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Edito : BSCA, le crash de crédibilité

Edito : BSCA, le crash de crédibilité

Le chaos intégral qu'a connu l'aéroport de Charleroi ce lundi peut se résumer en un mot: inacceptable.

 

Depuis des années, BSCA se targue, à juste titre, d'être l'un des aéroports régionaux les plus fiables en Europe, voire dans le monde. Une réputation basée, notamment, sur un développement impressionnant et une augmentation constante du nombre de ses passagers annuels. Même si la crise du Covid a lourdement impacté la structure, elle avait malgré tout réussi à garder la tête hors de l'eau et à redécoller après une longue période de turbulence.

Cette image, BSCA l'a aussi forgée grâce à une crédibilité basée sur une paix sociale quasi constante depuis plus de 10 ans. Or, on doit bien constater que depuis quelques temps, les remous sociaux ont tendance à se multiplier. Et les mouvements de mauvaise humeur des travailleurs dans divers départements de l'aéroport à se multiplier.

La grève du personnel de sécurité ce lundi en est une preuve de plus: le climat social n'est pas au beau fixe en bord de tarmac carolo.

Mais cette fois, le problème est tout autre. Car ce mouvement de grève risque de laisser des traces indélébiles sur le CV jusque-là presque impeccable de BSCA. Et pourrait entamer la crédibilité chèrement acquise ainsi que la confiance des passagers à son égard.

Tout cela pourquoi ? Pour une impréparation totale de la direction de l'aéroport à une situation qui était prévisible. Car, oui, les services de sécurité avaient alerté du risque de perturbations. On ne peut pas dire que les responsables de BSCA n'étaient pas au courant. Qu'ont-ils fait pour prévenir le chaos? Rien. Résultat: des files de voitures interminables, un aéroport fermé devant des centaines et des centaines de passagers furieux au point de risquer d'en venir aux mains. Et qui, de surcroît, ont vu les avions qu'ils devaient prendre s'envoler, à vide, sous leur nez, avec le risque donc, de ne pas se voir rembourser.

On a vu aussi une communication catastrophique, la direction se contentant d'un communiqué laconique et d'un message d'excuse au tableau du hall d'entrée de l'aéroport. Rien n'a été mis en place pour tenter d'amortir le choc et éviter une cohue comme on n'en a jamais connue.

Ce lundi, BSCA a perdu bien plus qu'une journée de fonctionnement. L'aéroport s'est tiré une balle dans le pied. Et le trou risque bien de ne pas se refermer de sitôt. Son image internationale a pris un sale coup. Et, à l'heure où s'il veut se maintenir au top vu la concurrence, BSCA doit continuer à attirer compagnies et passagers, il ne faudra pas s'étonner si un jour, certains décident d'aller voir dans d'autres aéroports si le climat n'y est pas plus sain.

Martial Dumont


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