La Région wallonne pourrait laisser un peu plus d’autonomie aux communes. En fonction du nombre d’habitants, la région donnerait un montant fixe par habitant, par exemple, et chaque commune en fonction des difficultés ou de la grandeur du territoire, recevrait une enveloppe à gérer de manière plus autonome, en fonction des besoins de terrain, et avec des balises de la Région bien évidemment. Cela permettrait de faire remonter plus les difficultés des communes rurales. »

« Pour le fonds des communes pour le budget ordinaire, on peut le faire, nous dit Mathieu Perin, ils savent le faire. Il y a une ou deux personnes qui gèrent plus de deux milliards d’euros et par contre pour les appels à projets, il y a des centaines et des centaines de personnes pour vérifier nos dossiers. Plus nous, qui devons engager des personnes pour faire les dossiers. Ça n’a aucun sens évidemment ! Notre demande est vraiment que l’on fasse confiance aux communes, qu’on leur donne plus d’autonomie quitte à ce qu’on leur donne des thèmes pour investir. On nous fait confiance pour tout, sauf pour les appels à projets. »

En somme, tout le monde le sait, le nerf de la guerre c'est l’argent, alors, tant qu’à proposer des appels à projets, autant les rendre disponibles au plus grand nombre. Les 30 communes qui dénoncent l’inefficacité de certains systèmes rappellent aussi toute l’importance de ces apports financiers supplémentaires pour la survie même de certaines d’entre elles.

Paul Furlan, le président de Charleroi Métropole sera l'invité de notre JT aujourd'hui pour relayer les revendications des différents bourgmestres. 

 


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