Ce vendredi, c’est dans une ambiance pesante et lourde que les élèves et professeurs ont franchi le portail du Collège du Sacré-Coeur. Le double assassinat a meurtri tout ce microcosme scolaire. Une situation dramatique et aussi unique que la direction et le PO (Pouvoir Organisateur, NDLR) ont dû gérer.
Après trois jours de cours suspendus pour des raisons évidentes, les élèves ont repris leurs habitudes. Même si ce vendredi ne ressemble à aucun autre, on avance petit à petit mais sans pour autant se replonger dans les matières et faire comme si de rien n’était.
La direction et le PO ont mis en place des cellules d’accompagnement collectives et individuelles. Dès la première heure, les professeurs ont lu un texte aux élèves. La récréation a été consacrée au recueillement avec une minute de silence. Il ne fallait pas rester sans rien faire.
Tous ces élèves connaissaient les victimes qui leur donnaient cours, 500 d’entre-eux étaient en lien direct avec elles. Du jour au lendemain, on leur apprend que les professeurs qui leur transmettaient leur savoir ne seront plus là demain, ni dans les prochains jours. Il faut donc accompagner tout ce monde pour qu’il surmonte cette épreuve difficile. L’école l’a bien compris et tente de gérer la situation comme elle peut.
La vie privée n'a plus de frontière
Car cette dramatique histoire a fait la une de tous les journaux. Pour la direction, il a fallu aussi gérer cette médiatisation inhabituelle avec beaucoup de retenue. Pas facile, quand les réseaux sociaux et certains médias s’emparent de cette affaire et disent tout et son contraire sans retenue. On a imposé un état émotionnel comme un état général.
C’est vrai que cette affaire est traumatisante et l’être humain est toujours en quête de sens mais ce sens n’appartient à personne. Il appartient à la vie privée des victimes qui, à un moment donné, se sont débattues dans une vie qui doit être protégée.
Le Collège du Sacré-Coeur va se reconstruire, se réorganiser aussi car il faut déjà penser à lundi. Ce début d’année chahuté marquera les esprits pour longtemps. Aujourd’hui, l’heure est avant tout au recueillement. L’école est un endroit où on apprend à vivre ensemble et à survivre ensemble quand il s’est produit un drame collectif pour lequel il faudra de toute façon se relever.