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Charleroi : Un grand dénombrement des sans abris est prévu fin octobre

Combien y a-t-il de SDF ou de personnes au bord de la rue à Charleroi ? jusque là personne ne pouvait répondre à cette question avec précision. Grâce à la Fondation Roi Baudouin, deux villes néerlandophones et deux villes wallonnes, Namur et Charleroi vont réaliser une vaste opération de dénombrement qui sera soutenue et encadrée par des équipes de la KUL en Flandre et de l'UCL en Wallonie.

Geneviève Lacroix, la secrétaire générale du Relais social de Charleroi, ne cache pas sa satisfaction de pouvoir enfin disposer d'un état des lieux réaliste du sans-abrisme à Charleroi. 

« On ne part pas de rien puisque nous avons quand même des travailleurs de rue qui sillonnent le territoire depuis de longues années. Mais, en fonction des services, de la période et des endroits, nos chiffres varient entre 300 et 500 personnes dans l’espace urbain. Il est donc temps d’avoir une vision plus précise»

C'est le Relais qui coordonne ce projet, il s'appuiera sur les partenaires du réseau comme les accueils de jour et de nuit, mais aussi sur les CPAS et les hôpitaux pour cette opération qui durera une quinzaine de jours.  

L’idée du dénombrement n'est pas d'avoir un nombre fixe et durable, mais plutôt d'obtenir une photographie du sans-abrisme et de la grande précarité à un instant « T ».

« Il aura donc lieu dans toutes les villes soit les 15 derniers jours d’octobre à la veille du dispositif hivernal. En émettant l’hypothèse qu’à cette période,,, les personnes sont plus enclines à se rapprocher des centres urbains et c’est là aussi que l’on peut voir quels publics sont à la marge des dispositifs. »

Identifier les personnes à risque 

Aujourd'hui, il y a les sans abris et ceux qui risquent de le devenir. Pour identifier ces personnes à la limite de la très grande précarité, l'opération de dénombrement se fera en deux temps.

Dans un premier temps, il sera demandé aux personnes ciblées de remplir un questionnaire anonyme et qui sera traité en aval par les équipes de recherche de l'UCL.

Ce premier travail permettra de mieux comprendre le profil des personnes qui sont des personnes dites à risque, des familles hébergées chez des tiers, des personnes inscrites dans des séjours en hôpital de longue durée à défaut de solutions de sortie, il y a aussi les mineurs non accompagnés, ou encore les jeunes en errance qui sortent d’institutions, etc…. 

Les CPAS, les services d’appui comme les services sociaux des hôpitaux, les maisons d’accueil seront mis à contribution pour cette première phase. 

« La nuit du 29 octobre, il y aura un comptage physique. Des duos de volontaires et de professionnels parcourront des zones préalablement délimitées sur le territoire de la métropole.» à la recherche de campements ou de squats. 

Influencer les politiques de lutte contre la précarité

Mais les travailleurs sociaux ne sont pas dupes, l'opération ne sera pas si facile à mener. Les habitudes des sans abris changent, leur utilisation des services d'aides aussi. Il faudra quadriller aussi la périphérie des villes où ils ont tendance à se replier. 

Les données qui seront obtenues à l'issue de ce dénombrement permettront néanmoins d'affiner le travail et le dialogue entre les partenaires réunis au sein du relais social mais pas uniquement puisque d'autres acteurs sont impliqués. Geneviève Lacroix espère aussi que cette nouvelle dynamique va permettre d'améliorer les politiques de lutte contre la grande précarité. 

« on pense que le dénombrement est une bonne occasion d’avoir une photographie précise du sans-abrisme. Pour une fois, il met autour de la table des dispositifs autres que ceux liés à la grande précarité. C’est intéressant dans le sens ou l’on peut articuler nos actions et interventions pour pouvoir construire des politiques de lutte intégrées. »

La ville de Charleroi et le CPAS qui participent également au projet, espèrent comme Philippe Van Cauwenberghe, le président du CPAS l'a précisé à nos confrères de la DH, "Découvrir la partie émergée de l’iceberg".

Le CPAS a d'ailleurs déjà prévu un agent à mi-temps pour travailler sur le dénombrement.

Les données récoltées et analysées devraient aboutir sur la table du relais social et des politiques à la fin de cette année. 


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