"Les stocks sont importants, mais les commerçants optimistes", à chaque période de déstockage, nous avons l'impression d'entendre à peu près les mêmes discours. Pourtant cette année, la période des soldes sera la première depuis longtemps, durant laquelle les commerçants ne feront pas crise mine. Cette fois, pas de crise sanitaire, de crise énergétique ou d'inflation galopante. Les commerçants affiliés au syndicat neutre des indépendants (SNI), ont plutôt l'humeur au beau fixe à l'approche de cette période qui reste primordiale.
A deux jours du début des soldes d'été, le SNI (Syndicat neutre pour indépendants), a mené une enquête auprès de ses commerçants affiliés. La majorité d'entre eux assurent avoir encore un stock important et sont très optimistes comme l'explique Christophe Wambersie, le secrétaire général Wallonie-Bruxelles du SNI.
"La période de soldes de cette année devrait normalement être un bon cru puisque 96 % de nos commerçants sont optimistes. Ils vont bien sûr contribuer à ramener le cash, toujours nécessaire à la future conduite du commerce, mais il semble toutefois que la situation des commerçants soit légèrement meilleure que l’année dernière, l’inflation et les prix de l’énergie ayant un peu diminués"
Tout doit pourtant partir, une bonne nouvelle pour le consommateur, puisque 46% des commerçants débuteront avec des remises de 30% ou plus et pour un peu plus d’un détaillant sur dix ce sera même des remises de 50% dès le départ.
Un début de soldes idéal
Parallèlement à cela, coïncidence non négligeable, les soldes commencent un samedi cette année, un début idéal, même si les familles risquent de ne pas encore être au rendez-vous.
Avec le changement des ryhtmes scolaires, les cartes sont rebattues et cette année est une année charnière.
"Cette année, sera un tournant dans le domaine, les jeunes terminent leurs classes le 7 juillet. Ce qui aura pour nous une double conséquence. C'est à dire que les juillettistes, ceux qui partaient le 1ᵉʳ juillet, qui donc achetaient durant le mois de juin vraisemblablement, auront tendance à retarder leurs achats durant les soldes pour remplir leurs valises et partir en vacances. Parallèlement à ça, du côté des familles qui profitent généralement des soldes pour rhabiller toute la famille, on doit s'attendre à un effet retard, les enfants seront à l'école ou toujours en examen. On doit donc s'attendre à ce que les familles viennent plus tard."
La météo sera également, comme à chaque fois, un facteur déterminant pour un bon démarrage. Pour 6 commerçants sur 10, celle-ci a déjà eu un impact important sur les ventes en juin.
Les crises successives ont changé le comportement des consommateurs
La période de soldes reste un moment important pour les commerçants, il ne faut pas la gâcher. Pour le consommateurs, c'est aussi le seul moment où il peut vérifier de l'authenticité des remises qu'on lui propose. Ce qui n'est pas toujours le cas sur les ventes en ligne.
Pourtant durant le Covid, les consommateurs se sont habitués à l'e-commerce. Pour les commerçants cela se traduit par un souci de fidélisation des clients et une pression sur les prix. Et l'on a beau dénoncer la fast fashion, dans toutes les langues, les consommateurs y ont pris leurs marques.
"L'e-commerce a eu pour moteur de développement les promotions multiples, variées. Il est toutefois difficile, pour le consommateur de comparer et de savoir s'il s'agit d'une réduction importante ou d'une réelle promotion. Parallèlement à ça, la fast fashion, tout ce qui est produit à petit prix a engendré un comportement différent chez le consommateur qui pense que tous les produits doivent pouvoir se négocier et véritablement être à prix réduit."
S'ensuit un phénomène de surenchère chez les commerçants, même si l'on ne parle pas des mêmes produits, de la même qualité et du service au client.
Le consommateur est devenu plus volatil aussi.
"Il n'est plus fidèle ou à une marque ou à un magasin. Il va véritablement flirter un peu partout, à la fois dans la grande distribution, dans le commerce indépendant et surtout c'est le dernier venu dans l'e-commerce ou effectivement il peut acheter et on lui dépose à domicile rapidement le produit."
Les consommateurs ne se privent de rien, aujourd'hui, il faut aussi désormais intégrer les soldes dans le budget voyage, smartphone ou autre.
Autant de modifications qui poussent les commerçants à demander le déplacement des soldes d'été au mois d'août ou à tout le moins la prolongation de la période actuelle jusqu'à la mi-août. Une vieille revendication des commerçants et de leur syndicat.
L.E.
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