Aller au contenu principal

Edito: Legoland, Merlin le désenchanteur

Edito: Legoland, Merlin le désenchanteur

Disons-le platement et de manière un peu triviale: c'est une montagne de briques Lego que Charleroi vient de se prendre sur le coin de la gueule.

Ainsi donc, le groupe Merlin Entertainments a annoncé que, finalement, il avait décidé de ne pas construire de parc Legoland sur le site de Caterpillar à Gosselies. En août dernier, en grandes pompes (et à Bruxelles), le numéro 3 du Groupe Merlin était venu signer un protocole d'accord avec le monde politique wallon, tout sourire à l'idée non seulement de réhabiliter, enfin, le site de Caterpillar, mais également ravi des perspectives d'emplois et de développement socio-économique pour toute la région carolo.

Paul Magnette, Elio Di Rupo, Willy Borsus et Thomas Dermine y croyaient dur comme fer. C'était sûr: on allait investir entre 370 et 400 briques dans un outil hyper attractif sur le plan touristique. Pensez donc ! Un protocole d'accord non contraignant avait été signé.

Sauf qu'aujourd'hui, patatras! Le beau rêve Legoland s'écroule comme un château de cartes. La faute, paraît-il, au nouveau CEO de Merlin, qui préfère se concentrer sur les parcs existants dans le reste du monde et se développer en Chine. En précisant que les dirigeants wallons ont fait tout ce qu'il fallait. C'est gentil...merci pour eux.

Car aujourd'hui, ces mêmes dirigeants wallons, ils pleurent. Tout étonnés qu'ils sont de ce revirement. Thomas Dermine est même "abasourdi".

Et nous du coup, on s'étonne qu'ils s'étonnent. Après tout, ce qui arrive aujourd'hui était potentiellement prévu dans l'accord du mois d'août qui était..."non contraignant" rappelons-le.

Oh bien sûr à l'époque tous avaient répété à l'envi qu'il fallait rester prudent, qu'il fallait encore signer l'accord définitif. Mais tous ont malgré tout communiqué très largement sur la bonne nouvelle, en donnant l'impression que l'affaire était dans le sac et qu'on pouvait déjà se préparer à faire la queue devant les mégamontagnes russes de Legoland Charleroi. Nous étions joie et réjouissances.

Mais le problème est bien là. Si la Wallonie n'est en rien responsable d'un changement subi, et pour tout dire imprévisible, de Merlin Entertainments, elle a pêché, une fois de plus, par excès d'envie de vendre du rêve avant l'heure. Et ce n'est pas la rapidité de l'équipe, par exemple de Thomas Dermine, à nettoyer ses réseaux sociaux de l'enthousiasmante nouvelle de l'époque, qui y changera quelque chose...

On rétorquera que c'est bien compréhensible, que la Wallonie, en mal de bonnes nouvelles, ne peut se permettre de ne pas se réjouir quand un projet pareil est en bonne voie. Certes. Mais quand c'est la deuxième fois que ça arrive, et pour paraphraser Audiard, on peut dire que "la naïveté à ce point là, ça devient gênant".

Rappelez-vous: la société s'appelait "Thunderpower", était chinoise et allait construire plein de superbes voitures électriques sur le site de Caterpillar. Là aussi, on avait sorti les tralalas, ça crépitait de partout. Et puis bye bye les frères, les Chinois sont repartis sans jamais regarder dans le rétroviseur la Wallonie qui patientait en vain.

Deux énormes coups de com, deux foirages complets. Et une image d'amateurisme qui nous colle aux basques. Sans parler bien sûr que tout le boulot est à refaire pour l'une des reconversions économiques les plus attendues, non seulement à Charleroi mais dans toute la Wallonie.

Comme on dit à Charleroi c'est à tchouler de désespoir.

Ne reste plus qu'à tout recommencer, donc. On essaie avec Playmobil? En avant les histoires...

Martial DUMONT 


NEWSLETTER

Abonnez-vous à notre newsletter en entrant vos données ci-dessous
Création de sites Internet EasyConcept™ Logo Easyconcept