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Journée mondiale des pharmaciens : Pourquoi pas vacciner dans les officines ?

Ce samedi, c'est la 13e Journée mondiale des Pharmaciens. Ceux-ci souhaitent donc mettre leur secteur et leur mission à l'honneur. Une attention particulière sera portée, cette année, à leur rôle durant la pandémie de COVID-19. Partout en Belgique, les pharmaciens ont contribué activement au succès de la campagne de vaccination en informant, en sensibilisant, mais aussi en te​stant leurs patients avec soin.

Et pour marquer le coup de cette 13ème journée mondiale, les pharmaciens revendiquent le droit de pouvoir renforcer leur contribution à la campagne de vaccination. Pourquoi ne pas leur permettre, en effet, de jouer un rôle plus actif dans la stratégie de vaccination ?

Alain Chaspierre, le porte parole de l'APB, l'association pharmaceutique belge, nous rappelle comment les pharmaciens ont pu soutenir une population parfois désoeuvrée. 

"Depuis le début de la crise, les pharmaciens ont déjà montré énormément d'implications à côté des autres acteurs de soins pour aider les autorités à atteindre les objectifs pour enrayer la pandémie. On rappellera leur rôle dans la gestion des stocks de médicaments, sur la distribution du matériel nécessaire, au respect des gestes barrières... Depuis peu, ils sont impliqués dans le testing pour les voyageurs et les évènements et en deux mois de temps, 300 000 personnes ont déjà pu bénéficier du service."

Dans certaines pharmacies sélectionnées, des patients symptomatiques sont aujourd'hui également testés. Une plus grande liberté est donc accordée aux pharmaciens, parce qu'il a été démontré que la pharmacie est un lieu fortement accessible, où il est possible de toucher des gens qui échappent au système. 

Le pharmacien, une personne de confiance

Et pourquoi ne pas penser aux pharmaciens pour la vaccination de rappel

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, les pharmaciens ont clairement démontré leur adaptabilité sur le terrain et leur valeur ajoutée dans la lutte contre le coronavirus.

Mais la partie ne sera pas facile à jouer, il sera sans doute difficile de faire admettre que monsieur et madame tout le monde puisse recevoir sa troisième injection en Pharmacie. Mais les choses évoluent. 

Pour Alain Chaspierre, il faut dépassionner le débat.  

"Cela permettrait d'avoir un service complémentaire aux services habituels au bénéfice de la population. Il ne faut toutefois pas se leurrer ,beaucoup de syndicats médicaux sont opposés à la vaccination par les pharmaciens. Pourtant, de nombreux pays européens ont permis la vaccination contre la grippe ou les vaccins de rappel anti covid par les pharmaciens. Et résultat : la couverture vaccinale est plus importante, les publics vaccinés sont ceux qui échappent au système médical classique, qui n'ont pas de médecin ou qui pour une question de facilité vont directement à la pharmacie, les médecins vaccinent plus aussi... il y a donc là des enseignements à tirer."

Les pharmaciens administrent déjà des vaccins contre la COVID-19 dans 7 pays européens (France, Irlande, Italie, Norvège, Pologne, Suisse et Royaume-Uni) et au-delà (Etats-Unis et Canada). Des projets pilotes impliquant activement les pharmaciens sont également mis en place dans plusieurs autres pays européens.

Ces projets montrent qu'une approche intégrée et l'accessibilité accrue grâce au réseau officinal permettent de toucher des patients qui sont très difficiles à atteindre, notamment parce qu'ils n'ont pas (ou très peu) de contact avec un médecin.

Tout le monde franchit, à un moment ou à un autre, la porte d'une pharmacie. Proches de leurs patients, les pharmaciens ont souvent tissé une relation de confiance privilégiée avec eux et leurs conseils sont appréciés.

4000 pharmaciens formés à la gestion de l'acte vaccinal

"On voit que la couverture vaccinale dans certaines pathologies calent un peu comme celle contre la grippe qui stagne à 46%, alors que l'OMS conseille 75%. Pour le Covid que va être l'avenir ? va-t-on devoir vacciner à nouveau la population de manière régulière conjointement avec le vaccin contre la grippe ? Y aura-t-il assez de monde pour faire les vaccins ? Il nous semble opportun de réfléchir en amont à la question."

Durant la pandémie, l'association pharmaceutique belge rappelle que dans les centres de vaccination, des pharmaciens experts ont été appelés pour vérifier la qualité du processus. 4000 pharmaciens ont été formés pour la gestion de l'acte vaccinal. 

L'association défend donc la thèse que le secteur est prêt à venir en appui à d'autres services de santé, et qu'il ne faut pas nier cette opportunité. 

"La crise sanitaire est une répétition générale de notre système de soins de santé, et peut monter que certaines adaptations peuvent permettre d'atteindre des standards hors crise plus opérants et plus efficaces. C'est un débat qui va être compliqué, mais je crois qu'il faut le dire dans l'intérêt de la santé publique."

 

 

 

 

 

De par l'ancrage local très fort et le rayon d'action important qu'offre la pharmacie, les pharmaciens sont des prestataires de soins de 1e ligne dont le potentiel pourrait être mieux exploité dans le cadre de la future vaccination de rappel contre la COVID-19. A cet égard, l'engagement de toute la 1e ligne de soins sera crucial ; l'objectif étant que chaque prestataire de 1e ligne vaccine dans son environnement de travail.

Plus que jamais, les pharmaciens sont prêts à œuvrer en faveur de soins plus intégrés. Après tout, ils en constituent un maillon important, aux côtés des autres prestataires de la 1e ligne. C'est ainsi que l'on maintiendra notre système de santé à son niveau, parmi les meilleurs au monde.

« Nous sommes bien conscients de notre responsabilité sociale, mais aussi de la valeur ajoutée et de la qualité que nous pouvons apporter à la Santé publique. C'est pourquoi, nous sommes fiers et satisfaits de ce que nous avons déjà pu réaliser dans ce contexte, » conclut Koen Straetmans. « Toutefois, la cerise sur le gâteau serait que nous puissions aussi pratiquer nous-mêmes la vaccination (de rappel) en pharmacie, comme c'est le cas dans de nombreux autres pays. En tant que prestataire de soins très accessible, je suis convaincu que le pharmacien peut faire la différence et optimiser la couverture vaccinale. Nous souhaitons ainsi nous rapprocher de l'objectif final : l'immunité collective, qui nous permettrait de reprendre une vie normale le plus rapidement possible. »


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