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Tensions sociales chez Ryanair : "Nous ne ferons pas de concessions sous la menace de grèves", prévient le CEO de Ryanair

Ryanair n'entend pas céder aux demandes des syndicats belges si les pilotes et le personnel de cabine arrêtent le travail dans les semaines à venir. "Nous ne ferons pas de concessions sous la menace de grève", a ainsi prévenu Michael O'Leary, le grand patron du groupe, lors d'un entretien mardi avec l'agence Belga. Le patron irlandais pense même qu'il n'y aura pas de grève européenne à la fin juin ou au début juillet, contrairement à ce qu'avancent différents syndicats à travers le continent.

"Nous ne pensons pas qu'il y aura de grève en Belgique à la fin du mois de juin", affirme Michael O'Leary, notant par ailleurs que des négociations avec les représentants du personnel de cabine en Belgique sont prévues mercredi. Il ignore si ces discussions pourront aboutir à un accord. "Je ne suis jamais confiant envers des accords avec les syndicats belges", glisse-t-il ainsi. "Nous faisons des progrès et nous sommes convaincus que les négociations seront couronnées de succès à long terme", ajoute-t-il toutefois, fustigeant les "stupides" communiqués qu'envoient régulièrement les syndicats belges.
C'est à l'issue de cette rencontre qu'une décision sera probablement prise en Belgique quant à une nouvelle action de grève du personnel de cabine et des pilotes, tous deux ayant déjà déposé un préavis de grève en ce sens. Une première grève de trois jours avait en effet eu lieu en avril dernier.

Une grève qui avait eu peu d'impact, selon le dirigeant. "Plus de 60% des vols à destination et en provenance de la Belgique ont été maintenus. Tous les passagers ont été avertis à temps et ont bénéficié d'une nouvelle réservation ou d'un remboursement. Pas un seul passager n'a été bloqué."

Le CEO réfute également les allégations syndicales selon lesquelles la compagnie ne respecte pas la législation sur le travail. "+Complete rubbish!+ (C'est complètement absurde!) Nous nous conformons pleinement à la loi belge. Si c'est le cas, pourquoi ne vont-ils pas devant les tribunaux?", s'interroge-t-il. Selon lui, il y a actuellement des accords en matière de conditions de travail avec les syndicats de pilotes, et des discussions sont donc en cours pour le personnel de cabine basé en Belgique. Il a en outre qualifié d'absurdes les plaintes des syndicats concernant le versement incorrect des salaires.
"Il n'y aura pas de grève européenne", dit-il également, sûr de lui. "Nous ne pensons pas qu'il y aura des grèves importantes. Et s'il y en a, elles seront insignifiantes et auront peu d'impact", estime le patron. "Pourquoi y en aurait-il une alors que nous avons des accords collectifs avec des syndicats représentant 90% des pilotes et du personnel de cabine en Europe?", se demande encore le patron irlandais de Ryanair. 

A l'entendre, seuls deux "petits syndicats Mickey Mouse espagnols" (qui ne représentent qu'une minorité du personnel local, d'après ses affirmations, NDLR) et la CNE et l'ACV Puls en Belgique ont envoyé un préavis de grève à la compagnie. Une convention collective de travail pour le personnel de cabine a par contre été conclue avec le plus grand syndicat espagnol, CCOO, qui représente l'essentiel de cette catégorie de travailleurs, souligne-t-il.
C'est en effet en Espagne que la menace est actuellement la plus concrète: les syndicats USO et SITCPLA y ont annoncé six jours de grève : les 24, 25, 26 juin et le 30 juin et les 1er et 2 juillet.   D'autres pays, dont la Belgique, pourraient se joindre à eux pour au moins certaines de ces dates.

"S'ils veulent faire grève, qu'ils le fassent", lance encore le CEO, espérant toutefois que les syndicats n'iront pas jusque-là. Il pourrait alors y avoir quelques perturbations, reconnait-il. Il assure cependant que les passagers qui seraient touchés seront avertis à temps et indemnisés selon leurs droits, dénonçant une communication récente de l'organisation belge de consommateurs Test Achats sur le sujet. Mais, selon lui, la plupart des vols continueront à être assurés par "la première compagnie européenne et belge" sans problème, malgré un éventuel mouvement de grève.
"La Belgique est une très petite partie de notre business global et la plupart de nos avions y opérant n'y sont pas basés", analyse encore Michael O'Leary. Dix-sept appareils sont basés en Belgique: quatre à l'aéroport de Zaventem et treize à celui de Charleroi. Le réseau de Ryanair compte, lui, un total de 89 bases et de 225 aéroports desservis à travers 36 pays. 
Deux nouvelles liaisons au départ de Charleroi seront ajoutées au réseau durant la saison aéronautique d'hiver. "Contrairement à Brussels Airlines, nous ajoutons régulièrement de nouvelles routes, et ce sans subsides", lance-t-il à l'adresse de la compagnie et du gouvernement belge, qui a débloqué 290 millions d'euros d'aides d'Etat au transporteur. 
Durant l'actuelle saison d'été, Ryanair a ajouté 12 nouvelles routes au départ de la Belgique, où l'entreprise irlandaise s'attend à une croissance du trafic de 4-5% sur l'ensemble de l'année. "Nous créons donc davantage d'emplois bien payés", avance Michael O'Leary. 

La croissance des nouvelles liaisons dans les mois à venir sera donc limitée, en particulier à Zaventem. Le CEO justifie ce phénomène par l'allocation des nouveaux avions de la compagnie vers d'autres aéroports en Europe où un marché est à prendre ou à développer davantage. Il n'oublie, enfin, pas de rappeler sa volonté d'obtenir davantage de créneaux de vols à Brussels Airport, en particulier ceux de Brussels Airlines.

Source: Belga


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