La guerre se poursuit malheureusement en Ukraine. Et saviez-vous que notre pays risquait également d’être touché ? Mais virtuellement, par des cyberattaques. Pour faire face à ce type de frappes en Wallonie, il existe notamment CyberWal qui réunit une centaine de chercheurs et d’acteurs économiques autour de la cybersécurité de demain. Et l’un des partenaires se trouve à Charleroi : L’A6K.
Protéger notre pays des cyberattaques de demain, ça se prépare dès aujourd’hui. Les hackers ont souvent une longueur d’avance, il faut donc rassembler les différents acteurs et chercheurs dans le domaine et les coordonner comme le fait Cyberwal. Un enjeu important à l’heure ou la Russie menace la Belgique de cyberguerre.
« CyberWal, c’est un agglomérat de chercheurs, de formateurs et d’entreprises qui travaillent ensemble pour résoudre les problèmes de la cybersécurité de demain. À Charleroi, nous avons A6K E6K qui est un bon exemple d’une concrétisation de ce centre virtualisé : on y trouve la formation et la recherche, et les entreprises qui cohabitent au sein d’un même local », explique Axel Legay, coordinateur de Cyberwal.
Les maîtres-mots sont donc formation et coordination.
La Belgique, pays cible
La Belgique est l’un des pays les plus ciblés virtuellement lors de guerre hybride comme celle que mène la Russie. Ce n’est pas la première fois et ça ne sera pas la dernière, il faut donc s’y préparer.
« Une partie de notre vie est maintenant digitalisée. À l’époque, on détruisait les bâtiments pour embêter les personnes, aujourd’hui on détruit aussi la structure digitale. Et la Belgique, c’est le siège de l’Otan et de la Commission européenne, deux institutions en désaccords avec la Russie. On ne va pas les toucher directement, mais notre pays peut être visé. Ce sont des attaques qu’on ne verra pas forcément tout de suite : espionnage, attaques sur les banques, sur le réseau énergétique, … », informe Axel Legay, coordinateur de CyberWal.
Cyberwal ne lutte pas directement contre ces attaques aujourd’hui, mais bien contre celles de demain.
« Nous sommes vraiment dans la recherche innovation et formation, c’est ce qui manquait à la Belgique pour nourrir l’écosystème actuel avec les services secrets, l’armée et les entreprises qui recherchent ces profils. CyberWal joue donc vraiment un rôle pour demain. Pour le moment, ce sont les opérationnels en place qui jouent un rôle, et nous nous les conseillons », poursuit-il.
Des formations à Charleroi
Et à Charleroi plus précisément, on forme à la cybersécurité. Notre Pays Noir avance dans le domaine, qui est devenu une préoccupation majeure.
« Le problème qu’on retrouve dans la cybersécurité, comme dans tout le secteur numérique, c’est une pénurie de personnel et de gens formés pour répondre à la demande. À Charleroi, sur BeCode, on lance une formation de 7 mois en cybersécurité. Il y a également une pré formation pour permettre à chacun d’accéder au cursus. Vu les nombreuses données qui circulent aujourd’hui, le but est de pouvoir les protéger afin qu’elles ne soient pas divulguées pour éviter les risques financiers, juridiques, matériels, … », explique Arnaud Dechemin, coach en cybersécurité - BeCode.
Charleroi fait donc partie des grands acteurs pour la cybersécurité de demain. Et aujourd’hui, si la Belgique venait à être touchée par une cyberattaque importante de la Russie, CyberWal et ses partenaires sont prêts à devenir opérationnels au besoin pour remettre en état les structures touchées.
Infos sur BeCode : ici.
Apolline Putman