La menace est réelle: la société Medista qui est chargée de la distribution des vaccins anti-covid ne continuera peut-être plus ses livraisons. Elle a en effet envoyé une lettre au ministre de la Santé Franck Vandenbroucke menaçant d’arrêter immédiatement la livraison des vaccins.
« Un gouvernement peu fiable »
La société indique dans cette lettre ne plus vouloir travailler pour « un gouvernement si peu fiable et qui abuse de son pouvoir » La société a en fait pris cette décision « parce qu'elle n'est plus payée depuis décembre 2021 ». Elle reconnait avoir reçu du gouvernement quelque 3,5 millions d’euros payés à titre provisionnel. Un montant que la société dit ne pas pouvoir utiliser puisque « le gouvernement se réserve le droit de tout bonnement récupérer l'ensemble des fonds. » Medista parle de « poudre aux yeux ».
Pour ne rien arranger, l’Etat devrait encore 1,8 million à Medista selon la société de logistique. Et ce, sans tenir compte des frais liés à la campagne de vaccination. Medista menace donc de suspendre ses livraisons..
L’affaire devant la justice
L'autorité publique s'est pourvue en justice, laquelle a décidé que Medista devait continuer sa mission, même si le gouvernement ne la paie pas. Selon Medista, elle aurait pu continuer à faire les livraisons et conteste la société qui a été choisie pour la remplacer.
Le ministre reste confiant
Interrogé à la Chambre, le ministre Vandenbroucke a souligné que "les arguments de Medista ont été rejetés par le Conseil d'Etat à 100%". Pour justifier l’arrêt de la collaboration avec Medista, il évoque un dépassement du budget convenu. Il parle de 13 950 00 0euros payés cette année à Medista, en plus de 4,1 millions en 2020 et 23,5 millions en 2021.
Le tribunal de Bruxelles a imposé une obligation temporaire à Médista de ne pas cesser ses prestations. Le ministre s’est dit confiant, mais reste à espérer que cet imbroglio ne privera pas les centres de vaccinations des doses qu’elles attendent ou ne retardera pas la nouvelle campagne de vaccination.
VB d’après Belga