Lancée en 2020, la société Deltrian met définitivement la clé sous le paillasson. C'était à prévoir puisque depuis fin de l'année dernière la société était presque à l'arrêt. En cause, la reprise des activités industrielles en Chine où les masques sont près de 4 fois moins cher. Le gouvernement ayant également décidé de confier sa nouvelle réserve stratégique à un acteur français, le couperet est tombé et la liquidation a été actée.
Cela avait commencé par une belle hiqtoire, une success story comme on dit. L'idée lancée au niveau wallon était de faire face aux manques de masques durant le Covid, mais surtout de relocaliser la production de ceux-ci chez nous.
Les élus wallons, ministre Borsus en tête, clamaient alors la nécessité de recréer des filières de produits finis chez nous avec à la clé des emplois.
En 2020, c'est d'ailleurs Wallonie Entreprendre qui s'engage aux côtés de Deltrian puisque le fonds d'investissement wallon possédait 49% des parts de la société.
Et les choses sont allées très vite à l'époque, la société a produit jusqu'à 30 millions de masques chirurgicaux par an et 160 masques à la minute ensuite.
Des prix hors compétition
"Il n’y a plus de marché. Nous sommes en liquidation. Les machines sont à vendre et nous allons rembourser les banquiers et les fournisseurs", regrette Jurgen Alexius, le CEO de Deltrian dans l'Echo
Depuis la fin du Covid, nous avons tous tombé le masque et les acteurs politiques aussi, ils ont bien essayé de lancer l'idée de constituer une réserve stratégique mais sans succès.
En cause ? Les prix. La chine propose des masques a des prix qui défient toute concurrence. Au point, que les hôpitaux malgré les risques de pénurie que nous avons connu lors de la dernière pandémie continuent à se fournir en Asie. Quant à la Wallonie, le marché de réserve stratégique, n'a pas pu être attribué à Deltrian trop cher !
Ni la société, ni la Wallonie n'ont donc réussi leur pari puisqu'aujourd'hui le siège de Fleurus doit rendre son tablier. Mais Deltrian reste un groupe solide spécialisé dans la filtration. Reste à savoir ce qu'il fera des emplois créés à Fleurus.
Voir ou revoir sur le même sujet : Face à la concurrence Asiatique le masque belge a le vent en poupe