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Charleroi : un conseil communal largement axé sur les suites des incendies dans les écoles

Charleroi : un conseil communal largement axé sur les suites des incendies dans les écoles

Le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette étant excusé pour cette séance, la présidente du conseil communal Marie-Anne Gailly a rappelé la grande satisfaction de la Ville suite à l’inauguration de la Ville Haute et du campus UCharleroi, « qui installe la ville sur la carte académique du pays », précise-t-elle. Après ces réjouissances, le conseil communal de ce soir, a débuté par un gros point sur les incendies et les actes terroristes dans les écoles carolos, avec des interventions et des questions venant des formations politiques de l’opposition.

Nicolas Tzanetatos, chef de groupe MR, rappelle qu’il a pris une mesure pour pour interpeller les différents niveaux de pouvoirs sur l’importance de renforcer cette sensibilisation. Il s’agit d’une motion mais qui est hors délais pour le conseil communal de ce soir, toute motion devant être déposée un mois à l’avance.  « On le sait Charleroi a été touchée par des actes ignobles dans certaines de nos écoles, à cause de la mise en place d’une animation Evras de 2x 2 heures.. Quand on n’est pas d’accord avec quelque chose, aller lâchement incendier des écoles, ce n’est pas tolérable », déclare-t-il.

Nicolas Tzanetatos demande ensuite au Collège où en sont les travaux de réparation des écoles touchées, est-ce que les élèves pourront poursuivre les cours normalement et est-ce que leur sécurité est aujourd’hui assurée. 

Dans l'opposition, les préoccupations à ce sujet sont similaires dans les grandes lignes. Le chef de groupe C+ Tanguy Luambua précise qu’il a été profondément choqué par ce qui s’est passé dans les écoles de Charleroi entre le 12 et le 15 septembre et que rien ne peut justifier une telle violence. Sa préoccupation est également l’état actuel des locaux :  « L’ensemble des locaux impactés est-il utilisable et si ce n’est pas le cas, quand seront-ils accessibles ? Est-ce qu’une aide aux enfants et aux familles a été mise en place ? Quelles mesures ont été prises en matière de sécurité ? ».

Le chef de groupe DéFI, Jean-Noël Gillard prend à son tour la parole : « notre système éducatif est victime de manque d’information, d’intolérance et d’extrémisme. Les écoles sont des lieux sacrés pour notre parti et pour bon nombre de nos concitoyens. Ces actes sont des attaques délibérées contre nos écoles, c’est un débat majeur qui est en train de se mener à tous les niveaux de pouvoir et ce sont des sanctions exemplaires qui sont attendues envers les auteurs ». Il met, lui aussi, l’accent sur la sécurité dans les écoles : « Ne faut-il pas améliorer les dispositifs de sécurité des établissements scolaires en plaçant des caméras de surveillance, des alarmes et autres protections comme des volets ».

Pauline Boninsegna, cheffe de groupe PTB condamne également ces actes. Elle met aussi l’accent sur l’accompagnement des élèves et des enseignants qui ont vécu de près ces attaques et l’importance de prévoir plus d’informations sur l’Evras.

Certaines meures ont par ailleurs déjà été prises. La ville de Charleroi a envoyé un courrier d’information aux parents.

La conseillère socialiste Latifa Gahouchi précise que le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a voté à l’unanimité avec 3 abstentions un accord de coopération entre les 3 régions. Et bientôt, un vote aura lieu au parlement de Wallonie. « Il est indispensable que l’école soit là pour toujours mieux protéger les enfants. Ces deux heures d’animation en 6ème primaire et en 4ème secondaire vont servir à protéger nos enfants, à les rassurer, à se respecter eux-même et à respecter les autres. On a eu cette poussée de violence à Charleroi et à Liège. J’ai rencontré avec l’échevine de l’Enseignement Julie Patte la ministre de l’Education et les enseignants qui sont désarmés. Je trouve que la Ville de Charleroi et les services de police ont très vite réagi pour que les écoles touchées redeviennent rapidement opérationnelles ». 

