Le monde du Sport amateur fait également partie des secteurs victimes de la crise sanitaire actuelle. Deux députés de la Région, l'un écolo, l'autre socialiste, sont intervenu ce mercredi 21 octobre, en séance plénière de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le but de lancer une réflexion sur les soutiens possibles aux clubs amateurs.
L'Ecolo Christophe Clersy a d'abord tenu a rappeler toutes l'importance du sport dans nos communes.
"Derrière tous les clubs qui composent le sport amateur, on trouve des enfants, les femmes et les hommes qui s’engagent au jour le jour comme professionnels ou volontaires. Dès lors, il est important de se pencher sur la problématique rencontrée par ces clubs qui, pour certains, étaient en septembre clairement en sursis », a-t-il expliqué
Et de poursuivre : « Sans les ressources liées aux buvettes ou à leurs soupers et la formidable dynamique volontaire qui les accompagne, beaucoup de nos clubs ne peuvent assurer leur viabilité. On parle de 75 à 80 % des recettes qui proviennent de la buvette dans certains cercles ».
Des mesures claires pour le sport
Pour Christophe Clersy, il est utile de détailler le contenu des informations relatives au risque sanitaire lié au sport. Il y a des mesures à chaque niveau de pouvoir, sachant que l’adhésion de la population / du mouvement sportif est directement liée à la lisibilité de ces décisions, il faut renforcer le dialogue.
"Le sport est le premier secteur associatif de la Fédération Wallonie Bruxelles, c'est donc une priorité. Aujourd'hui, nous en appelons à la lisibilité, à la clarté. Sur la fermeture des buvettes, par exemple, les gouverneurs n'ont pas fait preuve de pédagogie. Il y a eu un manque de lisibilité entre les décisions des gouverneurs, de la ministre et des bourgmestres en corolaire. Et ces atermoiements ont causé pas mal de d'appréhension au niveau du secteur sportif. »
Pour le député Ecolo, il faut également être attentif au bien-être des enfants.
"Une méta-analyse réalisée par des chercheurs anglais de l’université de Bath a passé en revue plus de 80 études afin d’évaluer l’impact de l’isolement social sur la santé mentale des jeunes âgés de 4 à 21 ans. Il en ressort que les jeunes qui se sentent seuls pourraient être trois fois plus susceptibles de développer une dépression à l’avenir et l’impact de la solitude sur la santé mentale pourrait s’étendre sur une période de dix ans. En cas de maintien et de durcissement des mesures, les pouvoirs publics doivent pouvoir aider les familles à trouver et à identifier ces alternatives. C’est d’autant plus vrai au niveau des publics les plus fragilisés. »
Trois millions pour le sport c'est bien, mais pour qui
Un autre député, socialiste celui-là, Mourad Sahli, s'intéresse lui aussi à l'avenir du sport amateur.
La semaine dernière la ministre Valérie Glatigny a débloqué un nouveau budget d'aide de 3 millions d'euros, une aide à laquelle, les petits clubs n'ont visiblement pas eu accès lors du premier confinement.
Seuls un peu plus de 500 clubs ont été subventionnés sur un total de 7000 clubs identifiés.
"Durant la première phase de la pandémie,il y a eu un déblocage de 4 millions d’euros pour aider les clubs sportifs. Toutefois, les formalités administratives étaient très complexes donc de nombreux petits clubs n’ont pas pu introduire de demande."
Aujourd'hui avec l’arrêt des buvettes, l’interdiction d’un certain nombre de pratiques sportives, de certaines compétitions, fait craindre au député socialiste un arrêt de ce type d’activités dans certaines entités.
« Quand on est un grand club, on a les moyens, un staff administratif pour remplir les formulaires, c’est facile. Mais quand on est un petit club de quartier qui s’occupe de nos gamins au lieu qu’ils trainent dans les rues, ce sont des bénévoles souvent et n’ont pas cette possibilité d’avoir accès aux aides. Donc ma question à la ministre était : est-ce que les 3 millions d’aides supplémentaires vont aussi profiter aux petits clubs ? »
Les budgets de la Fédération Wallonie Bruxelles ne sont pas un puits sans fond
Pour le député écolo Christophe Clersy, les budgets de la Fédération Wallonie Bruxelles n'étant pas extensibles, il serait peut-être temps de faire preuve de créativité.
"Aujourd'hui, il n'est pas normal que les clubs sportifs amateurs soient autant dépendants de leurs buvettes, il faut vraiment que les pouvoirs publiques puissent entendre ce message. Il faut que le sport soit plus résiliant et autonome et que cela passe par plus de solidarité entre le sport professionnel et amateur. En france par exemple, il y a une contribution sur les droits audiovisuel qui est reversé au sport amateur."
Et au-delà des mesures d’urgence en matière d’appui que la Fédération Wallonie-Bruxelles compte mettre sur pied pour faire face à cette deuxième vague de la pandémie, le député estime que cette situation appelle à une véritable réflexion de fond entre tous les niveaux de pouvoir.
"Nous appelons à ce que l'on fasse un peu la même chose que ce qu'il s'est passé au niveau de la culture, où la ministre Liénard a convoqué une conférence interministériel sur ce dossier. Ce serait peut-être l'occasion d'évoquer le renforcement de cette solidarité entre clubs professionnels et amateurs."
Réponse de la ministre
La Ministre du sport, Valérie Glatigny a répondu d’une manière générale aux différentes interventions des députés. Elle a rappelé les mesures prises par le gouverment de la Fédération Wallonie Bruxelles pour faire face aux difficultés rencontrées par le secteur lors de la premières pandémie.
Elle a aussi appelé à ne pas opposer les secteurs.
Lire aussi et revoir notre interview de la ministre Valérie Glatigny du 14 octobre :