Ce vendredi matin, la Mirec, la mission régionale pour l’emploi de Charleroi, a présenté un bon bilan devant ses partenaires et quelques représentants politiques de notre région. Plus de 1500 personnes ont démarré un accompagnement l’an dernier et 2137 contrats ont été signés par l'intermédiaire de la Mirec. Mais les défis sont encore nombreux, le focus sera mis sur l’accueil en 2020 et l’institution reviendra à ses fondamentaux.
Les résultats de la Mirec sont bons, parfois même très bons. 687 personnes ont décroché un emploi durable et de qualité. Mieux, 100%, c’est le taux d’insertion dans les formations de remise à niveau de mécaniciens ajusteurs en maintenance industrielle.
En 2020, une mission régionale encore plus accueillante
La Mirec est, ce que l’on appelle, un ensemblier. Elle met en contact les demandeurs d’emploi souvent très peu qualifiés (la majorité n’ont pas le CESS), les entreprises et les opérateurs de formation. Parmi les chantiers phares de la Mirec, entamés en 2019, il y aura l’accueil des bénéficiaires et la lutte contre l’exclusion.
« La démarche d’« observatoire des trajectoires » nous a permis d’identifier les étapes anxiogènes dans le parcours des usagers à la MIREC." Précise Emeline Deschamps, la directrice. "La réflexion initiée en interne a revisité les pratiques et méthodologies inspirées par les besoins du public. »
Car, il n’est pas toujours facile pour le public de la Mirec de pousser les portes de l’accueil voire même d’y accéder, 1/3 des bénéficiaires n’ont pas leur permis B. Toutes les étapes du parcours, 58 au total, ont été analysées depuis le premier contact jusqu’au moment où le demandeur d’emploi pousse les portes. Les méthodes seront adaptées au public.
« Vous n'aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression » ! Idéologiquement, ce n’est pas la partie du jobcoaching avec laquelle je suis la plus en phase." Rapporte Emeline Deschamps, "Mais nous remettrons en place différents projets de coaching avec des activités plus ludiques pour se mettre au diapason. »
La Mirec invitera également ses partenaires à mettre en place une véritable trajectoire vers l’emploi. Elle peut pour cela compter sur une dizaine d’antennes décentralisées à Anderlues, Châtelet, Courcelles, Erquelinnes, Farciennes, Fleurus, Fontaine l’Evêque, Jumet/Gosselies, Marchienne-au-pont et Thuin.
« L’ancrage local est au cœur de notre positionnement et reste incontestablement un véritable atout pour l’emploi durable et de qualité. » précise encore la directrice de la Mirec.
La Mirec une opportunité pour les moins qualifiés
D’où vient-il ? Si avant 2017, les bénéficiaires poussaient la porte de la Mirec un peu par hasard ou par l’action du "bouche à oreilles", aujourd’hui 70% de son public sont envoyés par le Forem.
Les bénéficiaires se répartissent entre les très jeunes, - de 25 ans et les plus âgés, 45 ans et +. Pour les - de 25 ans, les NEETS comme l’Europe aime à les appeler, les budgets arrivent à leur terme, c’est donc l’incertitude qui prime. De l’autre côté de la pyramide des âges, ils sont plus de 200 à avoir débuté un accompagnement.
Reste le public prioritaire de la Mirec, les primo arrivants, un programme remis en question mais qui reste d’actualité pour 2020. 276 personnes sont concernées.
Faire coïncider l’offre à la demande
« 27 formations alternées sont prévues au plan d’action 2020 dont 12 qui débuteront en 2020 dans l’Industrie, le Transport, la construction, les services aux personnes et l’HORECA . Sept demandeurs d’emploi ont débuté ce 30 janvier la 2ème édition de la formation alternée « Remise à niveau mécanicien ajusteur en maintenance industrielle 2 ». Le projet s’articule autour d’un partenariat avec Technocampus à Gosselies. Nous remettrons également le couvert avec Horeca Formation Wallonie pour les commis de cuisine et commis de salle de Brasserie. Et citons enfin, la formation « Ouvrier de voirie » qui débutera dans une dizaine de jours avec Construform" expose Emeline Deschamps.
Si ces formations sont possibles, c’est aussi grâce aux entreprises. Et comme il faut sans cesse remettre l’outil sur le métier, un autre gros chantier attend la Mirec. Sensibiliser les entreprises aux difficultés des personnes peu qualifiées. Les mettre en relation ensuite. Plus qu’un travail de job coaching, il s’agit d’une vraie médiation avec les entreprises. Une sorte de retour aux fondamentaux : la promotion de la formation alternée.
Les chiffres récents du chômage semblent donner raison à la mission régionale, les demandes particulièrement fortes dans l’Horeca aussi, via le développement de Rive Gauche notamment. Un signe supplémentaire d’une embellie économique de Charleroi ? Le résultat en tout cas d’un travail acharné de lutte contre l’exclusion par le travail mené à la Mirec depuis 29 ans maintenant.