La Fédération Francophone des Sourds de Belgique (FFSB) organisait ce samedi la 29ème édition de la Journée Mondiale des Sourds qui se déroulait cette année au CEME de Dampremy. Pour l'occasion, des conférences étaient organisées et des associations venant d'un peu partout en Belgique ont fait le déplacement. Cette journée était aussi l'occasion d'interpeller les pouvoirs publics en matière d'inclusion. La surdité, tous types et âges confondus, toucherait presque 9% de la population.
Chaque année, le 4ème samedi du mois de septembre, la Journée Mondiale des Sourds est un rassemblement important, notamment pour les associations de terrain et pour la Fédération Francophone des Sourds de Belgique (FFSB). C’est l’occasion de proposer des conférences et des animations mais aussi différents stands de sensibilisation. La communauté sourde dans sa variété est donc représentée ici pour s’adresser à un public varié. Le thème central de la Journée Mondiale des Sourds de cette année est « Une société où toutes les personnes sourdes peuvent signer partout et à tout moment ».
Cette journée marque aussi le lancement de la campagne « Ma Langue des Signes, Mon Droit ». L’objectif est de rappeler l’importance d’une reconnaissance effective de la Langue des Signes de Belgique Francophone, pour garantir des droits linguistiques à ses utilisateurs. Dans ce cadre, cette campagne qui s’étend jusqu’au 24 octobre, veut promouvoir la révision du décret relatif à la langue des signes.
L'inclusion : un long parcours et un décret à adapter
Depuis la reconnaissance officielle de la Langue des Signes de Belgique Francophone, le 22 octobre 2003, près de 20 ans se sont écoulés. Et malgré les avancées réalisées, il reste encore beaucoup à accomplir selon la FFSB pour assurer une pleine inclusion et participation des personnes sourdes dans la société belge.
« Nous ressentons que ces avancées sont insuffisantes et, par conséquent, nous appelons fortement les pouvoirs publics à réformer ce décret et à travailler ensemble pour faire rendre effectifs les droits linguistiques des personnes sourdes de Belgique francophone, en concordance avec le droit international des personnes handicapées », déclare Alexandre Bloxs, Président du Conseil d’Administration de la FFSB.
La sensibilisation concerne donc aussi les pouvoirs publics. Dans les stands, des acteurs de terrain présentent leurs travail quotidien, comme l’asbl Surdimobile. Une association qui sillonne toute la Belgique francophone, et au-delà, dans le but de promouvoir la langue des signes, de sensibiliser à la surdité et de prévenir le public aux dangers sonores.
Sur le stand des ateliers du Monceau dont une partie du personnel est sourde, des démonstrations de fabrication de palettes et de travail du bois sont proposées aux visiteurs. 40 organisations étaient présentes à l’occasion de cette journée au CEME de Dampremy, qui avait hissé le drapeau des sourds, symbole historique de la communauté sourde mondiale.
Infos : http://www.ffsb.be/
Ch. Baneton