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La culture referme ses portes : «  Ce n’est plus de la tristesse, c’est vraiment de la colère »

Le Codeco a tranché mercredi : les établissements proposant des activités en intérieur tels que les théâtres devront fermer leurs portes à partir de dimanche 26 décembre. Pour la culture, c’est un nouveau coup dur. À quelques jours des fêtes, les pertes sont énormes, et le moral est au plus bas. 

À quelques jours de Noël, quel cadeau que de devoir fermer ses portes. Il y a comme un goût très amer de déjà vu chez les acteurs de monde culturel. Fini les applaudissements, place, encore une fois, au silence. 

« Hier soir, nous allions commencer à répéter, mais autant vous dire que le cœur n’y était plus. C’est de la colère et de l’incompréhension, ce sont les deux mots qui me viennent à l’esprit. Pour travailler dans ce milieu, il faut être motivé, il faut de la passion. Ça, on l’a, mais se projeter dans l’inconnu c’est compliqué même si on commence à avoir l’habitude », déplore Antoine Vandenberghe, comédien et directeur artistique du Théâtre Marignan.

« C’est plus que de la tristesse, c’est vraiment de la colère. On a déjà fermé deux fois, et c’était de la tristesse, on essayait de compatir face à la situation. Mais cette fois-ci, c’est de la colère car nous sommes visés spécifiquement », explique, révolté, Thierry Piron, co-fondateur de la Ruche Théâtre.

Pour la Ruche Théâtre, le Marignan et de nombreux théâtres, à la colère se mélangent l’incompréhension et un sentiment d’injustice. Et une question en tête : pourquoi est-ce à nouveau la culture qui est confinée ?

« On peut difficilement comprendre et accepter que le secteur de la culture, et du sport, soit plus vecteur de propagation que d’autres. Ici, les gens sont assis, avec masque, et CST. Ils regardent tous dans le même sens, ne parlent pas, rient de temps en temps mais sous leur masque. Les spectateurs s’y sentent en sécurité », assure Antoine Vandenberghe.

 

Coup de massue pour le moral et les finances

Cette mesure est un coup de massue pour le moral des comédiens, mais aussi des spectateurs.

« À la rentrée de septembre, nous avions décidé de proposer uniquement des spectacles divertissants et drôles, car les gens ont besoin de rire. Voilà qu’on les prive de ça, c’est malheureux », s’attriste Thierry Piron. 

Et à l’aube des fêtes de fin d’année, l’annulation des spectacles et des soirées de réveillon vont engendrer des pertes conséquentes

« Le 31 décembre c’est flagrant : le champagne est acheté ! À part en boire tous les soirs, je ne vois pas ce qu’on peut faire… Il va également falloir annuler le traiteur. Et ce sont des soirées spéciales, avec des conditions tarifaires et de services différentes, on ne peut donc pas reporter les places achetées. On va devoir rembourser les spectateurs », déplore le directeur artistique du Théâtre Marignan.

« Derrière ça, il y a des gens qui vont avoir difficile à remplir leur frigo en cette fin d’année. Je pense aux techniciens, aux artistes, … Toutes ces personnes du milieu de la culture, on les jette à la poubelle ! C’est scandaleux. Moi je peux donner un conseil à nos hommes politiques : fermez toute la culture, supprimez toutes vos subventions et payez un abonnement Netflix à toute la population ! C’est ça votre solution ? Parfait, allons jusqu’au bout alors », ajoute le co-fondateur de la Ruche Théâtre.
 
Aujourd’hui , c’est l’avenir de la culture qui est en péril. Pour le secteur, c’est économiquement, moralement, et artistiquement la fermeture de trop !


 


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