La réforme du financement des zones des polices est en marche, c’est la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) qui l’a annoncé dans Het Laatste Nieuws et De Morgen. Un rééquilibrage s’impose même si les détails ne sont pas encore sur la table du gouvernement.
Comme chaque année, le gouvernement fédéral distribuera prochainement les subsides aux zones locales de police de Wallonie, Bruxelles et Flandre.
Et si le modèle actuel de calcul tient compte de la présence de prisons et d'écoles, du nombre d'habitants et de la superficie, il semble que des disparités existent et que l’opposition veuille y remédier.
La Flandre a reçu l'an passé environ 90,7 euros par habitant. La Wallonie, 122,64 euros par habitant. Et Bruxelles, 141,1 euros par habitant, selon les chiffres de la ministre.
Annelies Verlinden souhaite revoir la répartition, comme elle l’a exprimé dans la presse flamande.
"Nous serons bientôt en 2024, la société a changé et les services de police sont aussi confrontés à de nouveaux défis".
Le nouveau mode de calcul devra prévoir des flexibilités, soutenir l'extension des zones de police et veiller à ce que la police fédérale puisse vraiment se concentrer sur des services spécialisés.
Réactions des syndicats de police
"Avant de repenser le modèle de financement de la police locale, il faut se demander quelle police nous voulons" a déclaré lundi Joery Dehaes, responsable de l'ACV Politie, le pendant flamand de la CSC.
Joery Dehaes fait également remarquer que le modèle actuel date de la réforme de la police au début des années 2000. Un modèle né de la fusion de la gendarmerie de l'époque avec la police locale.
"Il y avait alors une réserve d'argent qui devait être distribuée. C'est ainsi que les choses ont évolué historiquement, mais cela n'a rien à voir avec les besoins actuels, avec le nombre de personnes et de ressources nécessaires à chaque endroit", a-t-il ajouté.
Pour le syndicaliste, si l'équilibre et l'élaboration d'un nouveau budget est quelque chose d'important, une autre question devrait dominer les débats, celle de la qualité de la police dont la Belgique veut se doter.
Car il faut distinguer la police locale, fédérale et les services de sécurité privés.
D'autre part, la réalité a beaucoup évolué sur le terrain au cours de ces 20 dernières années. Il cite l'exemple de la loi sur le football ou de la sécurisation de la centrale nucléaire de Doel, passée de l'armée à la police fédérale.
La question se pose enfin, de savoir si les projets d'Annelies Verlinden figureront dans le prochain accord de gouvernement. Le syndicat chrétien suspecte un effet d'annonce.
infos : Belga