La sécheresse s'accentue peu à peu en Wallonie, tandis qu'une zone sèche à très sèche se dessine progressivement sur la province de Luxembourg, le sud-est de la province de Liège et certaines parties de la province de Namur, a indiqué la Cellule sécheresse du Centre régional de crise mardi, à l'issue d'une réunion entre les différents interlocuteurs du secteur de l'eau et de l'environnement en Wallonie. Les kayakistes ne se mettront pas à l'eau, les débits étant actuellement insuffisants pour s'adonner à la pratique.
Malgré quelques précipitations et des températures globalement plus fraîches attendues ces prochains jours, cette sécheresse est appelée à s'étendre encore. La zone d'extrême sécheresse qui préoccupait mardi le sud-est de la province de Liège et le nord de la province du Luxembourg gagnera du terrain au cours des dix prochains jours pour toucher quasiment l'ensemble de la province du Luxembourg, selon les prévisions de l'Institut royal météorologique (IRM).
Au cours des derniers jours, le gros des précipitations s'est concentré sur le Hainaut (Trivières enregistrant le maximum, à 31,3 mm) et le Brabant wallon. Les bassins du centre de la Wallonie, Sambre, Meuse amont et aval, Lesse et Ourthe (avec un maximum de 9,66 mm), ainsi que ceux du nord-ouest, Escaut-Lys et Dendre ont été les moins arrosés.
Les prévisions tablent sur de faibles pluies avant le week-end et, la semaine prochaine, jusqu'à 20 mm cumulés localement. "Ce n'est pas énorme mais c'est certainement une très bonne chose comparé aux deux millimètres et quelques tombés entre le 7 et le 14 juillet dans la région du centre", a relevé Julie Mathen, chargée de communication au Service public de Wallonie (SPW).
Les précipitations des derniers jours n'ont eu que peu d'effet sur le niveau des barrages-réservoirs, et sur les débits des cours d'eau. Le barrage de Nisramont voit son niveau diminuer et la situation fait "l'objet d'une surveillance particulière". De manière générale, les restitutions sont limitées afin de préserver les réserves en eau potable. Celles-ci sont globalement bonnes, rassure la Cellule sécheresse.
La surveillance est aussi de mise pour les cours d'eau navigables. Concernant les voies non navigables, la situation est similaire à 2020 et 2022, deux années considérées comme sèches, et "mérite donc une certaine vigilance", pointe l'organe.
En raison du faible débit, la circulation en kayak est interdite partout, sauf sur la basse Lesse et un tronçon de l'Amblève. Par contre, la situation est optimale pour piquer un plongeon dans les zones de baignade, à l'exception d'une zone située dans l'Amblève à Coo. La baignade est interdite à cet endroit en raison d'un risque de pollution et de prolifération de cyanobactéries.
Le niveau des eaux souterraines décroît aussi, lentement, et s'inscrit dans la moyenne des années sèches de 2017 et 2022.
Néanmoins, la production et la distribution d'eau sont assurées normalement en Wallonie, sauf à Stoumont et Rochefort où les autorités communales ont édicté des restrictions. Globalement, la consommation de l'eau de distribution a baissé par rapport au mois de juin, qui fut très chaud. La cellule appelle tout de même à faire preuve de modération pour économiser cette ressource précieuse.
Par ailleurs, le risque d'incendie en forêt est modéré. Cependant, trois départs de feu de faible ampleur ont été observés, tous d'origine humaine. "La vigilance est essentielle en cette période de vacances", souligne le SPW.
Le Centre de crise régional poursuit un contrôle constant de la situation.
Source: Belga