Aller au contenu principal

Charleroi : Les syndicats demandent des allocations sociales dignes (vidéo)

Lundi prochain, principaux syndicats seront réunis pour manifester sur les places et dans les rues de Wallonie.  A Charleroi, c'est sur la Place Buisset et L'Esplanade du Palais des Beaux arts que la CSC et la Fgtb invitent leurs affiliés afin de réclamer des allocations sociales dignes aux patrons et à nos futurs gouvernants.  Ils seront 400 comme le permet désormais la législation Covid.  Entretien avec Fabrice Eeklaer le patron de la CSC à Charleroi et dans l'Entre Sambre et Meuse. 

Les esprits s'échauffent déjà entre syndicats et patrons à l'approche des négociations du futur Accord interprofessionnel.  Car avant cela d'autres discussions doivent avoir lieu, celles liées à l'enveloppe "bien-être".  Une enveloppe qui doit contenir budget fixe permettant d'augmenter certaines allocations sociales. Mais selon les syndicats, les employeurs préfère attendre début 2021 et inclure celle-ci dans les débats sur l'Accord interprofessionnel.  Ce qui fausse le jeu. 

Nous avons donc demandé à Fabrice Eeklaer le patron de la CSC à Charleroi et dans l'Entre Sambre et Meuse, les enjuex de la manifestation de lundi et les revendications portées par celle-ci. 

Fabrice Eeklaer, cette manifestation c'est un retour aux affaires pour les syndicats ? 

« Les organisations syndicales sont sur le pont depuis le début, puisque nous sommes dans les secteurs essentiels ne fût ce que par le paiement des allocations de chômage, mais aussi le suivi des conditions sanitaires dans les entreprises. » 

Des allocations sociales dignes 

Votre revendication majeure porte sur les allocations sociales, selon vous, les patrons jouent une nouvelle fois au chat et à la souris autour de la répartition de l'enveloppe "bien-être" afin de vous emmener jusqu'à un nouvel Accord interprefossionnel.  C'est bien cela ? 

« De façon traditionnelle, il y a le débat à peu près au même moment (autour du 15 septembre) que l’accord interprofessionnel sur la liaison au bien-être, c'est-à-dire qu’il faut que les allocations sociales permettent à chacun dans ce pays de vivre dignement.  On n’y est toujours pas.  On pourrait dire l’Europe reconnait que le seuil de pauvreté c’est 60% du revenu médian, donc le milieu entre les plus riches et les moins riches, aujourd’hui grand nombre des allocations sociales n’atteignent pas ces 60%. »

Cette enveloppe "bien-être" est capitale puisqu'elle permet aux allocations sociales de ne pas faire le grand écart avec les autres revenus. 

Parallèlement à ces revendications, on sent que vous avez déjà bien épluché la note d'intention du probable futur gouvernement Vivaldi.  Et vous serez très attentif à différents points, notamment à cette annonce du PS d'une pension à 1500 euros par mois ? 

« Le timing fait qu'il y a cette note d'intention, qu'il y a cette Vivaldi qui va arriver.  Elle est déjà dissonante et sur les pensions à 1500 euros par exemple on ne sait pas si ce sera brut ou net.  De plus, c’est sur une carrière pleine, donc beaucoup, dont des femmes n’atteindront pas ce plafond. Et aujourd’hui peut-on vivre avec moins de 1500 euros par mois.  Je ne pense pas. »

La crise Covid l'a d'ailleurs montré, beaucoup de travailleurs se retrouvant eux-même en chômage, ont compris ce que voulait dire vivre avec 1500 ou moins par mois. Les syndicats comptent donc sur la solidarité de ceux-la lundi prochain. 

Enfin, il y a la dégressivité des allocations de chômage.  Cette mesure n'a à vos yeux pas de sens et encore moins en période de crise ? 

"Aujourd’hui on sait qu’il va encore y avoir des pertes d’emploi.  Faut-il pénaliser ceux qui demain vont perdre leur emploi en leur disant : « au fil du temps vous aurez encore moins de moyen pour vivre » ? ou au fil du temps va-t-on aller vers la fin de cette dégressivité ?" 

Les soins de santé un refinancement essentiel 

Fabrice Eeklaer, aujourd'hui le PS annonce le refinancement de la sécurité sociale le plus important que la Belgique n'ait jamais connu et en face Maggie De Block dit qu'il n'y a pas d'argent pour les soins de santé.  Qui auriez-vous le plus tendance à croire ?  

« A ce stade-ci, j’ai envie de croire le PS parce qu’on n’a pas encore de budget finalisé et j’ai peine à croire qu’un futur gouvernement n’entendra pas ce qu’il s’est passé ces derniers mois. Malheureusement, il y a  plein d’interrogations.  On est déjà avec une norme de croissance des budgets de soins de santé de 2,5% par an.  Est-elle incluse dans l’augmentation des moyens ou pas ? Il est trop tôt pour prendre position. Il y a des choses qui vont dans le bon sens et d’autres qui nous inquiètent. Mais on ne peut pas à la fois dire, nous allons refinancer l’état et la sécurité sociale et il n’y aura pas un impôt de plus, même pour les grandes fortunes et les secteurs qui se sont enrichis pendant la crise.  Il faudra donc faire des choix »

Et s'il ne fait pas partie des revendications immédiates, le secteur de la culture n'a pas été oublié par les responsables des organisations syndicales carolos puisque L'esplanade du Palais des Beaux arts n'a pas été choisie, comme lieu de rassemblement, au hasard.  


NEWSLETTER

Abonnez-vous à notre newsletter en entrant vos données ci-dessous
Création de sites Internet EasyConcept™ Logo Easyconcept