Le Belgique continue d’accueillir petit à petit plusieurs Ukrainiens fuyant l’invasion russe de leur pays. La solidarité s’organise afin qu’ils puissent vivre ici plus ou moins normalement. À Couillet d’ailleurs, l’école du Fond Jacques accueille depuis peu de jeunes élèves venues tout droit d’Ukraine avec leur famille. Un moyen pour ces enfants de continuer à apprendre, et à vivre leur vie d’enfant. .
Dans cette classe de 3ème maternelle, 3 nouvelles élèves ont fait leur rentrée il y a peu : Solomia, Evelina et Lina sont Ukrainiennes. Avec 11 autres personnes, elles ont quitté leur pays et vivent actuellement chez Ruslana, une Ukrainienne qui habite en Belgique depuis 24 ans. Celle-ci a directement fait les démarches pour scolariser les enfants.
« Avant tout, nous avons regardé quelle était l’école la plus proche de notre domicile. Les mamans ont décidé, tout de suite, de mettre leurs enfants à l’école car c’est très important pour eux. Pour les enfants, c’est assez difficile. Ils vont dans une école où ils ne comprennent pas la langue. Et la première chose qu’ils font en rentrant à la maison, c’est demander des nouvelles de leurs papas et grands-parents restés en Ukraine. C’est difficile pour eux », explique Ruslana Jendrysek.
« L’éducation, c’est très important pour les enfants », ajoute Mariana Vynnychuk, la maman d’Evelyna.
Elles s’intègrent et participent
La situation est évidemment difficile à vivre. Heureusement, à l’école du Fond Jacques, chacun a mis du sien pour accueillir au mieux les 3 petites. Leur nouvelle institutrice a bien préparé leur arrivée, et ce en très peu de temps.
« J’ai préparé la classe pour leur dire que 3 petites jeunes filles allaient arriver et qu’elles venaient d’un pays où il y a la guerre. Mais les enfants sont au courant, les parents leur parlent. Ça s’est fait naturellement. Les enfants ont été très accueillants, attentionnés, et bienveillants avec elles. Et les filles, elles sont un peu renfermées vu le contexte. Mais elles sont bien intégrées en classes, elles participent, … Il y a d’autres moyens de communication que la langue, ça se passe bien », explique Stella Simone, institutrice de 3ème maternelle.
Malgré la terrible situation dans leur pays, elles peuvent continuer à apprendre, et à s’exprimer. Pas besoin de parler français pour faire part de leurs émotions et les extérioriser.
« On a abordé l’album des émotions. Ça tombait bien, car les émotions sont représentées par des images et donc elles se sont tout de suite identifiées aux émotions du livre. Elles ont décrit ce qu’elles ressentaient, je leur demande 2 fois par jour comment elles se sentent. En général, on voit qu’elles ressentent de la colère, de la tristesse et un peu de sérénité. Pas encore de joie, mais ça arrivera », ajoute l’institutrice.
Un repère dans la classe
Et pour qu’elles se sentent bien, au sein de la classe, la petite Hanna, une jeune Ukrainienne qui est arrivée en Belgique l’année dernière, joue son rôle de repère pour ses trois nouvelles copines. Elle les rassure, les aide, les accompagne.
« J’ai parlé avec des enfants ukrainiens ! Je leur ai expliqué qu’on travaillait et je leur ai montré comment on fait. Je les ai aidées », raconte la jeune Hanna.
Et pour les mamans, c’est un véritable soulagement de voir leurs filles continuer à vivre leur vie d’enfant. Elles sont émues de les voir s’épanouir.
« Elles comprennent pourquoi nous sommes ici, mais elles ne comprennent pas exactement ce qu’il se passe en Ukraine. Nous sommes vraiment reconnaissants envers cette école. Nos enfants ont la chance d’évoluer dans une bonne atmosphère ici. Elles sont heureuses et donc nous aussi », se réjouit Mariana Vynnychuk, la maman d’Evelyna.
Les nouvelles élèves s’habituent peu à peu à leur quotidien dans cette école. Elles prennent leurs marques. Chaque jour qui passe, la sérénité s’installe un peu plus.
Apolline Putman