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Les gens de la rue exposés à Villers-la-Ville

Après Yann Arthus-Bertrand, Elena Shumilova ou encore Nikos Aliagias, c'est le photographe de renommée internationale, Lee Jeffries, qui expose son oeuvre au sein des ruines de l'Abbaye de Villers-la-VilleDu 15 février au 26 mars, les visiteurs pourront admirer 32 portraits de sans-abris. Des visages en noir et blanc qui témoignent de leur quotidien trop souvent difficile.

Transmettre les émotions des sans-abris

Ancien photographe de manifestation sportives, Lee Jeffries s’est spécialisé dans la photographie de rue. C’est une jeune fille sans abri qui a changé la démarche de cet artiste. "Je suis sorti avec mon appareil photo. Et c’est là que j’ai aperçu une jeune sans-abris de l’autre côté de la rue, témoigne le photographe. J’ai commencé à la photographier, elle l’a remarqué. Elle m’a crié dessus et tout le monde me regardait. À ce moment-là, tout ce que je voulais, c’était déguerpir de là. Mais je ne l’ai pas fait. J’ai traversé la rue, et je lui ai parlé. Et c’était la première fois que je ressentais de l’empathie pour quelqu’un d’autre.

Parmi plus de 500 clichés réalisés, une trentaine de portraits sont exposés et il y autant d’histoires à raconter... On y rencontre, notamment, Snow, une prostituée à Miami dont la détresse émeut ceux qui la regardent. "Cette image m’obsède toujours car je me demande où elle se trouve, qu’est-ce qu’elle fait, se confie Lee Jeffries. Le dernier jour où je suis allé la voir, elle m’a dit : « Lee, si tu n’étais pas venu aujourd’hui, je ne sais pas ce que j’aurais fait. Tu m’as sauvé. » Ces mots me hantent toujours parce que je souhaite vraiment l’avoir sauvée mais ce n’est pas le cas. Et c’est très difficile de tisser des liens avec une personne et de ne pas pouvoir les sauver, les sauver d’eux-mêmes.

Lee Jeffries noue des relations de confiance avec ces personnes SDF et surtout en détresse. Ces photographies en noir et blanc avec ce jeu d’ombres et de lumières transcende le regard et les visages de ses modèles. Des portraits photographiés de très près : "Je pense que la proximité des photos est une sorte de testament des relations que je tisse avec ces personnes, explique-t-il. Je veux que ma photo soit la touche finale de ces relations, ma façon de leur dire au revoir. Et une relation, par définition, est quelque chose d’intime. Je pense que les portraits sont pris de très près pour montrer cette intimité."

Le photographe utilise son art pour attirer notre attention sur la détresse de ces sans-abris et réalise des levées de fonds pour leur venir en aide. 
 

Découvrez son oeuvre via son site internet.

Florence Gusbin - Images : Simon Jossen


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