Latifa Gahouchi interpelle par ailleurs le Collège : « Reste à voir quelles solutions ont été trouvées pour accompagner et soutenir psychologiquement tant les équipes éducatives que les enfants qui ont été choqués de voir leur établissement dans un tel état ».

Pour Zaïna Ihirrou, cheffe de groupe Ecolo, ce sont notamment les mesures prises en termes d’accompagnement du personnel enseignant et des élèves qui sont les priorités pour les Verts.

Les réponses du Collège 

L’échevine de l’Enseignement Julie Patte (PS) précise d’abord que dans cette épreuve qu’ont traversé ces écoles, elle est réconfortée de voir ce soutien du conseil communal. « J’ai rencontré les équipes enseignantes tous les jours et je peux dire que le contexte a profondément marqué les équipes pédagogiques et les élèves.

En ce qui concerne le suivi et les mesures : "Des supports argumentaires adaptés aux principales inquiétudes sont en cours de préparation, notamment par des vidéos réalisées par des experts qui répondront à de nombreuses questions. Les séances d’informations sont importantes, mais elle doivent venir en complément de l’éducation parentale". 

Julie Patte fait ensuite le point au sujet des travaux des bâtiments des écoles communales touchées :

  • Ecole de Charleroi Nord : les dégâts n’ont pas affecté les classes, les cours ont pu reprendre dès le lendemain. La concierge a été choquée et des mesures ont été prises pour l’accompagner et qu’elle puisse réintégrer sa loge.
  • Ecole de la Petite Chenevière à Marcinelle. Les cours ont pu être maintenus en permanence.
  • A l’école de l’Hublimbu à Marcinelle, le bâtiment principal a été impacté à l’extérieur. Les cours ont été suspendus durant 2,5 jours afin de nettoyer les lieux mais aussi pour apporter un soutien psychologique.
  • A l'école maternelle des Petits Loups à Couillet, le sas d’entrée a été impacté et quelques châssis. Les cours ont aussi été suspendus pendant 2,5 jours avec des solutions de gardes.
  • L’école des Cités à Montignies-sur-Sambre est la plus impactée car l’isolant d’un bâtiment a été touché ainsi que l’escalier de l’issue de secours. Des solutions de garde ont été proposées aux parents et les classes de cours ont été transférées dans d’autres locaux de l’établissement, notamment ceux de l’académie de musique. Des solutions sont en cours pour les activités de l’académie.

L’échevine de l’Enseignement rappelle que des mesures de soutien pour les équipes éducatives ont été prises dès les lendemain des incendies. Des suivis psychologiques plus personnalisés peuvent être également demandés via une cellule spécifique de la Ville. Par ailleurs, Julie Patte fait part d'un constat important : « après un sondage mené dans toutes les écoles fondamentales de Charleroi, on peut constater que la situation ne s’envenime pas. Les séances d’information organisées semblent être efficaces ».

Au sujet de la sécurisation, l’échevine de l’Enseignement rappelle que la zone de police locale de Charleroi bénéficie d’un renfort quotidien de la police fédérale. L’enquête menée par la police fédérale pour retrouver les auteurs des faits est quant à elle toujours en cours. L’échevin Ecolo des Bâtiments Xavier Desgain ajoute que l’ensemble des écoles qui ont été impactées ont été sécurisées par des alarmes d’intrusion et d’incendie. « On travaille dans l’urgence pour améliorer la situation des écoles le plus touchées pour que la situation se rétablisse à 100 % au plus vite », conclut Xavier Desgain.

Suite à ces explications, Nicolas Tzanetatos (MR) se dit rassuré et salue le travail et la mobilisation de la Ville : « je suis ravi d’entendre que tout a été fait pour que les enfants et les équipes éducatives puissent réintégrer au mieux et au plus vite leur établissement ». Il tacle par ailleurs le PTB, en évoquant le « Populisme électoral du PTB sur le sujet ». Le PTB fait le choix de ne pas commenter cette attaque et remercie la réponse « humaine et complète de Julie Patte ». Globalement, les partis de l’opposition sont d’accord pour souligner la bonne coordination de la ville dans la gestion de cette affaire. 

