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Chimay : Mirina rêve de créer une donnerie, il ne lui manque que le local

Chimay : Mirina rêve de créer une donnerie, il ne lui manque que le local

Mirina Demeunier a 70 ans et la solidarité dans l’âme, elle est issue d’une famille très modeste mais aujourd’hui encore, elle suit les traces de sa maman qui même dans le besoin ne pensait qu’à aider son prochain. La chimacienne voudrait créer une donnerie mais pour cela, elle a besoin d’un local.

Mirina est une personne dont on dira volontiers qu’elle a le coeur sur la main, mais elle ne s’en laisse pas conter pour autant. Elle se définit comme une personne hors norme.

Elle est anti-conformiste et particulièrement remontée contre le système à l’heure ou l’écart entre les plus riches et les plus pauvres se creusent un peu plus d'années en années.

« Je suis née dans une famille qui vivait dans une extrême pauvreté. Je n’ai jamais été riche, mais cela ne m’a jamais affaiblie non plus. J’ai eu la chance d’avoir une mère très courageuse qui même dans le besoin aidait les autres. Et j’ai hérité de cela, c’est notre façon à nous d’être dans la résilience. »

Depuis toujours Mirina se fait un devoir d’aider les autres. Il y a quelques années, suite aux déboires de l’une de ses cousines, elle ouvre son premier vestiaire au nom de la Croix Rouge à Watermael-Boitsfort.

« J’étais très douée pour rassembler de la nourriture, des vêtements ou des jouets… à l’époque, il ne me manquait que le local, j’ai trouvé la structure dont j’avais besoin à la Croix-Rouge et je me suis lancée. La solidarité, c’est une sorte de passion, un sacerdoce. »

Un local et Mirina fait le reste

Aujourd’hui, a 70 ans, Mirina est toujours très dynamique, il faut dire qu’elle n’a pas eu le temps de s’ennuyer avec ses 5 enfants.

Et comme si ça ne suffisait pas, n'écoutant que son grand coeur, elle a accueilli plusieurs étudiants étrangers pour leurs études en Belgique, ce n'est pas tout, elle est aussi famille d’accueil.

Ses proches et le dynamisme qui la caractérise, la poussent à vouloir toujours plus, au nom de la solidarité. 

« Il y a un projet de réhabilitation du bâtiment des impôts à Chimay. Il abritera bientôt différents services administratifs et le Cpas. Le bâtiment est très grand, je me renseigne donc pour savoir si on ne pourrait pas y dédier un local à une « donnerie ».  Des contacts travaillent pour moi aussi auprès de l’échevine des travaux pour voir si la commune ne dispose pas d’un local qui pourrait être mis à disposition. »

Le rêve de Mirina c’est un d’avoir un dépôt vraiment gratuit.

A Chimay, la croix rouge propose déjà un vestiaire, mais c’est payant.

« Les vêtements sont vendus, mais ce qu’il y a surtout c’est que les personnes qui ont des soucis financiers ont du mal à pousser la porte de la croix rouge parce qu’elles ont l’impression de ne pas être comprises. Ces personnes et les bénévoles ne sont pas du « même monde ». »

La solidarité, une richesse

Les plus démunis, Mirina les connait bien, elle est comme eux, ils se comprennent, elle n’aura aucun soucis à distribuer tout ce que les chimaciens viendront lui déposer.

Cela fait des années que Mirina récolte des vêtements, des objets, des jouets … et des fruits dans les jardins des uns et des autres ou des légumes voués à la poubelle dans les grandes surfaces.
 
Sa devise : « Celui qui n’a pas essayé, a déjà perdu ». Elle estime que la solidarité est une nécessité et une richesse dans notre société.

son projet est clair, elle ne souhaite pas travailler seul, à son âge se serait trop risqué, elle voudrait ouvrir un jour par semaine avant d’aller plus loin.

S’il faut payer pour le chauffage, l’éclairage … elle proposera une tirelire à l’entrée du local où chacun déposera suivant ses moyens ou ses envies. Elle ne pourra pas prendre en charge quelque frais que ce soit.

« Je n’ai d’autres ambitions que d’aider une tranche de la population qui ne s’en sort pas. Moi-même, j’habite une toute petite maison, une ancienne bergerie parait-il (ça ne s'invente pas), j’ai une toute petite cave et le garage à côté de la maison n’est pas à moi. Sinon, j'aurais déjà lancé ma donnerie depuis longtemps. Vous savez je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école, mais pour moi, il y a différentes formes d’intelligence, moi j’ai celle du coeur et ça me suffit, le reste je m’en fous. »

L’an dernier, Mirina a reçu 60 kg de raisins et des potirons qu’elle s’est empressée de redistribuer. Elle n’hésite jamais à aller demander des pommes ou des légumes dans les magasins, c’est la rudesse de la vie qui lui a forgé cette audace.

Une audace qu’elle met largement au service des autres, et une fois qu’elle aura concrétisé son projet de donnerie, car elle en est convaincue, il se réalisera, elle envisage déjà de faire des soupes l’hiver pour distribuer aux plus démunis qui franchiront la porte de sa caverne d’Ali Baba.

Laurence Ermel

 


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