Le Grand Hôpital de Charleroi innove avec une nouvelle technologique de pontage coronaire qui utilise un robot spécifique. Lorsque la maladie coronarienne est responsable d’une atteinte sévère des artères coronaires, une revascularisation chirurgicale peut être nécessaire : c’est le pontage coronaire ou pontage aorto-coronarien. Cette «déviation» permet au sang d’atteindre le cœur en contournant la partie rétrécie ou complètement obstruée de l’artère malade. Au Grand Hôpital de Charleroi, cette opération délicate peut maintenant être effectuée à l’aide d’un robot chirurgical, qui se nomme « Da Vinci ».
Pour utiliser cette technologie médicale de pointe, le Dr Bogdan Trifan, chirurgien cardiaque et chef de service adjoint du service de chirurgie cardiovasculaire, s’est formé à l’Orsi Academy à Melle, en Flandre. Ce centre d’entrainement à la chirurgie robotique est le plus grand centre de formation au monde dans ce domaine.
Une technique beaucoup moins invasive
Habituellement, le pontage nécessite l’ouverture de la poitrine mais certains types de pontages peuvent maintenant être réalisés par voie mini-invasive, au moyen d’un robot chirurgical. Le chirurgien cardiaque insère alors une caméra et des instruments dans la poitrine du patient par de petites incisions. Ceux-ci sont reliés aux bras du robot. Ce dernier est contrôlé à l’aide d’une console par le chirurgien via une visualisation 3D et des mesures de haute précision du mouvement des doigts.
Le robot chirurgical Da Vinci se compose de trois éléments : le robot lui-même, muni de quatre bras, une console de commande et de visualisation utilisée par le chirurgien, qui permet une vue en trois dimensions de l’intervention. Il offre en outre un confort de travail supplémentaire pour le chirurgien.
Au GHdC, il est utilisé actuellement en chirurgie urologique, digestive, vasculaire, gynécologique, thoracique et maintenant cardiaque.
Des suites postopératoires allégées
L’utilisation du robot a pour objectif de faciliter la récupération postopératoire. Cette technique présente en effet de nombreux avantages sur les plans respiratoires ou transfusionnels et provoque moins d’arythmies postopératoires et de complications de plaies. Le séjour aux soins intensifs et la durée totale de l’hospitalisation s’en trouvent dès lors diminués.
« Cette première chirurgicale s’est très bien déroulée. La patiente a été extubée dans la salle d’opération, ce qui est inhabituel pour un pontage coronarien. Elle a eu une récupération postopératoire rapide et a pu rentrer chez elle quelques jours après », précise le GHdC.
Les technologies robotisées représentent l’avenir de la chirurgie car elles facilitent la récupération postopératoire dans la mesure où elles minimisent la nature invasive de la chirurgie.
Christophe Baneton