Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers 23 heures, les pompiers de Charleroi ont été appelés pour un nouvel incendie dans une école. Cette fois, c’est l’école communale des Cités de Montignies-sur-Sambre qui a été touchée. Il s’agit du sixième établissement incendié depuis la nuit de mardi à mercredi.
"Le feu est d’origine criminelle, il a occasionné des dégâts au pignon extérieur de l’établissement, nous expliquait Laurent Van Doren, chef de corps de la zone de police de Charleroi peu après 6 heures ce vendredi matin. A priori, les classes ne sont pas touchées, les dégâts sont cependant importants à l’extérieur du bâtiment. Mais les constatations ont été effectuées de nuit, dans l’obscurité, le directeur de l’école qui est également descendu sur place va à présent évaluer la possibilité d’occuper l’immeuble dans les jours qui viennent ou non."
Le parquet de Charleroi a été avisé, le labo est descendu sur place. Aucun tag "anti Evras" (contre le programme d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle dans les écoles) n’a été constaté, selon la police, mais cela devait être confirmé au lever du jour.
Trois classes concernées
Ce matin, l’école communale des Cités de Montignies-sur-Sambre a ouvert ses portes. Il apparaît finalement que trois classes sont concernées par cet incendie. Même si les dégâts sont surtout localisés à l’extérieur, il risque d’y avoir des particules fines à l’intérieur. Des experts doivent également passer sur place pour vérifier la stabilité et s’assurer de la sécurité des lieux avant d’accueillir les élèves.
La ministre de l’Enseignement Caroline Désir (PS) est venue sur place accompagnée du bourgmestre de Charleroi et de l’échevine de l’Enseignement. Elle a qualifié d'"actes terroristes inadmissibles" les incendies criminels qui ont frappé plusieurs écoles de la région de Charleroi cette semaine, tout en dénonçant "les mensonges qui circulent sur le dispositif Evras".
"Non, il ne prépare pas un système pédophile. Non, il ne prévoit pas d'amener les enfants à vouloir changer de genre. Non il ne prévoit pas d'enseigner comment pratiquer des activités sexuelles. Non, l'éducation au consentement ne vise pas à apprendre aux enfants à dire +oui+ mais au contraire à être capables de s'affirmer et de refuser ce qui ne leur convient pas, en toutes circonstances", insiste la ministre. "L'Evras est un dispositif de santé publique qui vise à protéger les jeunes et à accroître leurs aptitudes à opérer des choix éclairés favorisant l'épanouissement de leur vie relationnelle, affective et sexuelle et le respect de soi et des autres", ajoute-t-elle encore.
Mesures renforcées autour des écoles
Depuis la nuit dernière, des patrouilles de police sont renforcées par la police fédérale. "Les équipes fédérales venaient d’arriver à Charleroi au moment où on nous a annoncé l’incendie. On a joué un peu de malchance. A quelques minutes près, on était en dispositif de patrouille et on aurait pu intercepter les auteurs", termine Laurent Van Doren.
Maïté Warland (RTBF)