L’affaire fait grand bruit à Montigny-le-Tilleul et notamment sur les réseaux sociaux, depuis trois semaines, le wendy’s burger s’est installé sur le parking du Car Wash à la rue de Gozée et les montagnards semblent l’apprécier. Par contre, les friteries voisines et la commune ne l’entendent pas de cette oreille et ont demandé au Forain de déplacer son food truck sur la place de Landelies.
L’affaire embarrasse visiblement la commune de Montigny-le-tilleul. Selon Steve Van Bellingen, le propriétaire du wendy’s burger, c’est la bourgmestre Marie-Hélène Knoops en personne qui avait donné l’autorisation au Food truck de s’installer sur le parking du Car wash "Speed Wash".
« Nous sommes forains depuis 5 générations ici à Montigny-le-Tilleul, et depuis le mois de mars comme mes collègues j’ai dû mettre mes attractions au garage. Il me reste le food truck pour faire vivre deux familles, moi, mon épouse, ma belle soeur et son compagnon. Nous avons signé une convention avec la propriétaire du Car Wash, et nous avons eu l’accord verbal de la Bourgmestre. Et ensuite, j’ai reçu un courrier de la commune qui m’informe qu’à partir du premier décembre je dois quitter mon emplacement. »
Une décision du collège communal cette fois, difficile à avaler pour le forain. Dans de nombreuses villes et communes des dispositions sont en effet prises pour que ces commerçants puissent survivre à la crise sanitaire en vendant croustillons, hamburgers et frites.
Les forains sur la place de Landelies
Il en va d'ailleurs ainsi à Landelies puisque le collège a motivé sa décision en considérant qu'au vu de la crise sanitaire et de l'annulation des foires et fêtes foraines, elle souhaitait soutenir ces indépendants et accepter exceptionnellement l'occupation de l'espace public.
L’échevin des commerces, Stéphanie Richard, nous explique pourquoi l'autorisation donnée jusqu'au 30 novembre à la famille Van Bellingen devait à présent être levée.
« Nous avons rencontré l'ambulant à deux reprises et nous lui avons proposé plutôt que d'être installé sur un parking payant, nous lui proposions gratuitement d'aller sur la place des combattants à Landelies. Nous comprenons la problématique et les soutenons. Il y a d'autres familles de forains sur Landelies et c'est pour cela que nous avons voulu essayer d'instaurer un cadre pour tous les forains dans la même situation. "
Une décision en effet reprise dans le procès verbal du collège qui autorise les forains qui le souhaitent à s'installer sur cette place et d'y organiser une occupation. Et ce pour un mois.
Mais la place de Landelies, ce n'est pas la rue de Gozée avec sa visibilité et sa fréquentation ininterrompue. Et ça steve Van Bellingen le sait.
"C'est peut-être pas une zone de passage, nous confie encore stéphanie Richard, mais ce sont des landelins (les ambulants) depuis plusieurs générations donc j'aime à croire qu'ils connaissent du monde. Landellies c'est quand même un coin où il y a pas mal de promenades, il y a des randonneurs, les commerces sont fermés... Alors je suis d'accord, ce n'est pas le même flux que sur la chaussée, mais nous devons payer le pour et le contre. Je me répète mais la mobilité et la sécurité doit être notre priorité, même si ils ont fait attention à cela, là où il se situe c'est une route très dangereuse."
Un food truck qui dérange
Mais le doute plane dans la tête des montagnards et du forain qui se déchainent sur les réseaux sociaux. Ce food truck dérangerait-il d’autres commerçants eux aussi aux abois ?
Selon Steve, l'exploitant du Food Truck, certains (il ne dit pas qui) seraient même allé jusqu'à lui proposer de ne plus vendre certains produits comme des frites ou des hamburgers par exemple. Et ses concurrents auraient fait pression sur les autorités communales.
info ou intox ? Le message de la bourgmestre publié sur les réseaux sociaux ce jeudi après-midi laisse en tout cas place au doute.
« Soutenir les petits commerçants oui mais pas au détriment de ceux déjà installés sur l’entité qui, eux aussi, éprouvent des difficultés ! Nous avons écouté leurs récriminations par rapport à une réelle perte de clientèle constatée et nous avons tenté de trouver une solution équitable. Nous avons demandé au Wendy’s Burger, non pas d’arrêter toute activité mais bel et bien de s’installer sur la place de Landelies. Ils ont donc l’autorisation de continuer leur activité gratuitement sur l’entité ! Il s’agissait donc de trouver une alternative viable pour tous et non d’une expulsion totale de l’entité comme nous pouvons le voir circuler sur certains groupes. »
L’échevin des commerces, elle, n’en démord pas.
« Les arguments qui ont motivé la décision du collège c'est parce que c'est sur la voie publique, il y a un souci clair de sécurité et de mobilité. De plus, aucun délai n'avait été défini, la crise Covid reste un critère très flou. Et puis je ne vous cache pas que la question s'est posée, à savoir que si nous permettions cela de la part d'un forain, nous risquions d'en voir arriver d'autres, et que la chaussée ne se transforme en champ de foire."
Elle reconnait aussi que la concurrence n'a pas vu d'un bon oeil l'arrivée du food truck mais dément que ce soit le principal critère qui ait motivé la décision du collège.