Fin mars, Michel, un homme âgé de 74 ans, est hospitalisé pour cause de Covid-19 à l’hôpital Saint-Joseph. Il y restera 25 jours. Aujourd'hui, la facture est élevé, plus de 2000 euros. Le vieil homme a dû faire un prêt à la banque. Le système a-t-il déraillé? Nous avons interrogé l'hôpital. Une solution devrait être trouvée.
Michel est une des nombreuses victimes de la Covid-19. Suite à une importante détresse respiratoire, son médecin traitant le fait admettre aux soins intensifs et il y restera 25 jours. A sa sortie, Michel se retrouve avec 2094 € de factures à payer.
Dans un premier temps, Michel obtient un étalement de ses différents paiements, il va donc payer 133€ en mai, 100€ en juillet et encore 100€ en août. Pourtant fin septembre, un courrier du bureau de recouvrement Eurofides lui est envoyé.
Des frais sont engendrés et des intérêts demandés. Le pensionné de 74 ans décide de contracter un prêt privé à la consommation. Le problème aujourd'hui, c'est que Michel doit à nouveau être hospitalisé, mais il hésite et craint de ne pas pouvoir venir au bout de ses factures.
L'hôpital accepte de trouver une solution
Le docteur Sofie Merckx, député fédéral PTB et médecin généraliste à Charleroi, soutient Michel et qualifie ces faits de scandaleux.
“Je connais les situations sociales de mes patients. Je savais que cela pouvait arriver. Se retrouver hospitalisé à cause du Covid est déjà un drame en soi, mais sortir d’hospitalisation et recevoir de telles factures, et ensuite des bureaux de recouvrement, c’est carrément scandaleux" confie-t-elle.
Le Grand Hôpital de Charleroi dont la méthode de recouvrement est pointée du doigt, a accepté de nous répondre via son département financier et a promis de reprendre le dossier en main.
"Quand un patient nous contacte pour nous faire part de difficultés à payer une facture du GHdC, nous cherchons toujours des solutions pour l’aider. Par exemple, nous pouvons octroyer des facilités de paiement sans charge d’intérêts. Le patient mentionné en a d’ailleurs bénéficié à plusieurs reprises. Nous faisons appel à la société de recouvrement en ultime recours. Celle-ci est, par ailleurs, contractuellement tenue à une éthique de travail dans le respect des patients. Son rôle est d’aider le GHdC à faire des regroupements de factures et à gérer les facilités de paiement plus longues qui demandent des ressources et des outils dont ne dispose pas l’hôpital. En ce qui concerne le patient Michel E., il est important qu’il poursuive ses soins. Nous prenons contact avec lui pour trouver une solution".
Interpellation à un autre niveau
Mais Sofie Merckx n'en démord pas, pour elle, l'hôpital a transgressé la loi relative au droit du patient ainsi que le code de déontologie médical.
Parallèlement à cela, le PTB dont elle est la tête de proue à Charleroi, dénonce les failles du système actuel et compte interpeller la ministre pour une interdiction d'envoi de huissiers/bureaux de recouvrement pour les factures d'hôpital.
Il demande également une refonte des MAF (Maximum à Facturer), les plafonds devraient être revus à la baisse et un remboursement devrait intervenir en amont du paiement et pas en aval.