L'Intercommunale de gestion des déchets Tibi, s'inquiète de la nouvelle proposition du gouvernement fédéral, qui concerne une taxe sur les "surprofits " des productions d'énergie. Une taxe, qui aurait une répercussion sur la taxe poubelle de la population si elle entre en application.
Grâce à son UVE, Tibi produit de l’électricité
Vous ne le savez peut-être pas, mais au sein de cette Unité de Valorisation Energétique de Tibi, les ordures ménagères produisent de l’électricité. Le principe? Transformer l’énergie dégagée par la combustion des déchets, contenus dans les sacs blancs.
« Les ordures ménagères résiduelles (sac blanc et conteneur gris) collectées chaque matin sont conduites à l'Unité de Valorisation Energétique de Tibi. Sur place, les camions de collecte déversent leur chargement dans une fosse de stockage. Les déchets sont ensuite répartis dans les trémies d'alimentation des fours avant d'être brûlés à une température d'au moins 850°C. Au cœur même des fours, une chaudière permet de récupérer l'énergie calorifique issue de la combustion des déchets en transformant de l'eau alimentaire en vapeur surchauffée. C'est cette vapeur chaude qui alimentera ensuite le groupe turboalternateur (GTA) produisant de l’électricité pour environ 14.000 ménages », explique Philippe Teller, le Directeur Général de Tibi.
Les surprofits des ventes d'électricité bientôt taxées?
Le hic, c’est que suite à une proposition du fédéral, les surprofits des ventes d’électricité produites par Tibi pourraient être taxés. Ce qui engendrait des répercussions financières pour la population.
« Le niveau fédéral évoque à tort des « surprofits » pour le secteur des déchets. En effet, les recettes issues de la vente de l’électricité produite par des installations telles que les unités de valorisation énergétique (UVE) par incinération ou biométhanisation sont intégralement utilisées pour limiter l’impact des surcoûts de fonctionnement de ces unités et de la filière de gestion des déchets en globalité. Rappelons, par exemple, que le coût de certains réactifs nécessaires au bon fonctionnement des unités de valorisation a plus que doublé. Si cette nouvelle taxe entre en vigueur, la taxe poubelles augmenterait de 3,5 euros pour la population », ajoute Philippe Teller.
Tibi et les autres intercommunales de gestion de déchets sont sur la même longueur d’onde
Tibi demande dès lors l’exonération pure et simple de cette nouvelle taxe.
« Si elle est d’application Tibi demanderait que la base de calcul in fine retenue prenne en considération le prix moyen annuel de l’électricité, intégrant ainsi la logique d’achat et de vente qui correspond à la réalité du terrain. De même, Tibi réclamerait que ce principe de taxation des ventes d’électricité ne s’applique qu’au-delà d’une moyenne annuelle de 180€/MWh », conclut Philippe Teller.