En Wallonie, la lutte contre la surpopulation des sangliers se poursuit. Le Ministre en charge de la Chasse Willy Borsus vient de prendre de nouvelles mesures en matière de destruction et de nourrissage dissuasif des sangliers.
La surpopulation des sangliers en Wallonie est un fléau depuis plusieurs années, provoquant des dégâts importants en termes d’agriculture, de dégradations des propriétés privées, de biodiversité et de sécurité routière.
La Wallonie rappelle qu’en 2021, le montant des dégâts agricoles déclarés, occasionnés par les sangliers, s’élevait à 899.898 €. Ce sont majoritairement les prairies qui subissent le plus de dommages, suivies par les cultures de maïs et de céréales. D’autres paramètres comme le climat ainsi que la fructification forestière sont également à prendre en compte.
Le Gouvernement de Wallonie a donc décidé de renforcer les mesures en la matière :
1. La destruction
L’objectif est de renforcer les possibilités de destruction du sanglier grâce à trois adaptations de la réglementation :
Le tir de nuit en plaine
Depuis longtemps, de nombreuses voix au sein du monde agricole et des chasseurs réclamaient la possibilité de pouvoir détruire le sanglier la nuit en raison des habitudes nocturnes de l’espèce. Cette nouvelle règlementation va permettre le tir du sanglier de nuit en plaine sous certaines conditions strictes, tout en encadrant et en sécurisant cette pratique, précise le communiqué.
Le piégeage
Que ce soit dans les zones périurbaines ou d’une façon générale au nord du sillon Sambre-et-Meuse où les sangliers sont très mobiles, notamment suite au dérangement d’origine humaine, la chasse par les moyens classiques s’avère être souvent trop peu efficace ou délicate à organiser sur le plan de la sécurité. En effet, la situation géographique des territoires concernés, le morcellement des zones boisées ainsi que la fréquentation ou la proximité humaine exigent du chasseur une attention de tous les instants. C’est pourquoi, il sera désormais possible de piéger les sangliers dans ces territoires où les prélèvements s’avèrent compliqués.
Battues supplémentaires à l’issue de la saison de la chasse
Pour rappel, les conseils cynégétiques où la population de sangliers est la plus importante se voient fixer chaque année un objectif de tir. La démarche même si elle est volontaire est suivie par tous les conseils concernés.
Le communiqué de la Wallonie précise toutefois que, si à l’approche de la date de fermeture de la chasse en battue, il est estimé que les objectifs de tir ne pourront pas être atteints et que cette situation risque d’être préjudiciable pour les cultures agricoles ou d’entraîner des risques accrus sur le plan sanitaire, des battues supplémentaires de destruction par territoire de chasse pourront être prévues.
2. Le nourrissage
Dans un deuxième temps, le nourrissage va être progressivement interdit d’abord pendant une partie de la période de chasse en battues.
En effet, en parallèle au déploiement et à la mise en œuvre des mesures de destruction, l’interdiction de nourrissage va progressivement compléter le plan de lutte contre la surpopulation des suidés. La première période d’interdiction de nourrissage débutera le 21 décembre 2023 jusqu’au 20 février 2024 inclus.
Le Gouvernement s’est par ailleurs accordé pour prolonger la période de chasse jusqu’au 20 février pour la saison 2023-2024 et jusqu’au 31 janvier pour la saison 2024-2025.
Pour les saisons 2024-2025 et 2025-2026, l’interdiction débutera le 1er novembre jusqu’au 31 mars inclus. Enfin, à partir de la saison 2026-2027, l’interdiction débutera en même temps que la saisonde la chasse en battues, c’est-à-dire le 1er octobre et jusqu’au 31 mars inclus.
La Wallonie précise encore qu'à l’issue de la période transitoire, une évaluation des résultats de l’ensemble des mesures prises pour diminuer les populations de sangliers ainsi que leur impact sur les dégâts à l’agriculture, sera réalisée.