L'intégralité des avions de Ryanair basés aux aéroports de Zaventem et de Charleroi sont restés cloués au sol à la suite de la grève de trois jours du personnel de cabine et des pilotes qui y sont également basés. Voilà ce qu'ont rétorqué samedi, au 2e jour de leur action, les syndicats chrétiens francophone CNE et flamand ACV Puls à la compagnie aérienne à bas coûts.
Moins de 2% des 3.000 vols de Ryanair prévus en Europe vendredi ont été affectés par des grèves, affirmait le transporteur irlandais vendredi. Ces actions syndicales se sont principalement limitées à des perturbations "mineures" en Belgique, où plus de 60% des vols Ryanair prévus de/vers Charleroi et Zaventem ont été/seront assurés.
"Cela démontre juste que ces 60% de vols sont quotidiennement effectués par des équipes et des avions basés ailleurs qu'en Belgique", répond Didier Lebbe, secrétaire permanent de la CNE. "La Belgique est une très petite partie de notre business global et la plupart de nos avions y opérant n'y sont pas basés", avait d'ailleurs pointé récemment Michael O'Leary. Dix-sept appareils sont basés en Belgique: quatre à l'aéroport de Zaventem et treize à celui de Charleroi.
Le syndicaliste se félicite en tous les cas de la "très forte" mobilisation du personnel, qui a cloué au sol 100% de ces avions dans "l'un des pays les plus profitables du réseau de Ryanair".
"La compagnie a préféré laisser 30.000 personnes en Belgique sans vol plutôt que de respecter le droit belge", a notamment dénoncé Silvia, une déléguée espagnole de la CNE, depuis l'aéroport de Charleroi. Elle espère que le message du personnel aura été entendu par le gouvernement belge.
Selon Didier Lebbe, les pilotes de Ryanair, fortement mobilisés en Belgique, pourraient en outre se coordonner au niveau européen si rien ne change. Le personnel de cabine britannique vient par ailleurs de voter en faveur d'une grève, qui pourrait avoir lieu en août. Les travailleurs français se croiseront, eux, les bras ces samedi et dimanche, avec des annulations à la clé. Enfin, des syndicats roumains et tchèques ont approché les organisations syndicales à l'initiative du mouvement actuel, dit encore le secrétaire permanent de la CNE.
La balle est désormais dans le camp de la direction. "Nous attendons leur action patronale après notre action syndicale. Place aussi à l'analyse de la grève", conclut Didier Lebbe.
Source: Belga