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Edito: Un virus belge, une confiance ruinée

Edito: Un virus belge, une confiance ruinée

Au cas où vous auriez passé les 8 derniers mois sur une autre planète, la Belgique souffre actuellement d'une terrible maladie. Une maladie dont visiblement il semble totalement impossible de se débarrasser. Et contre laquelle, il n'existe aucun traitement.

Cette maladie, c'est l'absence aiguë de cohérence dans le discours officiel censé donner un cap dans cette foutue pandémie.

Après le chaos et la cacophonie des derniers mois qui ont souvent laissé la population dubitative quand ils n'ont carrément pas engendré une méfiance bien légitime à l'égard du monde politique et des experts qui n'ont jamais hésité à se contredire entre eux, on pouvait espérer qu'avec l'avènement du nouveau gouvernement et l'arrivée du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, la Belgique était vaccinée contre le bordel dans la gestion de la crise.

Mais c'était sous-estimer la puissance du virus qui ronge notre pays et ses dirigeants. Ainsi, le même week-end, on apprend, de la bouche-même de l'intransigeant ministre de la Santé, que les contaminations au Coronavirus sont faibles dans les magasins et que les commerces non-essentiels ont été fermés non pour des raisons sanitaires mais bien pour créer "un choc psychologique". On hallucine, on comate, on s'étrangle, on décède. 

Donc, non seulement cette décision ne reposait sur aucune base, mais en plus, avec une sorte de cynisme froid, Frank Vandenbroucke l'avoue sans honte. 

Le tollé qui suit est évidemment bien compréhensible. Parce que le ministre de la Santé, dont on espérait qu'il garde un cap et à qui on voulait faire confiance en se disant qu'on allait encore faire un effort pour réellement espérer un début de mieux en janvier, a, en une phrase, totalement ruiné son crédit.

Comment serait-il encore possible aujourd'hui, d'adhérer aux mesures qu'il propose ou plutôt qu'il impose? Tout seul comme un grand visiblement puisque les experts, eux, n'avaient pas demandé cette mesure.

Comment ne pas douter et se dire que la prochaine mesure qu'il annoncera est plus d'ordre psychologique que sanitaire? Bref comment encore lui faire confiance?

D'autant le manque de cohérence ne s'arrête pas là. Le porte-parole fédéral Yves Van Laethem a, quant-à lui, estimé  ce week-end que "autoriser deux personnes en plus à Noël n’aurait pas fait vaciller les chiffres».

Alors que, là-encore, l'intransigeance de Vandenbroucke est totale. Et que les difficultés psychologiques sont de plus en plus lourdes au sein de la population.

Nous avions besoin d'un cap, d'une ligne de conduite. Nous en avions enfin un semblant d'ébauche depuis vendredi.

En un week-end, le virus belge et son symptôme Vandenbroucke ont tout balayé. Et qu'on ne vienne plus nous dire que le non-respect des mesures drastiques est surtout un manque de responsabilité citoyenne tandis que les institutions auraient pris les leurs.

Si  la population déconne dans les jours à venir, notamment lors de la réouverture des magasins, le ministre de la Santé en sera responsable pour une bonne part. 

Dans une crise aussi grave, la confiance est la clé de voûte. Et là, la cathédrale est en train de s'effondrer.

 

 

Martial DUMONT


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