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La manifestation anti-fasciste de Gilly, aurait été globalement mal gérée

Le 25 janvier de l'année dernière, une manifestation anti-fasciste organisée à Gilly a mal tourné. Alors qu'une petite centaine de personnes dénonçait un rassemblement fasciste, la police locale est intervenue en utilisant des gaz lacrymogènes et l'autopompe. Des mesures disproportionnées selon les manifestants. Aujourd'hui, un rapport des services internes de police semble leur donner raison.

Pour rappel, une délégation de syndicalistes, et de citoyens s'étaient rassemblés devant les locaux du PNE, un parti d’extrême droite (Parti National Européen) à Gilly de manière pacifique. Pourtant, c'est avec force, ce jour-là que la police locale est venue les dégager à coup de gaz lacrymogènes et d’autopompe. 

Le syndicat socialiste avait décidé de porter plainte à l'époque. Une délégation de près d’une centaine de syndicalistes s'était également rendue au conseil communal où le débat fut houleux, mais où le bourgmestre, Paul Magnette, avait tenu à clarifier les choses en précisant que toute erreur de la police serait punie.

Que dit le rapport des services internes

La plainte des syndicalistes n'est donc pas restée sans suite et le rapport de l'inspection générale des services tendrait plutôt à avaliser leur point de vue.

Le rapport qui a été rendu public, compte 28 pages d'analyses fouillées sur base de témoignages, de confrontations et de vidéos réalisées sur place. Des plans circonstanciés sont également présents dans le rapport de l'inspection générale de la police.

Dans ses conclusions, le rapport met en avant la réaction tardive des autorités et de la police aux avertissement des organisateurs.

"Si différents contacts ont eu lieu avec l’organisateur (bien qu’il n’y ait pas eu de réunion de coordination comme cela sera évoqué au point 2.5), ce dernier n’a néanmoins pas été impliqué dans la préparation de la gestion de l’événement."

Il relève un certain manque de préparation :

"Un briefing a été donné le jour de l’événement à savoir le 25.01.2020 à 11h30 (soit une heure avant l’heure de mise en place terminée)."

Le rapport regrette l'absence d'un comité de gestion et regrette que

"la zone de police n’a pas réalisé les analyses de risque (opérationnelle et en matière de sécurité et bien-être du personnel). Le niveau de risque global attribué à l’événement n’a donc pas été déterminé de manière méthodique ce qui entraîne une confusion, à la lecture des documents analysés, quant à la pertinence et la cohérence des mesures décidées."

Autrement dit, l'usage de sprays lacrymaux collectifs n'était pas justifié et la dispersion des manifestants n’était pas non plus nécessaire, ou à tout le moins proportionnelle à la gravité de la manifestation.

Enfin, le rapport propose toute une série de recommandations telles que :

  • La mise en place de concertation avec l’organisateur ;
  • La mise en place de réunions de coordination avec les différents acteurs impliqués;
  • la réalisation d'une analyse de risques opérationnelle ;
  • Une analyse de risque en matière de sécurité au travail et de bien-être du personnel spécifique pour les services d’ordre ;
  • Et enfin s'assurer que les deux analyses de risque (l’opérationnelle et celle concernant la sécurité et le bien-être) soient intégrées et dynamiques.

Le rapport est consultable dans son entièreté sur le site de l'AIG


Sur le même sujet : voir ou revoir l'interview de Thierry Bodson, secrétaire général de l'Interrégionale wallonne de la FGTB et d'Antonio Cocciolo, l'ex-président de la FGTB Charleroi & Sud Hainaut

 

 

 


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