Jean-Noël Gillard rappelle à Xavier Desgain l'importance de bien travailler en concertation avec les équipes éducatives et les directions d’établissements pour tenir compte de leurs besoins quotidiens en matière de réparations des bâtiments et de sécurisation.

Anne-Sophie Deffense, conseillère indépendante, précise qu’elle est, elle aussi, pour le programme Evras. « Il faut cependant, et en dehors d’Evras, être vigilant à l’hypersexualité qui est de plus en plus présente », déclare-t-telle pour conclure ce vaste chapitre du conseil communal de ce 25 septembre. 

Pour revoir nos interviews de l'opposition avant le conseil communal : https://www.telesambre.be/pre-conseil-communal-de-charleroi-l-opposition-va-prendre-la-parole-sur-les-incendies-dans-les

Qu’en est-il du projet de bus de shoot, pour encadrer et accompagner les toxicomanes

Parmi les autres points abordés lors de cette séance du conseil communal, le chef de groupe MR Nicolas Tzanetatos  évoque un gros problème lié à la toxicomanie en rue. Ce qui renforce selon lui le sentiment d’insécurité à Charleroi. « Le CPAS prévoit de mettre en service un bus de shoot. Donc une salle de shoot mobile… est-ce que cela va être efficace alors qu’à Liège, par exemple, c’est le choix d’une salle de shoot fixe qui a été fait ? ».

Le président du CPAS Philippe Van Cauwenberghe explique : « On sait que des lieux comme la gare de l’Ouest ou le Palais des Expos de Charleroi sont des périmètres où la toxicomanie est importante. Outre l’accompagnement psyco-sanitaire renforcé, le but de ce bus de shoot est de proposer de l’accroche sociale. On remarque en effet qu’il y a un certain nombre de personnes qui ne vont pas se déplacer dans une salle de shoot fixe, comme à Liège. Donc le but de ce bus est de pouvoir les accrocher, de leur proposer de venir consommer dans ce bus dans de bonnes conditions et de faire ensuite un travail d’accompagnement au niveau des assuétudes, … ». C’est l’asbl « Le Comptoir » qui va gérer ce dispositif en tant qu’acteur de terrain.

« Il n’y a a pas de zone de tolérance à proximité du bus. Donc aucun deal n’est autorisé à proximité du bus. Par contre, si une personne consomme à proximité du bus, elle sera invitée à le rejoindre », conclut Philippe Van Cauwenberghe. 

L’UCampus : à quand une salle des fêtes pour les étudiants ?

Le chef de groupe C+ Tanguy Luambua, pose une question au sujet de l’inauguration récente de l’UCampus de Charleroi. En prenant notamment l’exemple du Bunker à Namur, il s’étonne que la Ville n’ait toujours pas pris de mesure pour mettre à disposition une salle des fêtes pour les étudiants. Il rappelle également que les étudiants de l’enseignement supérieur carolo réclament depuis des années un lieu bien agencé et bien situé pour éviter les nuisances, pour se retrouver lors de moments festifs.Il propose, par exemple, qu’un étage du Grand Palais (anciennement Palais des Expos) soit mis à disposition pour de grands événements étudiants. 

L’échevine des Fêtes Babette Jandrin étant excusée, c’est son collègue Mahmut Dogru qui précise, en son nom, que plusieurs rencontres ont déjà été réalisées avec le milieu estudiantin carolo à ce sujet. Tous les partenaires de l’UCampus sont bien conscients que ces espaces sont importantes pour les étudiants. 

Il conclut : "Plusieurs pistes sont actuellement à l’études en concertation avec les autorités académiques, mais il faut trouver l’endroit idéal, pour ne pas engendrer de nuisances sonores et autres. Des solutions temporaires ont déjà été trouvées par le passé, comme la mise à disposition de la salle du Vélodrome à Gilly. Mais la ville espère trouver un lieu fixe et adapté".

Ch. Baneton


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