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Le monde culturel met en garde contre les dérives potentielles du Covid Safe Ticket

Une carte blanche émanant du monde culturel, appuyée par plus de 1400 signataires (opérateurs socio-culturels, artistes, travailleuses et travailleurs de terrain), souligne le caractère arbitraire du champ d’application du Covid Safe Ticket, un dispositif qui n’envisage pas les “situations” à risque sur des critères purement sanitaires mais mobilise par la contrainte certains “secteurs” sans en solliciter d’autres. 

Les signataires de ce texte alertent sur les dangers éthiques et humains d’un outil de contrôle hasardeux qui risque de se banaliser à l’avenir si l’on n’en interroge pas ses objectifs réels, sa proportionnalité, son caractère contraignant et les limites de sa mise en application. 

Déjà près de 400 organisations du monde des arts et de la culture de Bruxelles et de Wallonie (salles de théâtre et de concert, centres culturels et maisons de jeune, cinémas, compagnies, fédérations professionnelles) et plus de 1000 travailleurs.euses de terrain ont signé cette carte blanche intitulée « La généralisation du Covid Safe Ticket : un précédent dangereux »

La carte blanche et la liste des 1400 premiers signataires sont consultables sur le site www.stillstandingforculture.be.

En voici quelques extraits :

Et alors que le Parlement bruxellois s’apprête à voter l’extension du champ d’application du Covid Safe Ticket à un certain nombre d’activités et de lieux rassemblant plus de 50 personnes, les signataires de la carte blanche s’interrogent sur le caractère contraignant et arbitraire de la mesure envisagée :

"Pourquoi ne s’impose-t-elle qu’à certains “secteurs” plutôt qu’à d’autres ? Des champs complets d’activité (entreprises, centres commerciaux, transports, etc) ne sont pas visés par la mesure : « Logique de santé publique, vraiment ? Ou choix politique d’instrumentaliser certains champs d’activité pour ne pas en affecter d’autres ?"

Les signataires soulignent qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur l’efficacité du CST dans les espaces visés :

« Plusieurs épidémiologistes belges ont récemment souligné que ce dispositif n'a pas prouvé son efficacité, voire qu'il serait susceptible d'augmenter les risques de contamination dans certaines situations car la méthode choisie, celle de la carotte et du bâton, prévoit de suspendre les gestes barrière. En avril, le Comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est prononcé contre l'instauration des pass sanitaires, notamment parce qu’ils peuvent “aggraver les inégalités” mais aussi en raison des “preuves limitées concernant la performance des vaccins sur la réduction de la transmission”. » 

Une forme d'obligation qui ne dit pas son nom

« Tandis que la vaccination contre le Covid-19 reste légalement un acte volontaire, la finalité du CST apparaît moins comme un rempart sanitaire que comme une parade politique, à savoir stimuler la campagne de vaccination par une forme d’obligation qui ne dit pas son nom et dans laquelle l’État se décharge de ses responsabilités sur les équipes des lieux concernés, censées se transformer en agents de contrôle. » 

Les signataires mettent avant tout en garde quant à la mission de contrôle qui leur est dévolue :

« Très pragmatiquement, nous devons d’abord rappeler que nous ne sommes ni compétents (…) ni habilités à contrôler des identités. (…) Nous ne nous sommes pas engagés dans ces métiers pour ça. C’est contraire à l’éthique et aux valeurs que nous défendons à travers nos activités et nos productions. Nous n'avons pas à nous immiscer dans la sphère privée des usagers qui fréquentent nos lieux ou nos activités, (…) c’est-à-dire en participant à ce que l'Autorité de protection des données (APD) qualifie d'ingérence particulièrement importante dans le droit au respect de la vie privée et le droit à la protection des données à caractère personnel”. » 

Dans la balance coût-bénéfice de la mesure, les signataires alertent sur les dangers d’une décision précipitée et non concertée avec les acteurs de terrain :

« À quelques jours de l’entrée en vigueur théorique du CST, nous tenons à tirer la sonnette d’alarme sur ce dispositif qui constitue à nos yeux un dangereux précédent. Il risque non seulement de se prolonger dans le temps et de s’étendre face à une épidémie qui n'est manifestement pas provisoire, mais aussi de se reproduire à d'autres occasions, bref, de se “normaliser” tout en multipliant les discriminations et en modifiant fortement nos comportements sociaux. »

 


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