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Delhaize : La CNE veut mettre en lumière le boycott des magasins pour les rendre "invendables"

Après 17 semaines de lutte syndicale, depuis l'annonce le 7 mars dernier de l'intention de la direction de Delhaize de franchiser les 128 magasins encore intégrés, le syndicat chrétien passe à la "deuxième mi-temps". Ce mardi, la CNE lance le site boycottdelhaize.be pour rendre visible le désamour des clients de l'enseigne au lion pour la marque avec un objectif clair: "rendre les magasins invendables". Un comportement "incompréhensible" pour la direction de Delhaize tant il met en péril bon nombre de personnes, au-delà de l'entreprise.

Le souhait du syndicat chrétien est "de porter le plus fort et le plus longtemps possible atteinte aux intérêts économiques du groupe et des actionnaires" et envoyer un message clair aux candidats repreneurs. "Si Delhaize arrive à vendre nos magasins, dès la reprise, ils seront fermés. Le combat continuera", prévient Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE, depuis le magasin Delhaize Flagey. 

En mai dernier, un appel au boycott avait été lancé par un large panel de représentants de la société civile. Le but du syndicat est aujourd'hui d'intensifier le mouvement, en le rendant public. Les personnes qui souhaitent participer au mouvement peuvent s'inscrire sur le site dédié, indiquer le début du boycott et le montant moyen qu'elles auraient dépensé par semaine auprès de l'enseigne au lion en l'absence du conflit social. Selon le générateur, lancé mardi matin, les premiers inscrits ont privé Ahold Delhaize de près de 430.000 euros.

Parmi les nombreux signataires de la carte blanche publiée à l'époque dans Le Soir, trois étaient présents mardi matin lors de l'annonce du syndicat: la secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, Christine Mahy, la secrétaire générale de la fédération des services sociaux, Céline Nieuwenhuys, et le cinéaste Luc Dardenne. Pour les deux premières, il est important pour leurs réseaux de soutenir l'action des travailleurs de Delhaize vu l'impact de la situation sur la société. "Il y a toujours une histoire derrière la pauvreté, elle ne vient pas de nulle part", a rappelé Mme Mahy. "On est face à une crise sociale, et on précarise encore des emplois", a embrayé Mme Nieuwenhuys, regrettant "l'inaction du gouvernement". "L'Etat est du mauvais côté, une fois de plus. Après le gouvernement se plaindra de devoir compenser (la précarisation de l'emploi, NDLR) via les CPAS." Le réalisateur Luc Dardenne, qui s'est présenté comme un ancien client de l'enseigne, a de son côté souligné une double injustice s'en prenant d'abord à la manière de faire de la direction, "une annonce sans la moindre concertation", mais aussi à une autre conséquence de la franchisation: "la fin des délégations syndicales" qui "démontre que les droits des salariés sont méprisés au profit des actionnaires". 

L'appel au boycott est jugé "incompréhensible" par la direction de Delhaize. "On comprend les émotions, mais la philosophie d'un boycott", non, commente le porte-parole de l'enseigne au lion. "Un boycott ça peut mettre en péril non seulement le futur de Delhaize, les emplois, les magasins, mais aussi les fournisseurs et beaucoup de gens, dont les indépendants qui n'ont rien à voir avec ça", relève-t-il. Jugeant l'action complètement "contre-productive", la direction rappelle que son plan "est de garantir le futur des magasins intégrés" et des travailleurs actuels.

Source: Belga


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