A la Sainte-Catherine, tout bois prend racine ! Mais à la ferme du Raz Buzée, même si les propriétaires n'ont pas choisi ce jour par hasard pour planter près de 200 haies, c'est surtout sur quelques bénévoles et le Groupement d'Action Local de l'Entre Sambre et Meuse, le GAL ESEM, qu'ils ont pu compter pour réorganiser leurs prairies. Nous avons chaussé nos bottes et nous les avons suivis.
La ferme du Raz Buzée, c'est une exploitation laitière située à Gerpinnes Flaches. Il n'y a plus que deux fermes du genre sur l'entité, des fermes où l'on continue à traire les vaches.
Pour assurer à la fois, le bien-être de leurs élevages et une meilleure rentabilité, Anne-sophie et Frédéric Blaimont, les propriétaires se sont lancés dans un programme de replantation d'arbres ou plus précisément de haies. Ils étaient dans les champs samedi toute la journée avec Laetitia Fontaine, cheffe de projet au GAL de l'ESEM.
"Pour le moment, Anne-sophie et Frédéric ont deux grandes parcelles. Les vaches passent la journée sur l'une et puis la nuit sur l'autre. Et là, le but, ce serait de diviser ces parcelles parce que actuellement, quand on lâche les vaches, elles sont comme des enfants dans un magasin de bonbons, elles vont chercher les bonbons qu'elles préfèrent d'abord. Et puis elles laissent un petit peu ce qu'elles n'aiment pas."
Pour réaliser ces différentes parcelles, Anne-Sophie et Frédéric ont profité du week-end de l'arbre, consacrée aux haies, et de la Sainte-Catherine pour donner plus de chance à leur projet d'aboutir. Ils ont néanmoins financés eux mêmes les deux cents plants.
"On divise toutes toutes ces grandes parcelles en plusieurs petites sur lesquelles les vaches auront plus ou moins nonante ares. Donc ça fait l'équivalent de nourriture pour deux jours."
Frédéric qui a demandé l'aide technique du Gal pour repenser sa prairie, ajoute que cela permettra de conserver une herbe et des plantes de meilleure qualité. Les vaches seront régulièrement changée d'emplacement pour permettre à l'herbe de se régénérer.
A la Sainte-Catherine, tout bois prend racine
Pour réaliser ce travail titanesque, les éleveurs ont lancé un appel aux bénévoles sur les réseaux sociaux. Il fallait aussi choisir une date, c'est la Sainte-Catherine qui a été choisie en guise de garantie de succès.
"Le risque, c'est que la semaine prochaine il gèle et qu'on ne puisse pas planter. Donc ce week end, c'était le plus approprié. Et c'est Anne-sophie et Frédéric qui ont choisi le samedi. On a beaucoup de bénévoles du PCDN qui sont déjà occupés à la journée de l'arbre de la commune. En plus, avec la météo de ces dernières semaines, on ne s'attendait pas à énormément de bénévoles. Mais les meilleurs et les plus motivés sont là."
Jean n'a en effet pas hésité à venir patauger dans la gadoue pour aider son ami éleveur. Ils sont deux à avoir répondu à l'appel de la ferme et ne le regrettent pas.
"C'est très chouette, on est là pour le fun. Le malheur, c'est qu'on est fort mouillé et on a les pieds lourds avec cette boue. Ça devient dur, mais sinon, ce n'est pas très compliqué de mettre le plant et de bien tasser tout autour avec le pied."
Et même si en début d'après-midi, il restait encore une centaine de plan à installer, jean garde le sourire, la tâche ne lui fait pas peur.
Neuf espèces différentes pour bien des avantages
Parmi les plants, il y a du tilleul, du charme, du noisetier, du chêne, du saule entre autres... Neuf variétés différentes de plantes qui ont aussi l'avantage de pouvoir servir de fourrage pour les vaches par la suite.
Laetitia Fontaine, du GAL, nous explique que les agriculteurs ont de plus en plus recours à cette technique particulière aux multiples avantages.
"Oui, il y a de plus en plus d'agriculteurs qui se lancent dans le pâturage tournant, c'est comme ça que ça s'appelle, pour optimiser les surfaces et mieux bénéficier de toute l'herbe qu'elles produisent. C'est aussi bon pour la biodiversité qu'il va y avoir ici. On va avoir 200 mètres de plus pour que les oiseaux puissent faire leurs nids, trouvent de la nourriture, etc. Et on va aussi avoir pas mal d'avantages pour l'élevage. Dans quelques années, les vaches vont avoir un abri au vent. En été, elles seront à l'ombre, c'est important car si les vaches ont chaud elles produisent moins. Donc C'est bénéfique pour tout le monde."
Ce dimanche, la ferme annonçait aussi fièrement avoir réussi le défi, 200 nouvelles haies vont voir le jour. Une belle manière de s'adapter à la fois aux rigueurs du monde économique mais aussi aux changements de notre climat.
L.E.
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