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Vaccination : Les instituteurs et les professeurs devront attendre (vidéo)

Le conseil supérieur de la santé a préféré donner la priorité aux gens qui peuvent potentiellement être en contact avec des personnes malades.  Des personnes dont les enseignants ne font visiblement pas partie.  Et c'est bien ce qui choque ces derniers et leurs syndicats. Ils réclament sinon des explications de la ministre, à tout le moins une clarification de la communication. 

Selon la ministre de la santé, Christie Morreale interrogée par nos confrères de RTL-TVi, « le Conseil supérieur de la santé a indiqué qu’il fallait d’abord protéger ceux qui ont (potentiellement) des contacts avec des personnes malades, donc par exemple les policiers en intervention. Pour les enseignants, cela reste en discussion en Conférence interministérielle santé publique. Cela dépendra aussi des arrivées de vaccins ».

Une phrase qui choque sur les bancs de l'école parmi les enseignants et les instituteurs qui se sentent une nouvelle fois oubliés comme le confirme le président de la CSC enseignement, Roland Lahaye.

"Ce qui est choquant, c'est de dire que si les enseignants n'ont pas accès à la vaccination c'est parce qu'ils ne prennent pas de risques. Ce n'est pas vrai. Les enseignants prennent chaque jour des risques parce qu'il est compliqué de fréquenter les élèves en limitant les contacts d'autant plus en maternelle ou dans l'enseignement spécial."

"J'imagine mal que l'on puisse réellement penser qu'une institutrice maternelle dans sa classe va garder cette règle du mètre 50 avec ses petits élèves.  C'est ne pas prendre en compte toute la charge de contact et la nécessité de celui-ci.  C'est un non-sens" ajoute Thierry Delhou, secrétaire CSC enseignement de Charleroi. 

Les enseignants ont donc pris cette remarque comme une nouvelle gifle à leur dévouement tout au long de cette crise.  Ils estiment que les autorités les utilisent comme des bouche-trous lorsqu'il faut tenir les enfants pour faire tourner l'économie. 

A Charleroi plus qu'ailleurs, le risque est grand

Depuis le début de la crise, les gouvernements successifs rappellent aux enseignants leur rôle capital dans cette crise, les syndicats demandent aujourd'hui que ces belles paroles soient suivies par des actes. 

"On a pleuré et on pleure encore pour la fourniture de masques dans les écoles, heureusement les enseignants ont pris leurs responsabilités et viennent chaque jour avec leur matériel. Aujourd'hui nous ne voulons pas nous mettre en avant par rapport à d'autres secteurs.  Nous voulons juste une reconnaissance de la pénibilité du travail des enseignants durant cette crise sanitaire" insiste le président de la CSC enseignement, Roland Lahaye

La situation à Charleroi, ne varie pas des autres régions à ceci prêt qu'il est parfois plus difficile encore de faire respecter le minimum des règles établies. 

"La particularité du public de Charleroi avec des familles dans lesquelles il faut parfois choisir entre mettre des tartines dans le sac de l'enfant ou un masque, les deux c'est parfois compliqué, renforce cette pression qui est mise aussi sur les membres du personnel de prendre en compte chaque enfant qui arrive dans sa spécificité."

Pourquoi la vaccination des enseignants est impossible dans l'immédiat ? 

La ministre l'a dit, tout dépendra de l'arrivée des vaccins. Il n'y a actuellement pas suffisamment de doses pour tout le monde, ce n'est pas un secret.  Les enseignants seront vaccinés en fonction des arrivages. 

"Nous entendons bien ! mais il faut qu'il y ait une communication claire de la ministre vers les enseignants. Les efforts fournis au quotidien et depuis plusieurs mois, par le corps professoral doivent être soulignés." 

Pour le dire en quelques mots, les enseignants comme beaucoup d'autres professions qui ont dû s'adapter le plus durement face à cette crise ont besoin de reconnaissance. 

Charleroi jusque là semble visiblement bien se comporter par rapport à cette crise, les cas de fermeture pour contamination sont extrêmement rares, il s'agit le plus souvent de fermetures pour raison d'organisation. Mais chez nous, comme ailleurs, ce résultat est aussi atteint au prix de nombreux efforts selon, Thierry Delhou, le secrétaire CSC enseignement de Charleroi. 

"Dans l'ensemble des écoles, la pression mise ou que se mettent les professeurs pour faire leur travail le mieux possible, est en train de peser sur ces travailleurs. Nous sommes interpellés de toute part, pour savoir quand cela va s'arrêter, de plus en plus les enseignants suggèrent que la vaccination pourrait être la porte de sortie. Une manière de leur permettre d'exercer correctement leur métier.  Car personne ne choisit l'enseignement pour le faire dans ces conditions."

La tension des enseignants est donc bien palpable et compréhensible, mais le message de leurs responsables semblent inviter à la patience sachant qu'il y en aura pour tout le monde.  Là dessus au moins, il n'y a pas de doute permis.  


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