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Coronavirus: le Resto du Coeur et les abris de nuit pour SDF, des situations à part

Les mesures de sécurité pour lutter contre la pandémie touchant vraiment tout le monde. Y compris les plus précarisés. Le Resto du Coeur de Charleroi, par exemple, est considéré comme de l’Horeca, et ne peut donc plus proposer que des plats à emporter. Les abris de nuit pour les SDF et les maisons d’hébergements pour les personnes sans toit s’inquiètent aussi. Il va falloir des mesures particulières pour ce public avec des besoins différents.

Le Resto du Coeur fait du « à emporter »

Le resto du Coeur de Charleroi a continué aujourd’hui à accueillir ceux qui avaient besoin de quelque chose à manger. Seulement du froid, des sandwiches et en restant à l’extérieur. Pour respecter les mesures gouvernementales, mais continuer à aider.

« Tout ce qu’on souhaite, c’est éviter la fermeture, met en garde Céline Pianini, la directrice du Resto du Coeur de Charleroi. Donc on prend toutes les mesures nécessaires pour pouvoir rester ouvert. C’est à dire qu’on distribue des colis d’urgence composés de sandwiches, et éventuellement de desserts et de boissons individuelles. A l’extérieur, donc les bénéficiaires ne peuvent plus rentrer dans l’enceinte de l’établissement »

Un parcours pour accéder au ‘’guichet’’ où on distribue la nourriture a été réalisé, avec des marques au sol pour respecter la distance de sécurité d’un mètre cinquante. Le personnel se couvre aussi la bouche avec un foulard. Et plus aucun bénévole ne travaille.

Le resto du Coeur espère de l’aide

Et le Resto du Coeur lance un appel aux dons pour faire face à cette nouvelle situation.

« On recherche tout ce qui est alimentaire et qui peut se consommer immédiatement et qui peut servir à faire des sandwiches, détaille la directrice du Resto du Coeur carolo. Comme de la charcuterie, du fromage, des boîtes de thon, des boîtes de poisson préparé avec une ouverture, facile, des boissons individuelles, des desserts individuels, des fruits, ou ds biscuits, par exemple. Parce qu’il y a dans notre public des personnes qui sont en rue. Et il faut que ce soit consommable facilement et sans devoir être réchauffé. »

La maison d’accueil ‘’L’Ilot’’ de Jumet ne ferme pas ses portes

Et le son de cloche est le même à l’Ilot, à Jumet. La maison d’accueil pour personnes sans logement interdit les visites, mais ne ferme pas.

« La décision est de maintenir les services ouverts, martèle Simon Niset, le directeur de l’Ilot Jumet. Puisque les directives sont de rester chez soit, et nous, nous accueillons des personnes qui n‘ont pas de chez elles. Donc il est hors de question de fermer. On est relativement chanceux, puisqu’on a un vaste bâtiment avec de grands espaces et des chambres individuelles. Donc il est possible de maintenir une certaine distance de sécurité. Et nos hébergés peuvent être isolés dans leur chambre s’ils sont malades. Les visites sont interdites, Et on a suspendu toutes les collaborations extérieures. Donc il n’y a plus personne qui vient chez nous, mais on ne va plus non plus aux différentes réunions. De toutes façons, les autres services ont pris les mêmes dispositions. »

Les abris de nuit restent ouverts… sauf nouvelles mesures

C’est le cas pour les abris de nuit et l’accueil de jour mis en place dans le cadre du Plan Hivernal de Charleroi qui se termine fin mars. En tout cas jusqu’ici, puisque les choses peuvent évoluer, les SDF sont toujours accueillis dans les abris. Les travailleurs sociaux sont particulièrement attentifs à ce public à risques. Si quelqu’un tousse anormalement, par exemple, il est dirigé vers un médecin. Et les mesures d’hygiène sont respectées. Ces mesures pourraient être adaptes en fonction des disponibilités et de la santé du personnel.

Une fermeture de ces institutions serait catastrophique

Car, comme le rappellent tous les acteurs, cette population nécessite des mesures particulières.

« Interrompre le service serait une catastrophe, prévient la directrice du Resto du Coeur de Charleroi. Il y a des personnes pour qui on est le seul point pour s’aimanter. Donc interrompre le service, ça voudrait dire qu’on coupe certaines personnes d’une alimentation complète. »

« Si on doit fermer la maison d’accueil avec sa vingtaine de personnes hébergées actuellement, précise encore le directeur de l’Ilot Jumet, ça veut dire concrètement que l’on remettrait tous ces résidents à la rue! »

Demain, des réunions auront lieu entre les acteurs du secteur mais aussi avec le cabinet de la ministre de la Santé. Il faudra préciser les mesures particulières pour ce public à part. Une fois encore, sans logement, pas possible de rester au maximum chez soi.


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