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Bientôt des places supplémentaires dans nos écoles pour les jeunes migrants (vidéo)

Lors de la dernière rentrée scolaire, le centre Fedasil de Charleroi et Caritas, lançaient un appel à l'aide aux écoles tous réseaux confondus, pour absorber le nombre d'enfants en demande de scolarisation parmi les migrants.  Qu'il s'agisse de MENA, les mineurs étrangers non accompagnés, d'enfants de familles en attente de régularisation ou régularisées. Deux écoles ont répondu présentes et sont en cours d'installation de Daspa, des dispositifs d'apprentissage spécifiques pour les primo arrivants. 

Fedasil à Charleroi accueille les Mena, des mineurs étrangers non accompagnés et ceux-ci doivent être scolarisés. Actuellement, une trentaine de jeunes sont dans cette situation. Mais les prétendants au Dispositif d'Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants et Assimilés, le DASPA sont peu nombreux.

Jusque là, le centre Fedasil ou l'association Caritas ou d'autres encore comme la croix-rouge ou les IPPJ, les Institutions publiques de protection de la jeunesse pouvaient compter sur le Daspa du lycée François de Sales à Gilly, mais depuis peu celui-ci est débordé.

Son directeur Jean-Baptiste Pierret a en effet décidé de limiter le nombre de jeunes migrants scolarisés dans son établissement à 85, soit 20% du total de sa population scolaire. 

"Le Daspa, est un dispositif qui scolarise des jeunes de 12 à 18 ans avec plusieurs objectifs, le premier, leur faire acquérir la langue française et le deuxième les faire participer à la vie scolaire en Belgique. Nous avons senti monter la pression, lorsque nous avons instauré notre limite, pour la première fois nous avions une liste d'attente.  Nous aurions pu augmenter le nombre d'élèves, plus on a d'élèves, plus on a de moyens, mais ensuite il faut des profs et des locaux... Les centres d'accueil étaient en attente, et donc finalement nous avons accepté d'aider d'autres écoles à mettre en place ce dispositif. Nous étions en quelque sorte des "experts" en la matière."

Notre Dame et la Garenne vont bientôt ouvrir un Daspa

Salvatore Carta, en charge de la scolarisation des jeunes au centre Fedasil, confirme qu'il manquait de dispositifs dans notre région. Un besoin qui ne s'est jamais fait sentir jusque là, puisque le lycée François de Sales accueillait plus de jeunes qu'il n'en arrivait. Mais, depuis peu, ils sont plus nombreux.

Un appel a donc été lancé à d'autres établissements scolaires pour combler le déficit. Jean-Baptiste Pierret a relayé cet appel et très vite une école s'est proposée.  

"Nous avons relayé la demande de Fedasil et de Caritas auprès de notre réseau et l'école Notre-Dame s'est tout de suite montrée intéressée. Et donc aujourd'hui, très concrètement, une professeur de mathématique a été détachée à Notre-Dame pour aider à mettre ce dispositif sur pied parce qu'on ne s'improvise pas en la matière."

Une classe de 17 élèves est en voie de concrétisation. Des jeunes issus du centre Fedasil, 3 Mena et plusieurs jeunes issus du centre Caritas de Ransart

Du côté de la Ville de Charleroi, Julie Patte, l'échevine de l'enseignement nous confirme qu'une classe de 9 élèves est également en préparation à la Garenne. Il en faut 8 pour pouvoir ouvrir un Daspa.

Elle accueillera 7 jeunes Mena, un jeune d'une IPPJ et deux autres envoyés par le CPAS au travers de ses initiatives locales d'accueil, les ILA.  

La ville attend le retour de la Fédération Wallonie Bruxelles pour pouvoir dégager les moyens humains et financiers nécessaires à la concrétisation du projet. 

Enseigner et intégrer

La tâche des professeurs en Daspa n'est pas simple.  Salvatore Carta du centre Fedasil qui gère ces matières s'en rend bien compte. 

"Ce que l'on demande aux écoles c'est d'accueillir ces élèves pendant 6 mois à un an, maximum deux et de les rescolariser après une période de voyage ou de transit parfois longue. Certains n'ont pas été scolarisés ou très peu, arrêtés par une guerre ou un départ forcé. On demande beaucoup à ces jeunes aussi, ils doivent rattraper le niveau des jeunes belges et apprendre le français en même temps avec des codes qui ne sont pas toujours les mêmes au niveau de l'alphabet, de la calligraphie ou même de la phonétique."

Jean-Baptiste Pierret, du lycée François de Sales est heureux de pouvoir faire profiter de son expérience aux autres établissements désireux de se lancer dans cette aventure. Mais il a eu la confirmation par le directeur de Notre-Dame à Charleroi que l'on ne s'improvise pas Daspa. 

"Il m'a dit que s'il n'avait pas eu l'aide de notre professeure, il ne sait pas comment il aurait fait.  La grille horaire du Daspa, sur 32 heures de cours c'est 16 heures de français.  Et ce type de cours de français fait l'objet d'un diplôme spécifique, le FLE, Français Langue étrangère.  Tous nos professeurs de français sont diplômés en FLE. Et pour les autres matières, la Fédération Wallonie Bruxelles demande désormais que les professeurs suivent des formations spécifiques." 

Ce dispositif n'est pas récent, mais il a été adapté il y a trois ans. Aujourd'hui, la pression redescend pour les associations de notre région en charge de jeunes migrants, mais sans la bonne volonté des trois écoles, beaucoup de ceux-ci auraient été bien en peine de se scolariser. 


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