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Gouy-lez-Piéton : Les tests anti-géniques ne peuvent plus se faire à la pharmacie

Gouy-lez-Piéton : Les tests anti-géniques ne peuvent plus se faire à la pharmacie

L'idée était originale ! Le 25 novembre dernier, un pharmacien de Gouy-lez-Piéton annonçait avoir ouvert un mini centre de dépistage dans son garage.  Il était destiné aux personnes ayant eu un contact rapproché avec un cas positif, aux personnes présentant des symptômes de covid-19 et aux personnes désireuses d’être rassurées. Aujourd'hui, le pharmacien encourt une peine de 5 ans de prison s'il continue. 

Laurent Staquet, pharmacien à Gouy-lez-piéton avait eu l'idée, le mois dernier, d'organiser un centre de dépistage dans son garage. Une façon pour lui de soulager les centres nationaux surchargés.  Aujourd'hui, il se voit dans l'impossibilité de continuer cette activité. 

Si comme il le dit, il ne lui revient pas de critiquer la politique du gouvernement, il ne comprend pas cette décision. 

" Le pharmacien pouvait, selon moi avoir sa place dans le dépistage en étant le relais auprès du patient qui est aussi notre client de la politique de dépistage. A l'époque, nous avons voulu développer ce testing tout en restant prudents sur les résultats bien sûr.  Le but était simplement de mettre en garde les personnes.  Les négatives pouvaient ne rien changer à leurs habitudes et avec les personnes positives nous pouvions au minimum casser les chaines de transmission." 

Et pour mettre toutes les chances de son côté, le pharmacien s'était associé avec des infirmier.ère.s et des médecins pour faire les tests dans les règles avec un maximum de sécurité. 

Une sanction de 100 000 euros et 5 ans de prison

Du jour au lendemain pourtant une loi lui interdit tout dépistage.  Ceux-ci étant réservés aux centres de dépistage nationaux.  

"C'est par la presse et du jour au lendemain que j'ai appris la nouvelleIl y a sans doute dans cette décision une volonté de canaliser le plus possible la population vers les gros centres de dépistage très contrôlés mais où finalement le nombre de dépistage est réduit. L'accès à ces centres est également plus complexe pour le patient. Il ne m'appartient pas de juger cette décision, et j'imagine que c'est pour une question de calculs statistiques. Les politiques ont probablement répondu à une attente des médecins biologistes et épidémiologistes, mais changer systématiquement de stratégie sème le doute dans la population."

Durant une quinzaine de jours, le pharmacien s'est senti soutenu et félicité dans son initiative, et aujourd'hui il se sent au mieux considéré comme un hors-la-loi, au pire un criminel. 

"C'est d'autant plus aberrant que dans tous les pays qui nous entourent cette pratique est encouragée.  Même aux Etats-Unis où ils étaient plutôt sceptiques, les tests à la maison sont autorisés.  Idem en France. A l'approche de l'arrivée d'un vaccin, il est important d'avoir des stratégies cohérentes et continues si l'on ne veut pas que le doute s'installe et mettre en péril les futurs campagnes de vaccination."

Les tests anti-géniques proposés par le pharmacien sont sensibles à plus de 80% pour les asymptomatiques. Cette sensibilité monte à plus de 93% pour les symptomatiques. Le risque de faux négatifs existe mais pas celui de faux positifs selon lui, il s'explique.  

"Avec les tests dont nous disposons, le risque serait les faux négatifs ! et de rassurer faussement la population ! Or si vous avez des symptômes c'est clair vous serez positif au test.  Si vous n'avez pas de symptômes et que vous êtes négatif, le risque que vous soyez malgré tout porteur et contaminant est faible.  Le test est fiable à 80% donc même dans l'hypothèse où le résultat est faussement négatif, votre charge virale ne sera sans doute pas suffisante pour faire de vous un super contaminateur."  

A l'approche des fêtes, de tels mini-centres pouvaient aussi permettre de rassurer la population. Savoir s'il était possible ou complètement insensés d'aller visiter un proche plus âgé par exemple.  

Les professionnels sont également surpris de cette dernière décision du gouvernement qui avait l'avantage de la rapidité et de la disponibilité.  

"1/3 des personnes testées avaient parfois juste besoin d'un test pour "revivre".  Vous ne pouvez pas imaginer le bonheur de personnes terrées parfois depuis 7 mois chez elle et qui ne vivait plus, lorsqu'elles apprennent qu'elles sont négatives et qu'elles peuvent aller visiter un proche tout en continuant de respecter les mesures de précaution."

 Aujourd'hui, retour à la case départ donc, les personnes symptomatiques seront testées avec des tests rapides dans les centres nationaux, les asymptomatiques risquent de passer encore longtemps, entre les mailles du filet alors que les tests anti-géniques livrent leurs résultats en un quart d'heure à peine. 

Laurent STAQUET regrette et insiste pour dire que ce changement de stratégie complique la relation du pharmacien avec la population puisque, comme lors de la crise des masques, ce sont eux qui sont aussi en première ligne et à l’écoute de la population.  Une patientèle aujourd'hui encore très inquiète selon le pharmacien. 

Revoir notre reportage du 25 novembre : 

 

 

 

 


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