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Edito: Coronavirus, révélateur politique et social

Edito: Coronavirus, révélateur politique et social

La crise du Coronavirus restera dans les manuels d'histoire. Jamais depuis la guerre, même après les attentats, un tel chaos n'avait mis le pays à genoux. Un séisme dans le quotidien de millions de personnes de tous les âges, de toutes les classes sociales.

C'est dingue ce qu'une petite bestiole peut faire comme ravage en dehors des quelques milliers de morts qu'elle laissera sur le carreau au niveau mondial.

Mais le pouvoir le plus extraordinaire du Coronavirus, ce n'est pas de faire tousser au point parfois d'en mourir. Non. Sa plus grande force, c'est d'être un véritable révélateur. Particulièrement en Belgique d'ailleurs.

Révélateur politique d'abord.

Covid-19 prouve en effet depuis quelques jours combien la lasagne institutionnelle belge est une véritable plaie en cas de crise majeure. La cacophonie qui règne depuis quelques jours en est la plus belle preuve. D'abord, Le fédéral "recommande" et laisse la main aux communes. Puis, le fédéral impose des mesures traduites via les provinces qui redescendent aux communes, mais qui ne savent pas toujours comment elles doivent les appliquer. Pourquoi le fédéral a-t-il ainsi tardé jusqu'à se disputer jeudi soir en interne sur la fermeture des écoles dans une tragicomédie lamentable? Simplement parce que personne ne veut avoir le mauvais rôle de celui qui prendra des décisions impopulaires. On ne sait jamais voyez-vous: des élections peuvent arriver à n'importe quel moment. Et puis après tout ce n'est "que" un gouvernement démissionnaire en affaires courantes...

Et puis, le Coronavirus est aussi un révélateur social. Paraphrasant Camus dans "la Peste", le brillant Bertrand Henne, journaliste de la RTBF, écrivait ce matin: "Même si nous verrons beaucoup d’égoïsme autour de nous à travers cette crise nous devons toujours faire le pari qu’il y aura toujours plus de choses dans l’homme à admirer que de choses à mépriser".

Comme nous voudrions tous qu'il ait raison. Seulement voilà, c'est loin d'être certain.

Car précisément, depuis l'annonce des mesures fédérales, les premiers signes sont clairs: la solidarité ne sera sans doute pas la réaction majeure à la crise. Il n'y a qu'à voir la folie furieuse dans les grands magasins où certains en sont venus aux mains pour un rouleau de papier toilette. Cette crise risque de révéler et d'amplifier une tendance qui, hélàs, se renforce en parallèle avec un ultra-libéralisme forcené: celle d'un individualisme sévère où la loi de la jungle prend le dessus.

L'un de mes éminents confrères de L'Avenir le faisait remarquer dans un édito: toutes les mesures impactent essentiellement tout ce qui touche au social, la culture, le vivre ensemble. L'économie et le travail, on n'y touche virtuellement pas.

Bien sûr, on fera les comptes dans quelques semaines. Mais on sait déjà une chose: le Coronavirus, qui était une belle opportunité de resserrer les liens sociaux ne fera au contraire que les distendre un peu plus. Si c'est encore possible. 

 


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