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Le Centre Régional d'Intégration va former 800 agents de la ville

Le Centre régional d’intégration présente aujourd’hui ses voeux. Une façon de tirer un trait sur l’année 2022 et d’entrevoir les perspectives 2023. Cette nouvelle année sera faite de sensibilisation et de formations. Le CRIC proposera en effet un nouvel outil pédagogique dans lequel tous les aspects en lien avec la discrimination seront abordés. 800 agents de la ville de Charleroi seront formés.

"Il y a trop d’étrangers en Belgique ! » ; « Ils ne font rien pour s’intégrer ! » Ces phrases, nous les avons tous déjà entendues.

Mais les gens qui véhiculent ce genre de choses sont-ils conscients de ce que risquent parfois les personnes qui ont quitté leur pays ?. Pourquoi la réalité nous rattrape-t-elle toujours ? L'actualité nous présente l'histoire de ces jeunes gens, renvoyés dans leurs pays d’origine, au risque d’y être pendus sans autre forme de procès. Et que pouvons-nous y faire ? 

Le Centre d’intégration de Charleroi n’a pas la recette miracle, mais il est confronté au quotidien à des personnes en détresse qui viennent, pour la plupart, se former volontairement au parcours d’intégration et tentent de trouver une échappatoire à leur situation.

Fabrice Ciaccia, le directeur du CRIC, le constate au quotidien, la crainte du retour est latente chez toutes les personnes immigrées.

« J’avais du mal à l’appréhender au départ, mais les gens ont vraiment toujours peur de cela. Les gens sont dans une espèce d’angoisse permanente, un sentiment particulier qui les empêche parfois d’avancer. Mais la plupart s’accrochent à quelques espoirs en participant aux formations notamment. Et notre rôle est de rester proches d’eux et leur permettre d’évoluer dans la société qui les accueille et d’avoir un sentiment plus agréable à l’égard de celle-ci. »

Les CRIC, autant de leviers anti-discriminations

Il existe 8 centres d’intégration en Wallonie. Ils ont vu le jour grâce au décret du 4 décembre 1996 relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère.

« Nous avons des missions historiques qui datent 1996. Elles sont toujours d’actualité et sont liées à l’accompagnement d’associations, à la formation des professionnels, à la récolte des données, à l’encouragement à la participation des publics, etc. Ces missions perdurent depuis 2014 avec l’apparition du parcours d’intégration qui réoriente l’ensemble du dispositif et se trouve en place centrale. »

Toutes ces missions, le CRIC de Charleroi les rappellera à l’occasion de ses voeux, ce jeudi soir au Bois du Cazier, un lieu de festivités qui n’a pas été choisi au hasard.

« C’était vraiment un choix voulu et symboliquement c’était important d’y être. Le lieu nous permettait de restituer l’ensemble de nos actions dans une démarche qui s’inscrit dans la durée. Donc voilà, une nouvelle année qui commence, mais qui s’inscrit dans un continuum. »

Nouvelle année, nouveau défi

L’an dernier, le CRIC s’est lancé dans un projet de formation et de création d’un outil pédagogique autour des discriminations.

Un projet qui va se concrétiser en 2023.

« On va former 800 travailleurs de la ville de Charleroi, l’avantage de ce projet c’est que nous avons les mains libres pour l’organisation de ces formations. »

Dès cette année, l’outil pédagogique créé au sein du centre régional d’intégration sera mis à disposition de toutes les personnes désireuses de faire avancer la cause de l’égalité.

« C’est un projet qui s’appelle capitaine diversité, c’est un outil pédagogique qui sera utile à tous les opérateurs qui voudront s’en saisir. Cet outil aborde toute une série de sujets liés aux discriminations avec un panel le plus large possible d’exemples. Il permet de mettre en lumière la manière dont les discriminations sont vécues et ressenties. Nous travaillons beaucoup sur les émotions et nous apprenons à les décoder. C’est important de savoir comment nos émotions impactent nos représentations et tous les aspects cognitifs de celle-ci. »

Les voeux du CRIC seront sans doute l’occasion de rappeler le travail de fond de l’organisation et de reposer la question que posait sa présidente en 2020 à la veille d’une pandémie :

« Quand les autorités se rendront-elles compte qu’à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles ? Ne faudrait-il pas régulariser les personnes qui sont sur notre territoire ? (…) Cela permettrait aux migrants, aux réfugiés, aux sans-papiers de contribuer à notre système social et d’être protégés (…) Ils ne seront plus à la merci des rapports de force de notre société. »


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