Le président du PS, Paul Magnette, seul candidat à sa succession lors d'un scrutin prévu les 10 et 11 mars, s'est déclaré jeudi prêt à devenir Premier ministre après les élections fédérales prévues en 2024, dans une interview publiée jeudi par le journal 'Le Soir' et au micro de la radio privée Bel-RTL.
"En 2024, si la famille socialiste arrive en tête et que le PS est devant, je ne déclinerai pas la responsabilité, j'assumerai" (la responsabilité de chef du gouvernement fédéral), a-t-il affirmé au Soir, en confirmant qu'il serait tête de liste PS pour la Chambre en province de Hainaut lors des prochaines élections.
Il s'est montré un rien moins catégorique sur Bel-RTL, dont il était l'invité politique matinal, en affirmant qu'il était "d'abord candidat à ma réélection à la présidence du Parti socialiste" - alors qu'aucun challenger ne s'est présenté.
"Et si, si si, on mettra Paris en bouteille", a-t-il répondu à une question sur la probabilité qu'il soit réélu à la tête du PS et que les socialistes francophones et flamands deviennent la première famille politique du pays après les prochaines législatives.
"On verra bien, laissons d'abord les citoyens se prononcer (...). Si la famille socialiste est la première du pays, je ne renoncerai pas aux responsabilités qui s'imposent dans ce cas-là. Je prendrai mes responsabilités le cas échéant", si le PS émerge à l'issue des scrutins comme premier parti en Wallonie et à Bruxelles, "comme c'est le cas depuis très longtemps", a ajouté M. Magnette.
Le poste lui avait échappé lors de la formation du gouvernement en septembre-octobre 2020, quand il s'était effacé au profit d'Alexander De Croo (Open Vld) - avec lequel il avait été co-formateur - en dépit du fait que le socialiste présidait le parti le plus fort au sein de la première famille politique du pays (19 PS sur 28 sièges socialistes, le reste étant détenu par le sp.a, devenu Vooruit) et que l'Open Vld ne pesait que 10% des voix en Flandre et à Bruxelles.
"La logique est que l'on fasse des gouvernements qui sont majoritaires au nord et au sud du pays, et que le poste de Premier ministre revienne au premier parti de la première famille politique. Cela n'a pas été le cas en 2019-2020 pour une série de raisons, passons", a ajouté M. Magnette au 'Soir'.
Il a rappelé le contexte de l'époque. "C'est un choix (M. De Croo et non lui-même, ndlr) qui a été fait dans un contexte très particulier à ce moment-là, où les deux plus grands partis flamands (N-VA et Vlaams Belang) étaient mis de côté et qu'en Flandre vivait la crainte immense que le pays allait se désagréger s'il n'y avait pas en plus un Premier ministre flamand", a-t-il dit.
"Depuis lors, on voit que le pays tient toujours et on peut se permettre d'avoir d'autres scénarios en tête", a poursuivi le président du PS.
Interrogé sur les chances du président de Vooruit, Conner Rousseau, de briguer le "Seize", il a salué la "dynamique positive" dont bénéficient les socialistes flamands. Il a assuré qu'il faisait "tout ce que je peux pour soutenir mon collègue et ami Conner Rousseau", tout en rappelant que Vooruit se situait à "15-16%"' des intentions de vote dans les sondages.
M. Magnette a aussi démenti tout départ de la politique belge au profit d'une fonction internationale. "Que ce soit clair, je ne serai pas candidat pour un poste européen, ou un poste international. J'ai encore envie de faire un certain nombre de choses dans ce pays dans les cinq années qui viennent", a-t-il dit.
Source: Belga