L'accord de coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Région wallonne et la Commission communautaire française relatif à la généralisation de l'EVRAS a été adopté ce jeudi, par le parlement wallon.
Comme en Fédération Wallonie-Bruxelles, plusieurs députés des Engagés - deux exactement - se sont abstenus, en raison de "points d'attention" portant notamment sur la labellisation de certains acteurs et les formulations du guide EVRAS destiné aux professionnels. "On a envie de faire confiance aux acteurs de terrain mais la terminologie du guide nous pose question, surtout pour les 5-12 ans. C'est légitime qu'en tant que parlementaires, nous nous posions des questions et nous relayions les inquiétudes des parents", a justifié la députée centriste Marie Martine Schyns. "Nous sommes très clairement en faveur de la généralisation de l'EVRAS mais nous trouvons que le travail est perfectible en termes de consensus entre les acteurs", a-t-elle ajouté.
"Il faut pouvoir revoir ce qui pose question dans le guide", a de son côté estimé Alice Bernard (PTB) en appelant à "ne pas diaboliser les parents qui se posent des questions. Ils ne sont pas tous complotistes." "Nous soutenons le texte mais demandons que tout soit mis en oeuvre pour communiquer au mieux avec les parents", a-t-elle ensuite clarifié.
Dans les rangs de la majorité, des "points d'attention" ont également été évoqués, notamment du côté du MR où la députée Rachel Sobry a rappelé l'opposition de son parti à "faire rentrer dans les écoles des associations militantes, idéologiques ou partisanes. On ne parle pas de tout avec n'importe qui", a-t-elle dit. PS, MR et Ecolo ont toutefois appelé à soutenir "avec force" la généralisation de l'EVRAS.
"La santé sexuelle, affective et relationnelle de nos jeunes est trop importante pour ne pas être traitée en profondeur et être biaisée par des propos idéologiques. Je suis profondément convaincue que cet accord de coopération historique constitue une avancée déterminante pour sensibiliser nos jeunes au respect, à la tolérance et au vivre ensemble", s'est de son côté félicitée la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale.
Tous les élèves de la Fédération Wallonie-Bruxelles de 6e primaire et 4e secondaire recevront dorénavant une animation relative à l'éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Quelque 85.000 élèves sont concernés en Wallonie et 25.000 à Bruxelles. Les entités francophones du pays ont convenu de mobiliser un budget annuel de 4,8 millions d'euros à cette fin.
Malgré les protestations de certaines associations, le projet de décret relatif à l'Evras a été approuvé début septembre en séance plénière du parlement de la Fédération.
La Plateforme EVRAS, qui regroupe plusieurs associations des secteurs de la santé, du bien-être et de la lutte contre les discriminations, s'est réjouie du franchissement d'une "étape historique". "La signature de l'accord de coopération désormais votée par les trois parlements francophones constitue une étape essentielle vers la généralisation de l'EVRAS, et met l'intérêt des enfants et des jeunes au centre des préoccupations", estime la Plateforme qui invite les futurs gouvernements des trois entités francophones "à poursuivre ces avancées lors des prochaines législatures, notamment en renforçant les animations EVRAS tout au long du parcours scolaire."
Source: Belga
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