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Recensement des oiseaux migrateurs : Toutes les espèces doivent changer leurs habitudes

Le week-end dernier, des centaines d’ornithologues amateurs et d’observateurs anonymes ont scruté le ciel de notre pays pour observer le passage des oiseaux migrateurs. Ils ont aussi participé au recensement annuel de Birdlife qui a rassemblé 19 000 personnes dans plus de 35 pays en Europe. 

Dans toute l’Europe, ce sont 4,6 millions d’oiseaux qui ont été observés pendant leur parcours de migration. Cette vaste opération de recensement appelé EuroBirdwatch a lieu chaque année et rassemble des milliers de passionnés. 

Tous les trois ans, chez nous, c’est aussi l’occasion pour Natagora de sensibiliser monsieur et madame tout le monde à la complexité des systèmes d’orientation que les oiseaux utilisent pour naviguer vers l’Afrique, les comportements des groupes de migrateurs en halte ou en vol actif, leur identification, etc.

Ce samedi 1er octobre, 250 ornithologues ont observé majoritairement trois espèces migratrices les plus abondantes. Alain Paquet, ornithologue pour Natagora faisait partie de ceux qui ont vu passer le pinson des arbres, la grive musicienne et la grive mauvis, ainsi que les toutes dernières hirondelles rustiques en partance pour l’Afrique.

« 73 postes de suivi migratoire, de comptage, ont été tenus par des ornithologues bénévoles passionnés et experts. On a compté 116 000 oiseaux appartenant à 143 espèces. Mais ce n’est rien par rapport aux masses qui vont déferler dans quelques jours et culminer à la mi-octobre. » 

L’an dernier, durant toutes la saison de migration, d'octobre à novembre, ce sont pas moins de 10 millions d’oiseaux qui ont été observés sur 70 postes, ce sont donc des millions d'oiseaux qui passent chaque année dans le ciel de la Belgique. 

Les migrateurs s'adaptent au réchauffement climatique

Ce n'est pas une surprise, les oiseaux migrateurs sont soumis au dérèglement climatique et cela change leurs habitudes de migration. 

"Les oiseaux migrateurs sont plus sensibles et plus affectés par le réchauffement climatique que d'autres espèces. La dégradation de l’environnement non liée à l’environnement comme l’urbanisation, les pesticides, etc, perturbent aussi leur voyage. Pour plusieurs raisons : premièrement, la plupart des migrateurs au long cours sont des insectivores, donc ils souffrent de l’effondrement de la biomasse en insectes dû à la destruction de l’environnement en Europe." 

Les oiseaux, comme les hirondelles, qui sont à la recherche d'un climat plus chaud, doivent aussi descendre bien au-delà du Sahara, leur voyage est donc plus long et demande plus de ressources. Pour d’autres espèces qui ne font que glisser en Europe, le trajet par contre se raccourcit, ces espèces restent de plus en plus haut, plus au Nord. Certaines ne migrent même plus. 

"Les dates de départ sont retardées et les dates de retour avancées, l’hiver étant de plus en plus doux. Les oiseaux devant s’adapter, ils font ce qu’ils peuvent. On voit effectivement des changements en raison du réchauffement climatique. Certaines espèces s’adaptent mieux que d’autres, mais c’est une période de stress." 

Pendant 3 à 4000 ans, les oiseaux se sont adaptés au changement climatique de sortie de période glacière, aujourd’hui ces changements s’effectuent sur 50 ans seulement. 

Conserver les haies et multiplier les zones humides

Le problème auquel sont confrontées ces populations d'oiseaux migrateurs en Wallonie sont la destruction des haies et la disparition des zones humides.

« Les haies sont importantes pour la nidification au printemps, mais aussi pour la migration. En octobre et novembre, elles abritent tous les oiseaux migratoires parce qu’elles regorgent d’insectes." 

Les zones humides que notre ornithologue invite à multiplier sont quant à elles, des lieux d'hébergement pour les Bécassines, les bruants et les pipits.

Si vous voulez en savoir plus sur le recensement de cette année, n'hésitez pas à aller faire un tour sur le site d'EuroBirdwatch, les résultats sont passionnants et édifiants quant à l'état de notre planète. 

L.E.


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