Ces derniers temps, les grèves dans les crèches ont été nombreuses un peu partout en Wallonie pour dénoncer le manque de personnel et de moyens. Et dans la foulée, la Ligue des Familles vient de dévoiler une carte interactive pour dénoncer le manque de places en crèches. Et c’est dans le Hainaut que le problème est le plus criant. Les bourgmestres quant à eux dénoncent surtout le sous-financement du secteur par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
La carte inter-active de la Ligue des Familles est très claire: en Wallonie, le manque de places en crèches est criant. Et le Hainaut est particulièrement touché. Pour notre région par exemple, Merbes-le-Château ne compte que 10 places pour 100 enfants, Thuin, 14 places. Et Farciennes est classée 268ème sur 272 communes avec seulement 8 places pour 100 enfants. Il faut dire qu’il n’y a pas de crèche communale. Même s’il y en a une en projet. Elle bénéficiera d’un million 650 euros de subsides dans le cadre du plan cigogne.
« Dans des arrondissements plus pauvres et où il y a plus de chômage comme le Hainaut, c’est évident qu’on a moins besoin de places », précise Hugues Bayet, le bourgmestre de Farciennes.
De gros frais de personnel pour les communes
Charleroi s’en sort un peu mieux que d’autres communes du Hainaut, avec 25 places pour cent enfants. Mais la Métropole investit énormément dans le personnel encadrant des crèches.
« On est au-delà des normes ONE, précise Maxime Hardy, l’échevin de la Petite Enfance de Charleroi. A Charleroi, il y a plus ou moins 1 000 places dans les crèches dont 354 dépendent directement de la Ville de Charleroi. Et en 2026, 216 places supplémentaires vont voir le jour. Et pour le personnel des crèches, la Ville de Charleroi dépense environ 1,6 millions d’euros par an. »
Plus de population, plus de besoins
A Anderlues, il y a une crèche communale de 31 places, mais on a anticipé, une nouvelle crèche de 31 lits va voir le jour grâce à un subside de 835 000 euros de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de l’Europe.
« L’exemple d’Anderlues est criant puisque nous avions 11 500 habitants il y a cinq ans et que nous sommes maintenant passés à 12 600 habitants. De nouvelles familles viennent s’installer, et sollicitent donc des places supplémentaires en crèches, précise Virginie Gonzalez, la bourgmestre d’Anderlues. Et en plus, dans les crèches, c’est comme dans les hôpitaux, il manque de personnel. On a donc vraiment besoin d’un re-financement du secteur par la Fédération Wallonie-Bruxelles. »
« Dans une crèche publique, on fait payer les parents selon leurs revenus, ce qui est bien normal, ajoute Hugues Bayet. Donc dans une commune plus pauvre, les places en crèches vont coûter de l’argent à la commune, alors qu’elles vont en rapporter dans les communes les plus riches. Ce n’est pas juste».
« Il faut plus de crèches subventionnées »
« D’un autre côté, les investisseurs privés ne créent des crèches que dans les communes qui peuvent leur rapporter de l’argent, conclut Maxime Hardy. C’est pour ça qu’il faut un maximum de crèches subventionnées et développer de nouveaux budgets du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour avoir plus de crèches dans les endroits où la situation sociale est plus compliquée. »
Le plan Cigogne prévoit de créer 5 200 places en crèches d’ici 2027. Mais ça ne sera pas suffisant, d’autant qu’en trois ans, ce ne sont pas moins de 753 places qui ont disparu en Fédération Wallonie-Bruxelles.
VB