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Départ programmé pour Pierre Bolle, le PBA se cherche un nouveau directeur

Le PBA se cherche un nouveau directeur, Pierre Bolle, l'actuel patron du Palais des Beaux-Arts aura en effet, 65 ans en avril de l'année prochaine. Nous revenons avec lui sur sa carrière, mais aussi sur la manière dont il prépare sa succession. Nous lui avons également demandé ce qu'il retiendra de ses trente années passées au coeur de la culture à Charleroi.

Pierre Bolle n'y va pas par quatre chemins, il n'a pas à rougir de ses 30 années de carrière. Les commentaires suite à la perspective de son départ sont d'ailleurs encourageants. Que ce soit en termes de programmation ou de développement d'infrastructure, son parcours ne lui laisse finalement que de bons souvenirs. 

Côté infrastructures, le bilan est positif aussi.

« J’ai créé, il faut s’en rappeler, la maison de la laïcité, l’Eden et au sein du PBA, je suis en train de terminer une salle qui va faire entrer le PBA dans une autre dimension, qui est le Hangar. »

Pierre Bolle se souvient aussi de ses débuts à l'Eden et de sa collaboration avec Jacques Fumière alors directeur du théâtre de l’Ancre, à qui Pierre Bolle souffle l’idée d’un festival nommé Bis Arts, en 1996. Tandis que quelques années plus tard, en 2003, à l’initiative de Jacques Fumière, cette fois, les deux hommes lanceront le Focus flamand.

« On avait même lancé un magazine toutes boites qui s’appelait « Latitude » et nous avons aussi mis en place une billetterie commune à tous les opérateurs de Charleroi, c’est le seul endroit en Belgique où existe ce type de système de réservation commun. »

Pierre Bolle est très fier aussi, ces dernières années, d’avoir redonné vie au pôle lyrique du PBA avec notamment ce « chantons sous la pluie » qui fait justement la pluie et le beau temps de la création à Charleroi. Le spectacle a été joué à Reims, à Vichy, à Saint-Quentin et sera prochainement à Rouen.

« j’ai toujours veillé indépendamment du fait de la transmission à avoir des finances saines. L’outil est donc sain sur le plan de la gestion, de l’organisation du personnel et de l’infrastructure. Celle ou celui qui va me succéder, va entrer dans d’excellentes conditions de pérennité et de poursuite de l’activité. »

Changement de capitaine, mais pas de cap

La transition aura lieu en avril 2023, d’ici là, il reste à Pierre Bolle à confectionner une nouvelle saison et un contrat programme 2024-2028. Il ose espérer que celui ou celle qui lui succédera aura à coeur de mener à bien la saison qui s’annoncera.

« J’espère que nous aurons une poursuite des jalons déjà posés dans les grandes matières à savoir la diversité de la programmation, le niveau artistique et la constante du lyrique en matière de création. Je pense qu’il y a également un certain nombre d’éléments favorables à développer comme Charleroi Bis Arts pour ne citer que cela. J’espère de la continuité et de l’originalité. »

Mais pas question pour Pierre Bolle d’avoir un nouveau directeur qui s’installe dans ses pantoufles sans amener sa couleur personnelle. Des projets sont d’ailleurs dans les cartons comme le développement d’un projet BD, dans lequel, le PBA pourrait s’immiscer. Le vrai défi de son successeur sera, on s’en doute, financier !

Une retraite qui ne sera pas de tout repos

Pierre Bolle, a vu plus de 4 000 spectacles dans sa carrière. Il ne compte donc pas s’arrêter en si bon chemin, s’il quitte le PBA, il ne quitte pas la scène pour autant et proposera son expertise en matière de conseil artistique.

« Je compte garder un pied dans les arts de la scène parce que c’est ma passion qui s’est développée au cours de mes 30 ans de carrière. Il faut savoir que j’ai développé une activité de photographe spécifique dans les arts de la scène pour pas mal de structures chez nous, le théâtre des martyrs, l’infini théâtre, les baladins du miroir, etc. Pour la danse, aussi, c’est une corde sur laquelle je compte continuer à jouer. »

Pierre Bolle, certains s’en souviendront, est aussi historien de formation, il a étudié le moyen-âge à l’université Libre de Bruxelles, et il publiera en Novembre, chez Brepols, un ouvrage sur les origines du culte de Saint-Roch. Un ouvrage d’un millier de pages sur lequel il travaille depuis près de 40 ans, pour l’université de Montpellier.

« Si je m’en réfère à mes autres publications, je pense que cela me fera voyager pendant un certain temps dans les universités, les séminaires et les communications aux étudiants. »

S’il ne fallait en retenir qu’un ou deux ?  

Parmi les événements qui ont jalonné sa carrière, Pierre Bolle retiendra pèle mêle la relance du lyrique au PBA qui est devenu un axe fort par l’accueil de spectacle, mais aussi par la production, la formation des jeunes au sein du studio lyrique.

« Et puis il y a le développement de Charleroi Bis Arts qui a encore vécu l’an dernier une édition extraordinaire qui apporte un renouveau avec la création d’un village de chapiteau. Et j’ajoute une troisième satisfaction, c’est de laisser de grands projets d’infrastructure sur mon passage avec la maison de la laïcité, l’Eden et aujourd’hui le Hangar qui va encore enrichir l’avenir du PBA. »

Et puis, il n’oublie pas les artistes qu’il a croisés et qui sont devenus ses amis, ainsi que le public de Charleroi qui est exceptionnel à plus d’un titre.

« J’ai eu l’occasion de voyager beaucoup et je voudrais dire combien le public de Charleroi est généreux et ouvert à la nouveauté. Il n’a jamais été rebuté par les spectacles insolites que nous avons amenés dans Charleroi Bis Arts ou dans le focus flamand. Je n’ai jamais rencontré un enthousiasme pareil dans d’autres salles où je suis allé.»


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